Y a-t-il des degrés de vérité ?
Publié le 27/01/2004
Extrait du document
La question « y a-t-il « porte sur l’existence ou la non-existence d’un objet. L’objet en question ici, ce sont des « degrés de vérité «. C’est un concept proprement philosophique. On peut considérer que la vérité, en un sens large, est l’adéquation de la connaissance que l’on a de la réalité, ou discours que l’on tient sur elle, à la réalité elle-même, que ce soit dans un sens courant – comme dans l’expression « dire la vérité « par exemple, qui désigne le fait de dire des choses qui ne sont pas différentes de la réalité – ou dans un sens philosophique – on se tourne alors plutôt du côté de la philosophie de la connaissance (les degrés de vérité seraient des degrés que l’on atteint dans les procédures de connaissance du réel), ou du côté de la métaphysique, et les degrés de vérité pourraient peut-être correspondre alors à des degrés de réalité. Parler de degrés de vérité suppose que la vérité n’est pas unique, ou plutôt qu’elle se laisse connaître par niveaux successifs – c’est le sens ici du mot « degré « -, ces différents niveaux pouvant marquer des niveaux de connaissance possibles ou des niveaux d’intensité possibles. Il y a différents moyens de concevoir cela, et ce sont ces différents moyens qu’il faudra examiner, afin de déterminer s’il est pertinent - ou à quelles conditions il est pertinent – de parler de degrés de vérité, et de voir ce que cela apporte à la compréhension du concept de vérité, puisque ce sujet semble s’insérer dans le cadre général d’une réflexion sur la nature de la vérité elle-même.
«
III.
La notion de « degrés de vérité » comme pis-aller remédiant à une incapacité humaine à atteindre lavérité
Une manière d'explorer cette piste serait de se référer à la « vérité révélée » de la théologie : cette vérité est à lafois une et inaccessible à l'esprit humain, qui doit se doter d'outils artificiels pour en approcher sans jamais pouvoirla saisir vraiment.
Ainsi, si l'on se place du point de vue de la vérité elle-même, l'insuffisance de la relation que lanotion de « degrés de vérité » entretient avec son objet apparaît clairement, et son existence doit être minimisée.
Saint Thomas d'Aquin
« La théologie peut recevoir quelque chose des disciplines philosophiques, non qu'elle en ait nécessairement besoin,mais afin de rendre plus clair ce qu'elle exprime.
En effet, elle ne reçoit pas ses principes des autres sciences, maisdirectement de Dieu par la révélation.
Elle ne fait pas appel aux autres sciences comme si elle leur étaitsubordonnée, elle les utilise comme si elles étaient à son service.
C'est en partant des connaissances obtenues parla raison naturelle, principe des autres sciences, que notre intellect se trouve plus aisément conduit, et comme parla main, vers les connaissances qui dépassent la raison et forment l'objet de la théologie.
»
Conclusion
L'existence de la notion de « degrés de vérité » semble fondée ; elle fournit à l'homme des outils épistémologiquespour penser la vérité dans le but de la connaître.
En ce sens il existe bien des degrés de vérité du point de vue del'homme.
Cette notion est cependant beaucoup moins satisfaisante si l'on essaie de la saisir du point de vue de lavérité elle-même : elle apparaît alors simplement comme un outil palliant une incapacité humaine à saisir la véritéelle-même, outil qui n'a aucune réelle consistance ontologique..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Degrés de vérité et religion
- [De la vérité universelle de l'art]
- Il n'y a ni erreur ni vérité
- vérité - cours de philo
- Toute vérité est elle démontrable?