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Une histoire de la beauté a-t-elle un sens ?

Publié le 20/08/2012

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Arrivés à ce stade de notre réflexion, une insatisfaction apparaît. En effet, nous venons de mettre en évidence que par définition même, la beauté ne semble pouvoir être objet d’ histoire et pourtant nous avons vu précédemment que notre perception du beau était toujours influencée par une norme historique ; la norme du bon goût, l’effet de mode. C'est-à-dire que la beauté semble toujours posséder une temporalité. Nous sommes forcés en effet d’admettre que l’œuvre d’art est tributaire d’un contexte historique.  Comment penser cette dualité ?  En réalité, opposer l’intemporalité du beau à la mobilité du goût ne semble pas intéressant. En effet, pour parler d’une histoire de la beauté, il s’agit de comprendre comment chaque grande œuvre suppose sa propre histoire, son propre dépassement de la mode et constitue un arrachement au goût étroit historique.

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« La beauté provoque une espèce de fascination inverse de celle qu'ordinairement la matière et la réalité corporelle exercent sur les hommes.Alors que ces dernièresentraînent l'homme loin de lui-même loin de l'idéal, la beauté le rappelle à sa vraie nature faite de spiritualité et d'élan spontané vers le bien.

Si la beauté naturelle parexemple a ce pouvoir salvateur sur l'âme humaine, c'est qu'elle est, selon Platon, un reflet dans la matière de la réalité intelligible.

Cette réalité sensible peut parfois,au lieu de trahir l'esprit, se faire le miroir de l'esprit.

C'est la cas des beaux corps qui reflètent en quelque sorte cet Idéal auquel toute âme aspire.

Nous le voyons,pour Platon, la Beauté, qui est une émanation du Bien peut alors avoir un rôle éminemment initiatique : l'amour de la beauté peut conduire, peu à peu, celui qui s'yadonne vraiment, à reconquérir sa vraie patrie, celle de l'esprit, et à sauver son âme de l'engluement matériel.

Dès lors la simple attention à un corps dont certainsdétails nous charment est déjà pour Platon l'anticipation de l'idée d'une perfection corporelle, elle-même préparation à des contemplations plus élevées.La beauté nous attire donc irrésistiblement comme si elle détenait un secret, comme si elle pouvait nous révéler quelque chose d'essentiel sur nous-mêmes.

Et Platonl'affirme la beauté nous révèle effectivement à nous-mêmes, et en même temps elle nous rappelle que notre vraie nature est semblable à la beauté elle-même, faite degrâce et de spiritualité.Elle nous rappelle tout simplement que notre nature métaphysique est l'élan profond qu'il y a en l'homme vers l'idéal.

La beauté ne conduit pastous ceux qui la rencontre au Bien, loin de là.

Elle n'y conduit que celui en quelque sorte initié, qui se sert de la beauté comme d'un chemin ascensionnel, identique àcelui que peut être la philosophie pour celui qui la pratique.

En réalité la plupart des hommes ne dépassent pas le stade de la beauté physique.

Cependant oncomprend désormais comment une histoire de la beauté peut être pensée comme le chemin individuel de chacun dans sa quête de soi., c'est-à-dire pour le direautrement, comme la tentative de chacun à construire son propre arrachement aux influences de son temps pour atteindre une conception beaucoup plus universellede la beauté qui les amenera à découvrir selon Platon leur vraie nature faite tout entière de spiritualité. Nous cherchions à savoir si parler d'une histoire de la beauté avait un sens.

C'est-à-dire que nous cherchions à savoir quel type de temporalité pouvait admettre labeauté.

Il nous est donc apparu que d'une part notre conception du beau était tributaire d'un contexte historique mais que d'autre part la beauté par sa manière mêmene se manifester à nous paraissait tout à fait intemporelle.

Au lieu d'opposer ces deux facettes nous avons donc cherché à montrer comment nous pouvions chacuntranscender – par l'amour même que nous portons au beau - l'inertie du goût historique pour tendre vers une dimension plus universelle de la beauté qui nousrévèlerait à notre vraie nature.

L'histoire de la beauté serait donc assimilable à un parcours initiatique de l'individu.. »

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