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Y a-t-il une expérience en métaphysique ?

Publié le 05/11/2009

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Les philosophes que nous venons de voir répondaient par la négative : l'un (Kant) disant que le domaine métaphysique est par définition au-delà de l'expérience, l'autre (Comte) disant qu'elle est illusoire et relève d'une attitude spirituelle historiquement dépassée, le troisième la relativisant comme un langage ou comme une religion expressive d'une forme socio-culturelle parmi d'autres, objet d'une expérience anthropologique. Mais c'est prendre le mot « expérience « dans un sens très restreint, celui d'expérience objective. Dans un tel sens, il n'y a pas d'expérience métaphysique et l'expression est évidemment contradictoire dans ses termes.

Au sens le plus large, nous pouvons décrire trois genres d'expériences métaphysiques : 1 — L'intuition métaphysique. Cette expression est bergsonienne. Elle représente une synthèse de l'intelligence et de l'instinct grâce à laquelle peut être saisi le secret de la réalité vivante et mouvante, c'est-à-dire la durée, et, dans la durée créatrice, l'élan vital, dernier mot de toutes choses. Il y a ainsi pour Bergson, à l'origine de toute philosophie, une intuition par laquelle le philosophe « comprend « en un instant et dans un acte simple, ce qui fait l'unité du réel et la signification de l'existant. Et cette intuition est tellement simple, dit  Bergson (in « La pensée et le mouvant «, conf. sur l'intuition) que le philosophe a parlé toute sa vie pour l'expliquer, donnant une première formule puis rectifiant sa définition et rectifiant sa rectification, etc.

Tout se passe comme si une idée, ou même une image, s'était présentée tout à coup lourde de tout un contenu implicite, par laquelle tout s'éclaire. « Comprendre « un philosophe, inversement, c'est tenter de retrouver à travers son œuvre, cette idée unique et simple qui est son « expérience métaphysique «.   

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