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VIE ET DOCTRINE DE PASCAL ?

Publié le 24/05/2009

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Blaise Pascal naquit à Clermont-Ferrand, en 1623. Son père, Etienne Pascal, était président à la cour des aides de cette ville. Passionné lui-même pour les mathématiques, et lié avec Roberval, le P. Mersenne et plusieurs autres savants de son époque, dont les réunions lurent le berceau de l'Académie des sciences, il s'était retiré à Paris, pour y diriger l'éducation de son fils dont l'intelligence révélait une précocité extraordinaire. On sait, en effet, que, dès l'âge de douze ans, le jeune Pascal trouva le moyen, sur quelques définitions générales saisies au hasard, de pousser seul et sans livres, mais seulement avec des barres et des ronds, ses démonstrations géométriques jusqu'à la trente-deuxième proposition d'Euclide A seize ans, il écrivait en latin un Traité des sections coniques, et, à dix-huit ans, il inventait, à Rouen, où son père venait d'être nommé intendant par Richelieu, une machine arithmétique destinée à simplifier les calculs. Enfin, vers le même temps, il concevait et faisait exécuter la brouette à deux roues. Aussi, à vingt ans, était-il déjà connu du monde savant par ses découvertes en mathématiques, en mécanique et en physique. On ne peut passer sous silence les fameuses expériences barométriques qu'il fit de 1646 à 1648, sur le Puy de Dôme, et qu'il répéta plus tard à Paris, sur la tour Saint-Jacques la Boucherie, expériences qui servirent à confirmer les belles découvertes de Galilée, de Torricelli et de Descartes sur la pesanteur de l'air. Mais Pascal ne se livra pas exclusivement à l'étude des sciences. Il n'estimait d'ailleurs la géométrie qu'un métier, et il sentait que son esprit était plutôt fait pour la controverse philosophique et religieuse. Les querelles du jansénisme vinrent lui fournir l'occasion de déployer son talent de controversiste et d'écrivain. Une de ses s½urs, Jacqueline Pascal, sur laquelle Cousin a publié une étude remarquable, était entrée comme religieuse à l'abbaye de Port-Royal, en 1652. Cette circonstance le mit en rapport avec les deux Arnauld et leurs amis. Pascal embrassa leurs idées et prit une part active à la lutte des jansénistes contre les jésuites. C'est de cette époque que datent ses fameuses Provinciales, 1656. Déjà depuis deux ans, à la suite d'un accident de voiture où il avait failli perdre la vie près du pont de Neuilly, Pascal, en proie à une sorte d'hallucination, avait complètement renoncé au monde et à la science; ne songeant plus qu'à ses devoirs de chrétien et à son salut, il vivait au milieu des solitaires de Port-Royal, ajoutant aux souffrances de la maladie la pratique des plus austères mortifications. Il consacra ses dernières années à préparer un grand ouvrage qui avait pour objet l'apologie du christianisme. Mais la mort ne lui laissa pas le temps de l'achever. Les matériaux qu'il avait amassés, recueillis avec un soin pieux par ses amis, furent publiés huit ans après, sous le titre de Pensées. Pascal mourut en 1662.
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« Mme Périer nous apprend qu'il acceptait l'opinion de Descartes sur l'âme des bêtes : « Il était de son sentiment surl'automate et n'en était point sur la matière subtile dont il se moquait fort.

Mais il ne pouvait souffrir la manièred'expliquer la formation des choses...

»Ce désaccord entre Pascal et Descartes s'accentua bien plus dans la seconde période de la vie de notre philosophe.

C'est à propos des Principes de la philosophie de Descartes qu'il écrivit ces mots : « Nous n'estimons pas que toutela philosophie vaille une heure de peine.

» Toutefois, il est facile de constater, même dans les Pensées, un reste del'influence de Descartes, quoiqu'il soit vrai de dire que le cartésianisme ne fut parle terme où s'arrêta sa penséephilosophique.Une tendance connue sous le nom de scepticisme de Pascal, résume la seconde partie de sa carrière de philosophe.Pour connaître la vraie nature de ce scepticisme, il importe d'en faire, pour ainsi dire, l'histoire.

