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Une société peut-elle demeurer elle-même en s'ouvrant à ce qu'elle n'est pas ?

Publié le 18/08/2012

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Recueillir c'est donc s'ouvrir et en recueillant on peut permettre à l'autre de nous accueillir tels que nous sommes. Cela suppose d'abandonner toutes ces idées qui nous ont conduit à ne raisonner continuellement que dans l'urgence. On n'accueille pas l'autre dans l'urgence. Pour n'être pas dans l'urgence il faut donc que nous ayons le temps et que la société soit précisément ce lieu qui nous ofre ce temps nécessaire de recueillement, d'étude et de repos sans lesquels nous ne pouvons comprendre l'autre. Ceux qui ainsi veulent ignorer ce temps de recueillement nécessaire, ceux qui veulent précipiter les choses ou qui interdisent qu'elles puissent être "pensées" sont le vrai péril d'une société et en tant que tels ils importe de les bannir. Rawls dans la "théorie de la justice" se demande ainsi s'il faut être tolérant pour les intolérants et si nous devons ainsi admettre toutes les idées, même celles qui critiquent la société dans laquelle nous vivons.Il admet la critique au nom de la nécessaire liberté d'opinion qui est écoute de l'autre mais il indique qu'à un moment ceux qui mettent en péril l'intégrité de la société dans son ouveture même, ceux là ne peuvent être admis dans le champs social. Ils sont ceux qui peuvent faire en sorte qu'en s'ouvrant à eux la société se perde, c'est à dire qu'elle perde son essentiel qui est la necessité dans laquelle elle se trouve continuellement de faire recul sur elle pour ne pas être obsédé par elle et se perdre ainsi.

« l'universel se trouve parfois dans le singulier.

Les anciens avaient le gout pour l'hospitalité.

Nous l'avons remplacé par la tolérance.

Car depuis Hobbes et Machiavelnous n'estimons pas que l'homme est un animal social, nous le tenons pour un "loup pour son semblable".Si l'homme est un loup pour son semblable, il ne faut donc pas lui offrir l'hospitalité, ni être hospitalier à son égard.

La "tolérance"suffit.

Et c'est ainsi peut-être quenous appelons l'ouverture.

Pour les modernes, être ouvet, c'est être tolérant.

Or tolérer est-ce vraiment ouvrir ? En remplaçant la tolérance par l'hospitalité n'avonsnous pas précisément perdu ce qui constituait l'essence même du social qui se trouve précisément dans une forme d'ouverture que les mots même nous permettent desaisir ? 3) Le social, le sociable et l'ouvert ? Nous pensons depuis les modernes qu'être ouvert c'est tolérer.

Mais "tolérer" est un acte négatif.

Pour tenter de retrouver un sensà l'ouverture, il importe sans doute de revenir vers les concepts.

Certes les mots ne sauraient penser à notre place mais cependant, le français nous rappelle qu'estsociable - donc apte à vivre en société - celui qui est "avenant" et ouvert aux autres, qui sait être "poli".

Mais c'est aussi celui qui admet les règles de la vie en société.Le social serait donc constitué de deux éléments : une relation à l'autre et des régles établissant ces relations et fixant peut-être les limites, les contours de la société.En conséquence, en entrant dans les mots même, dans la demeure du concept même de société, nous rencontrons l'autre.

D'ailleurs il y a société dés que deuxpersonnes au moinsacceptent de se "mettre ensemble" pour un "quelque chose".

L'autre constitue donc l'essence du social.

Il est ce moment de rencontre avec l'autreet ce qui rend possible la rencontre.

Mais le social demeure aussi un but, une histoire, une culture, des envies qui expliquent, suscitent, permettent cette relation àl'autre.

Il est aussi une spécificité.

En conséquence il est une demeure propre.

Ignorer cette spécificité c'est en quelque sorte trahir l'autre, l'ignorer et ainsi fairedisparaitre la société même.

Le mal ne vient donc pas tant de l'ouverture trop grande à l'autre, mais de son ignorance.

Il vient lorsque l'on ignore ce qui fait lepourquoi d'une société et lorsqu'une société ignore et s'ignore dans ce qu'elle est.

Le sujet renvoie donc plus qu'à l'identité des sociétés à ce qui fait qu'une société estor elle est un lieu d'accueil et donc d'hospitalité à l'autre puisqu'elle est un espace de rencontre avec l'autre.

Mais une hospitalité est impossible sans demeure.D'ailleurs c'est bien d'une demeure dont il est question dans ce sujet.

On ne peut accueillir cet enfant qui va naître , cet étranger que nous recevons chez nous si nousn'avons pas de demeure stable, construite pour le recevoir.

