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Une œuvre d'art nous invite-t-elle à nous évader du monde ou à mieux le regarder?

Publié le 05/01/2020

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Problème : Il s'agit de définir la fonction de l'art, en critiquant le point de vue superficiel selon lequel l'art procurerait une évasion qui serait une fuite de la réalité. Le rapport de l'art à l'apparence ne doit pas faire penser qu'il nous détourne du réel, mais qu'il nous y ramène.

 

Formulations voisines :

 

- « L'œuvre d’art nous éloigne-t-elle ou nous rapproche-t-elle du réel ?»

 

- « En quel sens peut-on dire d'une œuvre d'art qu'elle est vraie?»

Glossaire : artiste, création, génie, imitation, sentiment esthétique.

 

Éclaircissements :

 

A. Que l'art et les œuvres d'art ne présentent pas d'utilité directe conduit aisément à considérer qu'ils ne doivent leur existence qu'à un besoin de distraction, d'évasion, qu'ils apportent un plaisir qui compense les difficultés de la vie « réelle ». Il s'agit là d'un point de vue superficiel. En effet, l'art ne remplit que très imparfaitement cette fonction de distraction :

« B.

Si l'art n'était qu'un divertissement ou ne devait son existence qu'au souci de donner une image exacte des choses, il n'aurait pas d'intérêt en effet.

Hegel considère au contraire que l'œuvre d'art rend sensible une vérité, qu'elle recèle un sens spirituel, exprimé, non de manière discursive, rationnelle, mais de manière sensible.

La pro­ duction artistique fait partie des moyens que l'esprit met en œuvre pour se connaître lui-même en se donnant des formes extérieures.

Justement, du point de vue de la sensibilité, et sans même expli­ quer l'œuvre d'art par sa signification, on peut considérer que l'art nous ouvre la voie vers une meilleure apprèhension du réel.

Bergson ne dit-il pas que l'artiste nous initie à sa propre perception, que l'œuvre forme notre image du réel? C'est parce que Corot a peint ses paysages que nous les voyons dans la nature, et non parce que la nature est telle que le peintre l'a représentée.

Enfin, on reproche souvent à l'art moderne de sacrifier volontiers le plaisir de la contemplation à une certaine provocation.

Mais contre la consommation de masse d'un art ravalé à sa fonction de distrac­ tion, comme les films que l'on regarde pour se délasser mais qui finissent peut-être par détru.ire la possibilité même de contempler, n'est-il pas légitime de vouloir détruire le piège du plaisir facile, de la séduction? L'art authentique augmente notre perception et notre intelligence du réel, loin de nous en détourner.. »

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