Y a t-il un langage idéal ?
Publié le 05/01/2006
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Que reste-t-il à exprimer si on épure le langage de ses difficultés, de ses
mécompréhensions ?
2) Un langage idéal ne
pourrait rien dire : la tentative de Wittgenstein.
Pour Wittgenstein, le seul langage pourvu de sens est donc celui qui produit une
image du monde, c'est-à-dire dont la forme logique reflète la structure des
faits. L'auteur postule, en effet, que tout fait est exprimable par une
proposition obtenue en combinant des liaisons de propositions « atomiques »
(thèse de l'atomisme logique) et dont la valeur de vérité ne dépend que de celle
de ses ultimes composantes (thèse d'extensionnalité). Cette forme logique joue
le rôle d'un système universel de référence dont la « géométrie » délimite
nécessairement et a priori les structures d'un monde possible. Ces contraintes,
qui sont donc à la fois celles du langage pourvu de sens (de la pensée) et du
monde, sont manifestées par les tautologies du calcul des propositions.
Wittgenstein est l'inventeur d'une présentation significative des liaisons
propositionnelles au moyen de « tableaux de vérité ».
Le fait lui-même est défini comme
« existence d'états de choses » et un état de choses est une « combinaison
d'objets » : l'objet, ou chose, n'apparaît donc pas dans le Tractatus
comme une entité concrète présente hic et nunc ; c'est le noeud de toutes
les combinaisons virtuelles auxquelles il peut participer pour constituer des
états de choses. Le fait était plongé dans l'« espace logique » déterminé par
les tautologies ; la chose est, elle aussi, plongée dans un espace logique qui
délimite a priori et nécessairement les types d'états de choses dans lesquels
elle peut entrer. Mais l'auteur du Tractatus ne développe qu'une logique
des faits, le calcul propositionnel, et ne dit rien de cette logique des choses
dont il affirme pourtant l'existence.
Face aux mécompréhensions qui peuvent naître du langage, face à l’imperfection de celui-ci, on peut être tenté de le rendre plus clair, expurgé de ses trop nombreux homonymes, synonymes imparfaits, mots qui ne renvoient à aucune réalité dans le monde, des mots vides de sens. Mais, n’est-ce pas enlever au langage sa dimension existentielle pour en faire un appareillage technique seulement capable de transmettre une information juste et sans reste ? Le langage n’est-il que cela ? Un langage idéal serait un langage pur coupé de notre vie, et certainement sans contenu.
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