Devoir de Philosophie

Une résistance à la vérité ?

Publié le 23/04/2011

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Avant même d'en saisir le concept, nous concevons la vérité comme valeur : nous exigeons de la connaître, nous réprouvons le mensonge.  Nous parlons même de devoir de vérité : ainsi il peut sembler surprenant de s'interroger sur la possibilité d'y résister. La question semble impliquer ici une sorte de positivité de la résistance. La notion même de résistance est en effet une notion positive.  L'analyse du sujet implique de distinguer au moins deux situations et deux problèmes : la vérité étant connue, pouvons nous refuser de lui donner notre accord?  A l'inverse, la vérité étant inconnue, résistons-nous à la possibilité de cette connaissance?    Cette double interrogation nous engage sur le chemin de la difficulté de la notion de résistance. Faut-il concevoir cette dernière comme positivité? La résistance doit-elle être entendue en un sens psychanalytique comme ce qui en nous résiste à la contemplation du vrai? En effet, c'est la terme résistance qui pose un problème.

« On comprendrait mal comment les méditations métaphysiques dont le projet fondateur est de trouver la vérité dansles sciences pourrait laisser place à la possibilité de résister même à la vérité. 2.Deuxième problème : Quand bien même nous pourrions résister à la liberté par le mensonge, le devons-nous? La possibilité de résister à la vérité n'a pas de sens pour celui qui l'a possède.

Le mensonge apparaît donc commeune forme de résistance.

Si la possibilité du mensonge devient une question de droit , si le «peut-on» est commiscompris comme une «doit-on» alors la question de la possibilité du mensonge a un sens réel.

Il y a t-il des situationsdans lesquelles nous devons mentir? Tel est le problème moral qui a opposé Benjamin Constant et Emmanuel Kant au XVIIIe siècle.A celui qui menacerait d'assassiner l'ami réfugié chez moi , je devrais selon constant mentir pour le protéger.

Or,selon Kant, une telle position faisant du mensonge un devoir annihilerait tout principe moral de devoir de vérité.

Ledevoir est soit absolu, soit il n'est pas : C'est ainsi que Kant écrivit : Sur un prétendu droit de mentir par humanité.De plus, Kant démontra de manière rigoureuse que le devoir de vérité doit-être inconditionné ; non-soumis à unequelconque adaptation aux circonstances.

Selon cette perspective, nous ne devons-pas résister à la vérité mais aucontraire la dire à chaque fois. 3.Troisième problème et transition : Peut-on résister à la vérité avant de la connaître? Une fois en possession de la vérité, il m'est impossible d'y résister, à la fois sur le plan de la capacité et sur celui dudevoir.

Mais résister à la vérité ne peut-il pas être aussi compris comme une opposition à sa découverte même?Peut-on résister à la vérité non plus après mais avant sa possession? Qu'est-ce qui peut m’empêcherd'atteindre ou de résister à la vérité? II.

Il est possible de résister à la vérité, malgré le désir de la connaître. 1.Les résistances à la découverte de la vérité. L'Allégorie de la caverne dans la République Livre VII Nous dévoile Socrate parlant à son interlocuteur et luidemandant d'imaginer une grotte dans laquelle se trouve des Hommes attachés qui ont connus la liberté à un stadepré-natal.

Socrate imagine donc que ces prisonniers sont pieds et poings liés depuis leur enfance et regardent surune paroi les ombres de ce qu'il se passe à l'extérieur de la caverne.

Un jour, un des prisonniers est délivré mais semeut difficilement au départ.

Une fois qu'il s'est aperçu que les ombres n'étaient pas des objets réels mais desombres, une fois qu'il s'est rendu compte qu'il y avait d'un côté le monde du paraître et de l'autre le monde de l'être. Dans cette allégorie, Platon décrit la tentation que nous avons de retourner dans le confort moral et intellectuel denos préjugés.

Nous nous réconfortons sur des certitudes infondées, sur des valeurs qui n'ont aucune valeurdémonstrative ; il y a donc là un acte de résistance face à la vérité que nous entrevoyons sans la posséder.Et parfois, nous préférons ainsi l'illusion à la lucidité : « nous désirons parfois vivre des illusions plutôt que de seconfronter à la vérité ». 2.La résistance comme mensonge à soi-même. Est-il possible de se mentir à soi-même? Est-il possible de céder à la mauvaise foi? La particularité de la mauvaise foi et en effet que je me cache à moi-même à la vérité : je me trompe pour tromper.Cette résistance à la vérité est conçu psychanalytiquement, comme ce qui s'oppose chez le patient à son accès àl'inconscient.Si l'inconscient peut-être pensé alors comme une vérité de mes actes, il y a bien possibilité de résister à la vérité :le moi se défend du retour du refoulé à la conscience et considère alors la guérison comme une danger : je peutdonc résister à la vérité d'un point de vue psychanalytique.Le rêve est le lieu de la réalisation de tous nos désirs : c'est là que tous les désirs refoulés reviennent. 3.Le refus du vrai pose un problème moral. La vérité ne s'impose donc pas aisément à celui qui tente de l'approcher : a contrario, le sujet se heurte souventconsciemment ou malgré lui à des formes de résistance qui rendent l'accession à la vérité difficile.

Mais dans tousces exemples, la résistance est finalement passive : dans le champs de la psychanalyse, nos résistances nousempêchent d'agir, d'aller mieux et d'aller vers le réel : la résistance est passive et l'idéal est toujours vrai.

Or, n'est-il pas possible de penser une résistance délibérée à la vérité? Pyrrhon, fondateur du scepticisme, est un philosophe Grec du Ve siècle av-JC.

Le scepticisme a pour but de tout. »

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