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Y A-T-IL UN TEMPS POUR PHILOSOPHER ?

Publié le 15/03/2004

Extrait du document

temps
Ainsi dans la réflexion du philosopher, le philosophe se saisit dans sa finitude par contraste avec l'éternité des concepts auxquels il aspire. Philosopher apprend à se savoir mortel. Et si philosopher est apprendre à se savoir mortel, le temps de la philosophie est la condition de possibilité du temps réel et matériel de l'homme fini, parce que dans le mouvement d'élévation de la philosophie tendant à l'eidos se révèle l'infinie différence qui me détermine comme appartenant au monde du devenir. Il y a un temps pour philosopher, et ce temps est celui par lequel le sujet philosophant s'ouvre au monde en tant qu'il est dans le temps [Heidegger]. Le temps pour philosopher conditionne la possibilité du temps, la possibilité du devenir ; il est ce temps dont la finalité ne lui est pas extérieure comme une activité qui trouverait hors de soi la justification de son utilité, un temps qui est sa propre fin mais qui est au fondement de tous les autres temps mondains.   III. Le temps de la philosophie   Cette circularité autotélique du temps de la philosophie est la récapitulation du déploiement temporel du concept dans le monde du devenir. Et comme toute récapitulation, le temps de la philosophie est celui de l'après-coup rétrospectif : " l'oiseau de Minerve s'envole à la tombée de la nuit " [Hegel]. Ainsi le temps du philosopher se situe dans l'espace intermédiaire séparant le surgissement de l'événement dans son irrationalité (l'événement non encore informé par le concept) et la clôture dans le sens rationnel qu'est la récapitulation philosophique [E. Weil].

 

Une acception vulgaire du terme “ philosophie ” tend a en faire un principe recteur de l’action mais qui en est distinct, comme en retrait, hors du temps de l’agir, prolégomènes à l’acte, sorte de préface s’effaçant une fois l’engagement pratique entamé. Mais la philosophie toujours déjà est acte. Acte de pensée, certes, acte distinct d’autres activités parcellaires qui trouve dans l’effectivité de la matière du monde le lieu de leur accomplissement, de leur réalisation et leur finalité. Mais si le philosopher peut être compris comme une activité extérieure à l’effectivité pratique, si le philosopher semble s’extraire de toute relation de causalité finalisée, étant à lui-même sa propre fin – finalité endogène ou autotélicité, le problème du temps à sa disposition se pose dès ses fondements. N’est pas déjà avec la mort de Socrate, lui qui ingurgite le poison (pharmakon) sachant que le remède (pharmakon) divin du savoir est gage du salut de son âme, que s’offre la possibilité d’un terme à la philosophie, la possibilité d’arrêter de philosopher pour agir, s’exiler de la cité en abdiquant sa foi en la philosophie ? Y a-t-il un temps pour philosopher distinct et comme exclusif de celui de la fuite, de la fuite pour sauver sa chair et vivre dans le monde selon le bon sens de l’homme commun ? Vouloir ainsi dé-terminer le temps de la philosophie, assigner des limites à la pertinence pragmatique de sa pratique, engage à raisonner sur le lieu du déploiement de l’activité philosophique. Qu’est-ce alors que philosopher ?     

 

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« qu'il est dans le temps [Heidegger].

Le temps pour philosopher conditionne la possibilité du temps, la possibilité dudevenir ; il est ce temps dont la finalité ne lui est pas extérieure comme une activité qui trouverait hors de soi lajustification de son utilité, un temps qui est sa propre fin mais qui est au fondement de tous les autres tempsmondains. III.

Le temps de la philosophie Cette circularité autotélique du temps de la philosophie est la récapitulationdu déploiement temporel du concept dans le monde du devenir.

Et commetoute récapitulation, le temps de la philosophie est celui de l'après-couprétrospectif : “ l'oiseau de Minerve s'envole à la tombée de la nuit ” [Hegel]. Ainsi le temps du philosopher se situe dans l'espace intermédiaire séparant lesurgissement de l'événement dans son irrationalité (l'événement non encoreinformé par le concept) et la clôture dans le sens rationnel qu'est larécapitulation philosophique [E.

Weil].

La philosophie exerce son pouvoir (a-)temporel d'information rationnelle sur un toujours déjà là (l'événement atoujours déjà eu lieu), mais sur une présence qui reste absente : l'événementet toujours déjà rationalisé et jamais ne se dévoile dans sa pureté illogique. En conséquence, le temps du philosopher est le tracé des propres limites parla philosophie.

Traçant son propre cercle, le philosopher ne peut qu'espérers'en extraire [Hadot].

Le temps pour philosopher, qui est la condition dutemps, exige de s'abolir, d'abolir le philosopher pour être dans le temps par-delà le cercle du logos .

S'il y a un temps pour philosopher, c'est qu'un temps autre est à envisager, c'est-à-dire des temps de l'après philosophie où le réelà nouveau devient non-sens, lorsque le langage est illogique. Conclusion - Penser l'existence d'un temps pour (destiné à ou adéquat) le philosopher suppose la détermination de l'exercice de la philosophie dans son rapport au temps.

Philosopher, entrer en contact avec le principe essentieldes choses, est s'extraire du temps du devenir.

Le philosopher est hors de toute logique temporelle finie et nesaurait, conséquemment, se soumettre au dictat du temps.

Il n'y a pas de temps pour philosopher, carphilosopher est se poser hors du temps : le temps de la philosophie est atemporel. - C'est ainsi par contraste que se saisit la finitude de la pensée humaine insérée dans le temps.

Philosopher est exercer la possibilité de la conscience du temps : il n'y a pas de temps pour la philosophie mais la philosophieest pour (l'existence) du temps.

Pour le temps en tant que condition de l'ouverture au devenir.

Mais alors lephilosopher se saisit comme cercle et pense la possibilité d'un temps extérieur à la staticité des concepts : ilfaut vouloir être hors de la philosophie pour être dans le temps. - Philosopher est ainsi se confronter à l'énigme figurée par le temps [Augustin] comme source de tout paradoxe.

Philosopher est le tracé des murs d'une prison nécessaires au désir d'évasion.. »

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