Une société heureuse est-elle une société sans conflits ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
Cette Raison
universelle, bien distincte des raisons subjectives, ne se réalise pas de façon
linéaire, comme le voulaient les philosophes des Lumières. Il lui faut emprunter
des voies plus tortueuses : les passions, les désirs, les intérêts qui meuvent
les individus singuliers, dans leur lutte pour se faire reconnaître, agissent
non seulement pour eux-mêmes mais réalisent en même temps, à leur corps
défendant, les fins cachées de la Raison. Cette double scène dont seul le
philosophe est apte à déchiffrer l'unique enjeu. La Raison qui, pour devenir
monde, doit emprunter les voies de son contraire (la passion), n'apparaît
« rusée » que pour un entendement qui n'a pas su s'élever au niveau de
l'Histoire universelle laquelle, par tous les moyens dont les hommes sont
prodigues, veut inexorablement se réaliser. Le conflit est une nécessité pour
que l?histoire avance, il n?est même plus question de bonheur. Il faut
comprendre que le procès dialectique chez Hegel est infini et qu?il ne rencontre
pas de limite, au sens où on ne peut se reposer dans l?un des trois moments de
la dialectique que ce soit le moment positif, négatif ou le dépassement. Car la
vie est mouvement, dépassement, perpétuelle dépassement de ce qui précède.
L?arrêt du mouvement est la mort. De même, pour les sociétés, le conflit est
tout simplement le signe de vitalité, et le conflit n?est pas forcément signe de
bonheur mais la condition nécessaire à toute société digne de ce nom.
3) Une société sans
lutte est-elle souhaitable ?
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