Depuis l'accident dupont de Neuilly, Pascal avait complètement changé le genre de vie qu'il avait mené jusque-là.

Il s'était mis sous ladirection de l'abbé Singlin, et était entré dans la société de messieurs de Port-Royal.

C'est en 1658 que, touché parla guérison miraculeuse d'une de ses soeurs, il entreprit contre les athées ou libertins, comme on les appelait alors,une Apologie du christianisme.

Pascal n'eut que le temps de recueillir les matériaux de cet ouvrage.

Ce sont cesmatériaux écrits sans ordre, et comme au hasard, que nous possédons sous le nom de Pensées.Autant que permettent de l'affirmer une étude attentive du texte et le témoignage des contemporains, l'ouvragedevait avoir deux parties.

« Dans la première partie, Pascal voulait réduire l'homme à avouer qu'il est un mélangemonstrueux de misère et de grandeur, et que d'ailleurs, les philosophes résolvent mal cette douloureuse énigme.Dans la seconde partie, après avoir rejeté les philosophies, traversant la foison des religions, il devait démontrer quele christianisme est la religion véritable, et que, seul, il explique tout.

»Ainsi, montrer que l'on trouve dans le christianisme seul et dans les dogmes qu'il enseigne, l'explication des misèreshumaines, tel était son but.

« La vraie religion doit avoir connu la grandeur et la petitesse, et la raison de l'une etde l'autre.

Qui l'a connue que la chrétienne? » Cette apologie pouvait être admirable.

Malheureusement, dansl'exposé des misères de l'homme et dans l'étude de la religion, Pascal fait au scepticisme des concessions que l'on nepeut approuver.

Disons tout de suite que Pascal ne fut pas, à proprement parler, un sceptique, mais qu'il fournit des armes auxsceptiques.

Il ne proclame pas l'impuissance de la raison, mais son insuffisance.

Toutefois, il a exagéré cetteinsuffisance.Qu'est-ce que l'homme ? « Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradictions, quel prodige !Juge de toutes choses, imbécile ver de terre; dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur, gloire et rebut del'univers » Jugement passionné, dicté plus par l'esprit d'antithèse que par la vérité.L'homme peut-il atteindre la vérité ? En désobéissant à la raison, on est un sot, et le doute universel n'est paspossible.

« La nature soutient la raison impuissante et l'empêche d'extravaguer jusqu'à ce pointe.

» Toutefois, si « lanature confond les pyrrhoniens, la raison confond les dogmatiques.

» Pascal va plus loin : « Le pyrrhonisme est levrai.

»L'homme peut-il trouver par sa raison une règle morale ? « Comme la mode fait l'agrément, ainsi fait-elle la justice.

»« Trois degrés d'élévation du pôle renversent toute la jurisprudence.

Un méridien décide de la vérité.

»« Nous ne connaissons ni l'existence, ni la nature de Dieu, parce qu'il n'a ni étendue, ni bornes.

Nous sommesincapables de connaître ni ce qu'il est, ni s'il est.

» — « C'est une chose admirable que jamais auteur canonique nese soit servi de la nature pour prouver Dieu.

» Ici Pascal oublie le texte du Psalmiste : « Les cieux racontent la gloirede Dieu.

» D'ailleurs, les preuves naturelles de l'existence de Dieu sont péremptoires, elles sont même nécessairespour établir l'existence de la révélation.Pascal a besoin d'abaisser l'homme, et il le fait jusqu'à l'excès.

C'est la raison principale de ses tendancessceptiques.

En outre, son caractère ardent et passionné, et son tempérament maladif lui devaient être un obstacleà l'exacte contemplation des choses.

L'influence de Montaigne et du jansénisme vint s'ajouter à ses dispositionspersonnelles, et achever de le précipiter dans le scepticisme, en lui inspirant le désir « de mettre à pied la sottevanité de l'homme, et de le secouer vivement et hardiment.

». »

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