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Un homme libre est-il un homme sans obligation ?

Publié le 04/02/2004

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Il ne faut pas se laisser affecter par ce qui ne dépend pas de nous Autonomie intérieure.

2- Cependant, la liberté d'indépendance est incompatible avec la société.

·        Contre cette liberté d'indépendance : critique moraliste : sans lois, pas de garantie de la liberté. Les lois sociales imposent des obligations.

·        Rousseau, Contrat social. La loi, même si elle limite la liberté, en est aussi la condition. C'est le pacte social.

·        Perte de la liberté naturelle pour la liberté civile : l'homme est un citoyen qui est libre de ses actes tant qu'ils ne sont pas contraires à la loi et respectent autrui

·        Ex : Déclaration des droits de l'homme qui vise à garantir la liberté de chacun. 

3- De plus, la liberté de l'homme implique une obligation morale de l'homme envers lui-même : 

·        Le droit civil, la société implique un devoir.

·        L'obligation morale diffère de la contrainte légale.

■ Analyse du sujet

— L'opposition apparente entre liberté et obligation est très banale. On évitera la banalité dans la copie en précisant les différents sens possibles de l'obligation.

— Qu'est-ce qui est obligatoire pour l'homme ? On peut distinguer l'obligation naturelle ou physique, de l'obligation sociale et de l'obligation morale.

— Il est alors aisé d'opposer une apparence de liberté qui prétend échapper aux deux dernières obligations, mais ne peut échapper à la première, de la liberté authentique, liée au respect des obligations sociale et morale qui en constituent la possibilité.

« [Introduction] Qu'est-ce qu'un homme libre ? Doit-on, pour le définir, se fier à ses sentiments et impressions, qui nous invitent àadmettre que la liberté consiste à ne ressentir aucune contrainte ou obligation, et à faire ce que l'on veut ou désirecomme on le veut et au moment où on le veut ? Faut-il, au contraire, admettre que la véritable liberté ne se conçoitque dans un cadre collectif, et que ce dernier signifie immédiatement la manifestation de règles qui nous obligent àcertains comportements et, inversement, nous en interdisent d'autres ? Dans ce cas, comment parvenir à concilierliberté et obligations, ou à comprendre que leur coexistence est nécessaire ? Une liberté réelle implique-t-ellel'absence de toute obligation ? [I.

L'indépendance] Il est séduisant — et cela suppose peu de réflexion — d'admettre que l'homme est libre lorsqu'il n'est obligé à rien.

Ilpeut alors avoir le sentiment de ne suivre que sa volonté, de n'obéir qu'à ses désirs ou impulsions, de se comporterselon sa propre initiative.

Je me lève à l'heure de mon choix, je choisis de me rendre ou non au travail puisque, parhypothèse, rien ne m'y oblige, je passe comme temps comme je l'entends, selon un rythme et des activités (ouinactivités) dont je décide entièrement.En forçant à peine le trait, on retrouve là le portrait de ce que Rousseau nommait l'homme « de la nature », dont ilconsidère en effet qu'il bénéficiait d'une parfaite indépendance.

Et pour cause ! Vivant seul, à l'écart des autres,profitant de ce que son environnement lui apportait pour subsister sans travail, ignorant tout emploi défini de sontemps, pouvant sommeiller un jour entier sans en subir de conséquence puisque le lendemain les fruits ou les racinesdemeurent à sa disposition, etc.

Le seul problème, c'est que cet homme « de la nature » était dénué des caractèresou qualités que l'on attribue d'habitude à l'être humain : il n'avait pas de langage, ni de pensée, pas de sentimentsni de vie sociale ; il était dénué de toute connaissance et ne pouvait, s'il rencontrait un obstacle, compter que sesforces physiques pour en venir à bout.Sans doute personne ne veut-il redevenir ainsi.

Mais comme il serait néanmoins tentant d'être dégagé de touteobligation à l'égard des autres, de l'organisation sociale ! À ceci près, cependant, que l'indépendance dont on croitalors pouvoir être le bénéficiaire risque d'être quand même bien limitée.

Je ne pourrai pas n'écouter que mon désir,pour peu que je désire m'envoler par la fenêtre, ou, plus raisonnablement, devenir chanteur d'opéra : je me connaisune voix de fausset, et réaliser mon désir supposerait que je m'oblige à un tel travail vocal que je préfère yrenoncer...

Ma belle indépendance m'oblige à prendre conscience de mes limites physiques, et du fait que mesactions se heurtent aux lois de la nature.

Cette forme de liberté apparaît sans pouvoir dans de nombreusessituations auxquelles je me trouve confronté.

Elle se révèle rapidement bien « abstraite » — au sens où elle nedemeure qu'une idée séduisante, mais est incapable de résoudre des problèmes matériels — et assez vide. [II.

L'obligation sociale] Il est vrai que, dès que je me préoccupe de la présence des autres, les obligations se multiplient.

La vie encollectivité impose un emploi du temps, le respect des lois, une collaboration quasi permanente.

Le sujet y doitperdre son indépendance.

Il se retrouve, par exemple au travail, obligé de se soumettre à des rythmes dont il nedécide pas.

Toute sa vie quotidienne ou presque est désormais réglée indépendamment de sa volonté — ou de cequ'il croit être sa volonté, s'il est vrai qu'il ne parvient pas à distinguer dans cette dernière deux versants : celui quiconcerne sa vie sociale et celui qui concerne sa vie « privée ».Dans son Contrat social, Rousseau résume très précisément la difficulté que présente l'existence en collectivitérelativement à l'indépendance de l'individu : il s'agit, dit-il, de trouver une forme d'association qui garantisse que ceque perdra chacun soit équilibré par un gain au moins équivalent, mais de nature différente.

Ce à quoi chacunrenonce, c'est la liberté vide, en réalité impuissante à résoudre les problèmes concrets (et dès lors à assurer lasurvie de l'individu, puisqu'il ne peut se défendre contre les dangers avec ses seules ressources personnelles).

Ainsitous les futurs contractants se retrouvent-ils également démunis, soit à égalité.

Ce à quoi ils accèdent par leurassociation, c'est à une liberté civile ou politique, qui se différencie clairement de l'indépendance initiale en ceciqu'elle est la même pour tous et qu'elle sera garantie par la loi.

Comme association signifie aussi union des forces,chacun est désormais plus capable d'affronter les dangers, puisqu'il bénéficiera d'une force collective.. »

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