Y a t-il un bon usage du doute?
Publié le 24/11/2013
Extrait du document
«
Alors, douter, parce que les opinions sont incertaines.
Elle s'opposent entre elles,
et peuvent engendrer des conflits entre les hommes.
Il faudrait donc révoquer ces
opinions en doute.
Kant, dans son introduction à La Logique , évoque ce principe du
doute consistant à "traiter les connaissances de façon à les rendre incertaines".
Le
septicisme est justement fondé sur le caractère conflictuel et contradictoire des
opinions.
Admettont que dans ma culture ou dans mon pays, on reconnait qu'une
opinion est juste, il est probable que dans une autre culture ou dans un autre pays, cette
opinion soit différente, voir totalement inverse.
L'opinion est donc également relative.
Merleau-ponty, dans Eloge de la philosophie et autres essais , parle d'un scepticisme
"détruisant la vérité dogmatique, partielle ou abstraite", qui "rejette comme absurde
toutes les opinions et toutes les conduites" et qui "insinue l'idée d'une vérité totale".
Alors, qu'est ce qui nous permet de dicerner la vérité de l'erreur? Rien, et nous ne
pouvons prendre partis.
Ces désaccords se manifestent dans tous les domaines, aussi
bien la religion que la morale ou la politique.
Les sceptiques évoquent ainsi
l'impossibilité de diviser, parmis toutes nos connaissances, le vrai et le faux.
Montaigne
disait “Rien ne semble vrai, qui ne puisse sembler faux.” Les sceptiques refusent toute
affirmation et demeurent dans une neutralité intellectuelle.
Cette simple "suspension de
jugement" permettrait peut être de parvenir à l'absence de trouble, donc à une quiétude
et une paix intérieure, puisque la plupart des maux humains sont liées à une dualité
entre le bien et le mal.
Cependant, Kant, admet aussi le caractère nuisible du
septicisme, de part son impossibilité à atteindre la certitude.
En acceptant ce
scepticisme, on s'accorderai donc à dire que rien n'est certain.
Mais cette proposition
s'autodétruirait, car s'il est vrai que rien n'est vrai, il y a donc l'affirmation que rien n'est
vrai, ce qui est paradoxal.
A l'inverse, s'il n'est pas vrai que rien n'est vrai, la proposition
devient incohérente, et le scepticisme se retrouve dénué de valeur.
Dire qu'il n'existe aucune vérité est une parole dogmatique, puisqu'on énonce une
affirmation que l'on pense légitime et vérifiable.
Le scepticisme se détruit alors tout en
se construisant, et nous prive de choix, et par conséquent de liberté.
Malebranche, dans Recherche de la vérité , écrit: "Il y a bien de la différence
entre douter et douter.
On doute par emportement et par brutalité, par aveuglement et
par malice, et enfin par fantaisie, et parce que l'on veut douter.
Mais on doute aussi par
prudence et par défiance, par sagesse et par pénétration d'esprit...
Le premier doute est
un doute de ténèbres qui ne conduit point à la lumière mais qui en éloigne toujours; le
second nait de la lumière et il aide en quelque façon à la produire à son tour".
Si l'on ne
peut se permettre de ne pas douter ou de douter de tout, certains ont comprit que d'un
doute méthodique naitrait la lumière.
Comme l'explique Bertrand Russel dans.
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