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Une pensée cohérente est-elle nécessairement vraie ?

Publié le 03/01/2006

Extrait du document

  • [Une pensée déductive est forcément vraie. Toute pensée étant fondée sur des présuppositions indémontrables, la vérité d'une pensée réside dans sa cohérence plutôt que dans son contenu.]
  • [Un raisonnement peut être cohérent mais si ses prémisses sont fausses. Ce raisonnement sera lui aussi faux. Une pensée vraie doit tenir compte de la réalité et pas seulement cohérente.]
 
Dans ces conditions, la vérité ne peut plus être définie en termes de correspondance d'une proposition avec un fait, mais de cohérence d'une proposition avec d'autres propositions. Nous pouvons alors nous demander si l'on ne peut pas généraliser cette définition de la vérité valable pour les systèmes hypothético-déductifs logico-mathématiques, et si l'on ne doit pas considérer qu'une pensée cohérente est une pensée vraie. 
  • I) Une pensée coérente est nécessairement vraie.
a) La vérité est fille de la déduction. b) La cohérence est le critère du vrai. c) Leur vérité dépend de leur cohérence logique.
  • II) Une pensée cohérente n'est pas forcément vraie.
a) La pensée peut se fonder sur une erreur. b) La cohérence ne suffit pas. c) Le critère du vrai est le contenu.
.../...

« Leibniz pense que la vérité s'atteint dans et par la démonstration, conçue comme chaîne où l'on substitue auxdéfinis les définitions, et selon un ordre d'implication logique dont le syllogisme fournit un des modèles.

« Tousles hommes sont mortels.

Or, Socrate est un homme.

Donc Socrate est mortel.

»S'il est évident que Socrateest un homme, cette évidence, pour être communiquée et fondée, requiert l'appel, non à une intuition, mais àla formalisation des relations d'implication logique entre des idées qui ne sauraient être considérées commedes absolus, mais comme les résultats de définitions ou de démonstration. « L'appel aux idées n'est pas toujours sans danger, et beaucoupd'auteurs abusent du prestige de ce terme pour donner du poids àcertaines de leurs imaginations ; car nous ne possédons pas l'idée d'unechose du fait que nous avons conscience d'y penser, comme je l'aimontré plus haut par l'exemple de la plus grande des vitesses.

Je voisaussi que de nos jours les hommes n'abusent pas moins de ce principesi souvent vanté : « tout ce que je conçois clairement et distinctementd'une chose est vrai et peut être affirmé de cette chose ».

Car souventles hommes, jugeant à la légère, trouvent clair et distinct ce qui estobscur et confus.

Cet axiome est donc inutile si l'on n'y ajoute pas lesCRITERES du clair et du distinct [...] , et si la vérité des idées n'est paspréalablement établies.

D'ailleurs, les règles de la LOGIQUE VULGAIRE,desquelles se servent aussi les géomètres, constituent des critèresnullement méprisables de la vérité des assertions, à savoir qu'il ne fautrien admettre o certain qui n'ait été prouvé par une expérience exacteou une démonstration solide.

Or une démonstration est solide lorsqu'ellerespecte la forme prescrite par la logique ; non cependant qu'il soittoujours besoin de syllogismes disposés selon l'ordre classique [...] maisil faut du moins que la conclusion soit obtenue en vertu de la forme.D'une telle argumentation conçue en bonne et due forme, tout calculfait selon les règles fournit un bon exemple.

Ainsi, il ne faut omettreaucune prémisse nécessaire, et toutes les prémisses doivent ou bienêtre démontrées préalablement, ou bien n'être admises que comme hypothèses, et dans ce cas la conclusionaussi n'est qu'hypothétique.

Ceux qui suivront ces règles avec soin se garderont facilement des idéestrompeuses.

»Leibniz.

L'évidence est un critère de vérité insuffisant, parce que subjectif.

Il repose sur une inspection de l'esprit (laconscience que nous avons de penser à quelque chose).

Il manque donc à la règle cartésienne des idéesclaires et distinctes un critère objectif, qui nous permette de savoir à quoi reconnaître le clair et le distinct,autrement que par l'attention que nous y portons.L'évidence peut être trompeuse.

Où trouver alors les critères objectifs du clair et du distinct, et donc de lacertitude ? Dans les règles de la logique, c'est-à-dire dans le respect de la forme logique du raisonnement,dont la non-contradiction est la principe le plus universel.

Le syllogisme des Anciens en fournit l'exemple.

Lesmathématiques aussi, mais Leibniz retient d'elles moins, comme Descartes, la clarté des intuitions que larigueur du formalisme.Le calcul, manipulation réglée de signes, telle que la conclusion est nécessaire et immanquable, devient larègle suprême de la vérité : règle machinale, mais par conséquent plus sûre et plus objective que l'appel àl'évidence.On peut qualifier la conception cartésienne d'intuitionnisme et lui opposer le formalisme de Leibniz.

[Un raisonnement peut être cohérent mais si ses prémisses sont fausses.

Ce raisonnement sera lui aussi faux.

Une pensée vraie doit tenir compte de la réalité.] La pensée peut se fonder sur une erreurUne pensée peut être aussi rigoureusement logique qu'on voudra.

Si les prémisses sont fausses, toutes lesdéductions qu'on fera seront également fausses.

Prenons l'exemple du syllogisme suivant.

"Tous les animauxqui vivent dans la mer sont des poissons.

Or, le crabe vit dans la mer.

Donc le crabe est un poisson".

Ceraisonnement est cohérent formellement (logiquement), mais faux matériellement car la prémisses esterronée... La cohérence ne suffit pasAinsi, comme l'explique Kant, «le critère simplement logique de la vérité, c'est-à-dire l'accord avec les loisgénérales et formelles de l'entendement et de la raison est, il est vrai, la condition sine qua non et, par suite,. »

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