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Un compromis vaut-il mieux qu'un conflit ?

Publié le 27/02/2008

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§  Le conflit semble de prime abord destructeur de l'homme et de la société. En effet, toute guerre ou même tout conflit à une échelle moins grande apparaît comme ce qui brise un lien entre deux personnes, groupes ou encore Etats. §  Il apparaît alors que le compromis semble être une solution qui vise à empêcher out conflit est de fait toute destruction de liens entre personnes, venant faire avorter le conflit avant que ce dernier se déclenche. §  Cependant, si le compromis semble être ce qui permet d'éviter le conflit, il n'en reste pas moins qu'il n'est pas une véritable paix entre les hommes, toute tension restant alors présente. Moins un conflit ouvert, c'est alors une « guerre froide » qui se met en place, laissant les hommes en paix mais ne mettent pas en place les conditions d'une véritable justice. §  C'est alors la question d'une paix injuste qui se pose avec la question du compromis : vaut-il mieux une guerre ou une paix injuste qui certes évite tout conflit mais soumet les hommes et les prive de liberté ? N'est-il pas possible de dépasser cette alternative pour poser les jalons d'une société en pais et fondée sur la justice ? §  La guerre est-elle ce qui doit être nécessairement évitée, au profit du compromis, mettant en place une paix par défaut fondée sur l'injustice ou une conciliation est-elle possible entre les valeurs de la guerre et celles du compromis afin de fonder la paix sociale sur une véritable justice ?

« ne semble ne constituer qu'une solution par défaut, faute de mieux, de sorte qu'il apparaît que lecompromis puisse être aussi injuste que l'état de guerre. § En effet, Dans le Contrat social , I, 4, Rousseau donne une définition de la tranquillité civile qui résulterait d'un simple compromis, comme un état de paix dansun Etat dirigé par un despote à qui un peuple s'est vendu.Cette forme de compromis est alors une soumission pure dupeuple à un souverain despote qui le soumet sans prendre encompte sa liberté.

Cette tranquillité qui résulte d'un compromisest alors un état de paix injuste, qui semble ne pas valoir mieuxque l'état de guerre, au sens où il soumet la liberté desindividus.

« On vit tranquille aussi dans les cachots, est-ceassez pour s'y trouver bien ? ».

Une société fondée uniquementsur le compromis est alors indésirable selon Rousseau, au sensoù si les individus sont en paix, ils sont néanmoins soumis et nepossèdent plus de liberté. § Dès lors, les hommes ne s'entendant que sur la crainte et nonsur la justice, la paix sans sujétion apparaît impossible là oùseule une paix avec sujétion est possible.

L'injustice, quiconsiste notamment dans la soumission du peuple à la force estdonc nécessaire au maintien de la paix et semble due àl'inaptitude de l'homme face à la compréhension de la justice.L'injustice qu'engendre nécessairement le compromis semblealors nécessaire au maintient de la paix dans la société.

Maisalors tout compromis se donne à voir comme un moindre mal,une solution par défaut et non une solution positive et unremède adapté. III) L'alliance de compromis et de force comme protection la meilleure pour l'homme. § Il semble que le compromis ne puisse atteindre qu'une paix très imparfaite, mais il semble égalementque l'homme ne soit capable de mieux.

N'est-il pas alors possible de trouver une légitimité à la forceet à une certaine forme d'injustice pour conserver la paix, sans pour autant soumettre les hommes àune forme de despotisme ? § Dans son ouvrage Le Prince , Machiavel présente le Prince comme celui qui doit savoir être méchant, suivant les circonstances.

IL ne doit pas avoir de position morale mais il ne doit pas non plus êtrescélérat afin de ne pas être méchant gratuitement.

Le rôle du Prince est alors de prendre en comptele désir majoritaire de l'opinion de vivre en paix, mais pour ce faire, il ne peut étendre la justicejusqu'à la prise en compte de chaque exigence morale.

Le Prince doit donc s'adapter auxcirconstances et savoir être méchant quand il le faut.

Cela est le seul moyen de permettre la paixentre les hommes. § La force est alors nécessaire à la paix et à la société, celle-ci devenant un lien entre le compromis quipermet la paix et la force qui seule empêche l'état de guerre de se reproduire.

Dans la pensée 298,Pascal écrit « la force sans la justice est accusée » et inversement la justice sans la force n'est rien.

Il faut distinguer conceptuellement justice et force mais les rapprocher pratiquement, l'une n'allantpas sans l'autre en ce qui concerne la société humaine.

Toute parole a besoin de force afin deposséder un pouvoir et d'être efficace, mais à l'inverse, la force seule ne peut agir, au sens où elleserait arbitraire et donc pure injustice, là où la société des hommes doit se fonder sur la justice. § La société semble donc reposer sur la conciliation entre la justice et la force, entre le compromis et laguerre.

Tout abus de force peut alors être contrôlé, la société n'étant pas fondée sur un compromisqui n'aurait aucune valeur mais sur un contrat, ce contrôle pouvant par exemple passer par laséparation des pouvoirs, afin que toute force soit divisée et donc amoindrie.

La société retient alorsdu compromis la paix et de la guerre la force, la justice étant alors la vertu dominant les deux autreséléments et permettant la paix juste dans la société. CONCLUSION.

§ La guerre apparaît comme l'état naturel des hommes qui n'obéissent qu'à eux même et à leurspassions, faisant régner de fait la pure force comme seul lien entre eux.

Destructrice de l'homme etde toute union entre les hommes, elle apparaît alors devoir être abolie, au profit d'un compromis quivise à maintenir la paix entre les hommes. § Mais cette paix fondée sur le compromis apparaît vite comme une paix injuste, soumettant les hommes. »

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