Un écrivain peut-il être sincère ?
Publié le 13/04/2009
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Peut-on être sincère en écrivant ? On comprend la difficulté qu'il y a à répondre à cette question sans cesser, précisément, d'écrire. Mais cette difficulté n'est pas la seule : le contenu même de la notion de sincérité reste une énigme, pour autant que l'on cherche à en donner une définition objective. Aucune notion en effet ne se rattache davantage à l'infinie diversité de la subjectivité humaine, et l'idée de vérité suggérée par le terme de sincérité est toujours celle d'une vérité individuelle et singulière : des Confessions de saint Augustin à celles de Rousseau, une même volonté de dire vrai engendre des « sincérités « bien différentes. Parler avec sincérité, c'est, dans l'idéal, s'exprimer en ne trompant sur ce que l'on pense ou sur ce que l'on est ni les autres ni soi-même. Le langage des passions est sans doute ce qui se rapproche le plus de cet idéal. Mais entre la spontanéité de la parole et le travail de l'écriture, n'y a-t-il pas quelque chose comme une déperdition fatale de la sincérité? Ou bien l'écriture permet-elle au contraire de confesser ce qu'aucune parole n'aurait osé dire ?
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