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Y a-t-il des réalités imaginaires ?

Publié le 01/04/2005

Extrait du document

L'imagination, même si elle peut perturber la raison, a aussi cette capacité d'établir des schèmes de pensées qui dépassent ceux de la raison. Car l'imagination est invention, elle est la « reine des facultés » pour reprendre le mot de Baudelaire. L'imagination donne à l'homme une sensibilité du monde autre que celle logique, instaurée par la raison. L'imagination créée la nouveauté, donne de nouvelles conceptions du monde : « L'imagination est la reine du vrai, et le possible est une des provinces du vrai. Elle est positivement apparentée avec l'infini » (Baudelaire, Curiosités esthétiques, Salon de 1859).   III. Le côté positif des réalités imaginaires        a. L'imagination n'est pas la simple reproduction des objets de la perception. Elle est inventive. Bergson donne l'exemple de l'inventeur qui, au fur et à mesure qu'il conçoit les étapes de réalisation de sa machine, en vient à avoir une représentation imagée du tout : « A ce moment précis l'invention a pris corps : la représentation schématique est devenue une représentation imagée » (cf.

La pensée chez l’homme a le pouvoir de créer des entités qui n’appartiennent pas à la réalité, et de poser des images qui la dirige vers ce qui est absent, vers le passé, le possible ou l’œuvre en projet. Cette faculté fondamentale est l’imagination, et ses produits rentrent dans l’ordre de l’imaginaire. Ainsi la conscience produit des images qui dérivent directement ou indirectement d’objets sensibles, ou réels. Mais l’imagination n’a pas toujours été perçue comme étant une faculté noble chez l’homme, puisqu’en effet ses produits peuvent le diriger vers des conceptions erronées. On ne peut nier alors l’activité imaginaire, c’est pourquoi il nous faudra répondre des produits de cette activité, ainsi que de sa valeur à côté d’un autre royaume tout aussi fondamental, celui de la raison.

« III.

Le côté positif des réalités imaginaires a. L'imagination n'est pas la simple reproduction des objets de la perception.

Elle est inventive.

Bergson donne l'exemple de l'inventeur qui, au fur et à mesure qu'il conçoit les étapes deréalisation de sa machine, en vient à avoir une représentation imagée du tout :« A ce moment précis l'invention a pris corps : la représentation schématiqueest devenue une représentation imagée » (cf.

L'énergie spirituelle ).

L'homme qui désire produire, créer, a d'abord dans la conscience des idées simples etabstraites.

L'image sera ainsi ce qui donne corps à cette abstraction première.Ainsi l'image sera le côté concret du schéma initial. b.

L'imagination permet aussi de pallier à la non possibilité de satisfaire ses instincts.

L'imagination sera donc le moyen de transposer autrement dans laréalité l'énergie sexuelle d'un individu.

Ainsi, les créations de l'artiste « sont lessatisfactions imaginaires de désirs inconscients » (Freud, Ma vie et la psychanalyse ).

Le royaume de l'imagination permet de rendre moins douloureux le passage du principe de plaisir (satisfaire les instincts) au principe de réalité(refoulement de la dynamique des instincts).

L'imagination est un substitut à lasatisfaction instinctive. L'artiste, comme le névropathe,s'était retiré loin de la réalitéinsatisfaisante dans ce mondeimaginaire, mais à l'inverse dunévropathe il s'entendait à trouver le chemin du retour et à reprendrepied dans la réalité.

Ses créations, les oeuvres d'art, étaient lessatisfactions imaginaires de désirs inconscients, tout comme les rêves,avec lesquels elles avaient d'ailleurs en commun le caractère d'être uncompromis, car elles aussi devaient éviter le conflit à découvert avecles puissances de refoulement.

Mais à l'inverse des productionsasociales narcissiques du rêve, elles pouvaient compter sur lasympathie des autres hommes, étant capables d'éveiller et desatisfaire chez eux les mêmes inconscientes aspirations du désir.

Deplus elles se servaient, comme « prime de séduction », du plaisirattaché à la perception de la beauté de la forme.

Ce que lapsychanalyse pouvait faire, c'était — d'après les rapports réciproquesdes impressions vitales, des vicissitudes fortuites et des oeuvres del'artiste — reconstruire sa constitution et les aspirations instinctives enlui agissantes, c'est-à-dire ce qu'il présentait d'éternellement humain.C'est dans une telle intention que je pris par exemple Léonard de Vincipour objet d'une étude, étude qui repose sur un seul souvenird'enfance dont il nous fit part, et qui tend principalement à élucider son tableau de la Sainte Anne.

Mes amis et élèves ont depuis entrepris de nombreuses analyses semblablesd'artistes et de leurs oeuvres.

La jouissance que l'on tire des oeuvres d'art n'a pas été gétée par lacompréhension analytique ainsi obtenue.

Mais nous devons avouer aux profanes, qui attendent ici peut-être trop de l'analyse, qu'elle ne projette aucune lumière sur deux problèmes, ceux sans doute qui lesintéressent le plus.

L'analyse ne peut en effet rien nous dire de relatif à l'élucidation du don artistique, et larévélation des moyens dont se sert l'artiste pour travailler, le dévoilement de la technique artistique, n'estpas non plus de son ressort. [ Première partie] Rôle "programmatique" de la 1ière phrase, annonçant le développement qui va suivre.

Passage de l'imaginaire au réel,de la fantaisie à ce qui est actuel où l'artiste retrouve les autres hommes.

Freud définit l'artiste, le créateur del'oeuvre d'art, à partir des processus pathologiques et névropathiques qu'il expérimente: c'est un introverti, cad unsujet se repliant dans son monde intérieur et y cherchant satisfaction.

Attentif non au monde, mais à soi.Détachant sa "libido" de la réalité extérieure, l'artiste est au bord de la névrose, cad une affection mentale, sansbase anatomique connue dont les symptômes expriment symboliquement un conflit trouvant ses racines dansl'histoire infantile du sujet.

Créateur, animé de tendances impérieuses spontanées et irréfléchies extrêmementfortes.

Artiste, siège d'instincts et de besoins vigoureux, intenses et abondants.

Dimension sociale de l'objet de cesdésirs.

Point l'idéal, point la Déesse de la beauté que l'artiste veut conquérir, mais plutôt les honneurs, l'éclat, ladistinction sociale.

Il veut non point les femmes, mais l'amour des femmes, cad leur attachement à sa personne.

Ceque désire l'artiste, ce sont les signes du prestige, le pouvoir, l'argent, les honneurs et la considération.

Etre fragilecherchant les manifestations d'une puissance qui cicatriseraient et panseraient sa vulnérabilité, sa complexionfragile."Mais": difficultés auxquelles se heurtent l'artiste.

Opposition: fond irrationnel et quasi biologique, très puissant etréalisations sociales déficientes.

Freud parle non pas de volontés mais d'inclinations puissantes.

Ce qui compte, cesont les volontés et non point les tendances pour réaliser ses vues.

Artiste manque de moyens, cad de médiationspour objectiver ses projets ( moyen est organe de la volonté).

N'obtenant pas ce qu'il souhaite sans le vouloir,. »

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