Etre hospitalier à son égard ce n'est pas le "tolérer" et être ouvert ce n'est pas non plus ignorer les murs decette demeure que nous avons construit et qui aussi servira à le protéger.

Car dans la dimension de société, il y a aussi celle d'un certain besoin de sécurité, de repos.Comment en effet parler de société si l'ensemble des hommes qui constitue le groupe social n'a pas de sens, de structure, de but communs et si chacun ne ressent pasqu'il a sa place dans ce lieu ? Autrefois, un devoir était imposé à ceux qui erraient dans le désert.

Le nomade devait offrir le gite et couvert à l'étranger et la Bible estpleine de récits d'hospitalité de ce type.

Mais pour accueillir, encore faut-il que cette demeure soit et qu'il y ait sérénité chez celui qui accueille.

Les habitants deSodome et de Gomorhe ne peuvent accueillir car ils sont corrompus.

La corruption interdit l'accueil de l'autre puisqu'il interdit cet accueil fait à soi.Car accueillir,c'est parfois écouter, entendre, accepter l'autre et l'aider à se retrouver dans ce lieu que nous lui offrons et qu'il a perdu.

Mais pour qu'un tel accueil soit possible il fautque la reconstruction le soit et accepter de lui poser des limites.

Les limites sont les murs de la demeure mais celle-ci elle est plus belle encore lorsqu'elle est "ouverte"sur l'extérieur, lorsqu'elle accueille car ainsi elle peut permettre le recueilement, la paix et la sécurité que nous demandons à une société.Recueillir c'est donc s'ouvrir et en recueillant on peut permettre à l'autre de nous accueillir tels que nous sommes.

Cela suppose d'abandonner toutes ces idées quinous ont conduit à ne raisonner continuellement que dans l'urgence.

On n'accueille pas l'autre dans l'urgence.

Pour n'être pas dans l'urgence il faut donc que nousayons le temps et que la société soit précisément ce lieu qui nous ofre ce temps nécessaire de recueillement, d'étude et de repos sans lesquels nous ne pouvonscomprendre l'autre.

Ceux qui ainsi veulent ignorer ce temps de recueillement nécessaire, ceux qui veulent précipiter les choses ou qui interdisent qu'elles puissent être"pensées" sont le vrai péril d'une société et en tant que tels ils importe de les bannir.

Rawls dans la "théorie de la justice" se demande ainsi s'il faut être tolérant pourles intolérants et si nous devons ainsi admettre toutes les idées, même celles qui critiquent la société dans laquelle nous vivons.Il admet la critique au nom de lanécessaire liberté d'opinion qui est écoute de l'autre mais il indique qu'à un moment ceux qui mettent en péril l'intégrité de la société dans son ouveture même, ceux làne peuvent être admis dans le champs social.

Ils sont ceux qui peuvent faire en sorte qu'en s'ouvrant à eux la société se perde, c'est à dire qu'elle perde son essentielqui est la necessité dans laquelle elle se trouve continuellement de faire recul sur elle pour ne pas être obsédé par elle et se perdre ainsi. En conclusion, non seulement une société peut demeurer elle-meme en s'ouvrant aux autres mais pour être une société elle doit intégrer l'autre car l'autre est l'un deséléments constitutifs du social.

Cependant une société est aussi constituée par des régles et celles-ci sont d'autant plus sociales qu'elles permettent cette ouverture etcette relation aux autres.

La féodalité disparaît lorsque les chateaux s'ouvrent et s'offrent de grandes fenêtres sur l'extérieur.

Il n'y a de sociétés pleines et réelles quelorsqu'il y a ouverture.

Cependant, lorsque des évènements ou des groupes mettent en péril cette ouverture, lorsqu'ils risquent par leur fermeture, par la cloture qu'ilsveulent imposer, la prudence s'impose et le recul nécessaire également, voire parfois l'exclusion.

Car la société ne peut se penser sans un certain nombre de régles quila fondent et la protégent tels les murs d'une maison....Ce n'est pas s'ouvrir que d'oublier la nécessité de ces régles mais au contraire prendre le risque de se détruire etse donner l'impossibilité de se reconstruire continuellement pour permettre à ceux que l'on accueille de se construire à nouveau pour perpétuer le social qui nedemande qu'à vivre de cette perpétuité là.

Reste cependant que pour les ennemis de la liberté, la sanction elle-meme doit être juste et c'est une sanction juste qu'ilimporte de prononcer pour ne pas soi-même tomber dans la fermeture de ceux à qui nous faisons reproche d'être fermés.

Reste alors à déterminer quelle serait lanature du juste en cette occurrence .... »

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