Vous exposerez ce que l'on doit entendre par le mot de méthode; quelles règles on doit suivre dans l'emploi d'une méthode quelconque, et jusqu'à quel point on peut compter sur son efficacité

« po ir de mieux faire, nous changerions de route.

Un grand discernement, une prudente réserve, nous sont nécessai­ res pour fixer nos idées à cet égard.

Distinguons d'abord les méthodes proprement dites des simples procédés; car on confond souvent ces deux choses.

La méthode trace la marche de l'esprit etl'ordre suivant lequel les idées sont présentées.

Le procédé n'est qu'un instrument extérieur et mécanique qui sert à exé­ cuter certaines opérations.

Beaucoup de prétendus in­ venteurs nous vantent fastueusement leur méthode lors­ qu'ils n'ont qu'un procédé.

Lorsque, après de mfires réflexions, nous avons fait choix d'une méthode, il faut savoir nous y tenir.

Car il est essentiel à la méthode d'être conséquente à elle-même.

N'essayons pas trop de concilier des méthodes différen­ tes, lorsque par là nous ne ferions que les altérer et les confondre.

Ne courons point en hâte après chaque mé­ thode nouvelle, quel qu'en soit le mérite, dans l'espoir d'obtenir une amélioration, de peur de perdre, par le changement et l'inconséquence, plus que nous n'obtien­ drions par le perfectionnement des moyens.

La symétrie est l'image de l'ordre, et le rend sensible aux regards.

Elle repose l'attention, elle favorise lamé­ moire.

Toute méthode recherche donc quelque symétrie dans ses formes.

Cependant il ne faut pas prendre cet arrangement extérieur pour la méthode même; il ne faut pas surtout lui sacrifier le véritable esprit de la méthode.

Une symétrie trop rigoureuse peut cesser de plaire à l'esprit; elle peut le fatiguer par la monotonie.

Voyez avec quel art la nature a constamment c:1ché, sous une variété inépuisable et gracieuse, la symétrie fondamentale de ses plans.

N'attendons pas de la méthode plus qu'elle ne oeut. »