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Y a-t-il contradiction entre être libre et être soumis aux lois ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Être soumis aux lois peut s'entendre de deux façons : — être soumis aux lois de la nature, aux lois scientifiques ;
 
 — être soumis aux lois politico-juridiques et morales. Comme le mot loi n'a pas le même sens dans les deux cas, il faudra distinguer les deux problématiques.
 
 Il y a contradiction lorsque la même thèse est à la fois affirmée et niée. Si être libre c'était, comme on le dit parfois, n'être soumis à aucune loi, on comprend qu'un être soumis à des lois ne pourrait jamais être dit libre sans contradiction. On ne peut, cependant, accepter sans examen une telle approche de la liberté. Et puisque l'homme revendique une certaine liberté, alors même qu'on le dit soumis aux lois, il faut se demander s'il y a contradiction entre être libre et être soumis aux lois.
 

Introduction

Liberté et lois scientifiques

Liberté, lois morales et politiques

Conclusion

 

« Concilier loi scientifique et liberté. Mais n'est-il pas possible de concilier loi scientifique et liberté ? Avec Spinozanous pouvons en effet poser qu'être libre, c'est agir selon les lois de sanature.

La liberté d'affirmer ou de nier est une fiction : « Les hommes setrompent en ce qu'ils pensent être libres, et cette opinion consisteuniquement pour eux à être conscients de leurs actions, et ignorants descauses par lesquelles ils sont déterminés.

L'idée de leur liberté c'est doncqu'ils ne connaissent aucune cause à leurs actions.

Car ils disent que lesactions humaines dépendent de la volonté, mais ce sont des mots, qui necorrespondent à aucune idée.

» (Éthique, II, 25, scol.) La liberté authentiquese donne comme l'intériorisation de la nécessité.Ainsi se trouve dépassé le dualisme homme/nature.

Non seulement il n'y a pascontradiction entre être libre et être soumis à des lois, mais, d'une certainefaçon, être libre c'est intérioriser cette soumission.

Comme l'écrit P.

Ricoeur,«c'est la leçon de Spinoza: on se découvre d'abord esclave, on comprend sonesclavage, on se trouve libre de la nécessité comprise » (De l'interprétation,p.

44).

L'unité spinoziste de la liberté et de la loi ne doit pas en effet conduireà définir la liberté comme une attitude passive, alors qu'il est possible nonseulement d'intégrer la loi, mais de l'utiliser à son profit activement, pour accroître sa liberté:- La problématique marxiste, par exemple, dans une telle perspective, affirme que l'homme n'est pas simplement leproduit de l'histoire, et en tant que tel entièrement déterminé ; il en est aussi le producteur, et par là il se produitlui-même.

Connaître, donc intérioriser les lois qui déterminent l'homme, permet aux individus de définir les conditionsd'une société sans classes, au lieu d'en subir les déterminations socio-historiques comme un mécanisme aveugle.- Dans la problématique freudienne, également, le dévoilement des déterminations psychologiques de l'individu aucours de l'analyse doit lui permettre de surmonter ses névroses, produits de conflits infantiles qui ont déterminé sonexistence.

Ainsi, pouvons-nous dépasser le dualisme de la liberté et de la loi : l'homme est dans la loi parce qu'il estdans le monde, mais sa liberté peut naître au coeur de la loi.

En est-il de même sur le plan moral et politique ? Liberté, lois morales et politiques Liberté naturelle et liberté civile La philosophie politique classique oppose l'état de nature à l'état civil.

Elle conçoit la Cité comme l'unité que doiventconstituer des volontés individuelles d'abord séparées, voire conflictuelles, par l'intermédiaire d'un contrat.

Enconséquence, on comprend que la liberté naturelle des individus soit en totale contradiction avec la soumission àdes lois politiques.

L'homme qui a « un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre » (Rousseau, Ducontrat social, I, 8)ne peut se soumettre à une loi commune sans perdre ce droit.

Le désir naturel de puissance, qui caractérisel'homme naturel selon Hobbes, ne pourrait se réaliser dans le cadre d'une Cité.Mais libre de toute soumission aux lois politiques, l'individu naturel est soumis aux lois de l'état de nature.

SelonRousseau, l'homme naturel est comme un animal qui obéit à l'« impulsion du seul appétit », et cette obéissance est «esclavage » (ibid.) ; seule la vie sociale développe l'intelligence et la maîtrise de soi.

Selon Hobbes, le désir naturelde puissance engendre un état de guerre de tous contre tous, qui menace jusqu'à l'existence de chacun.C'est pourquoi la soumission volontaire aux lois politiques, loin de contredire une authentique liberté humaine, en estla condition nécessaire.

Hobbes pose qu'en renonçant à sa liberté naturelle l'individu acquiert le droit de faire ce quen'interdisent pas les lois proclamées par un Souverain absolu, garant de la paix civile.

Rousseau, lui, estime que,limitée par la volonté générale, la volonté individuelle est cependant libre, qui a l'intelligence de vouloir le biencommun que veulent tous les citoyens.. »

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