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Y a-t-il une limite au désir ?

Publié le 05/01/2020

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Problématique :

Le désir semble s'apparenter à la démesure tant dans l'expérience que nous en faisons que dans les actions potentiellement immorales auxquelles il nous porte. La réflexion doit s'attacher à décrire cette expérience du désir : dans un cas, selon l'idée traditionnelle, c'est l'âme qui donne au corps une mesure qui lui fait défaut ; dans l'autre cas, au contraire, le désir sera compris comme naturellement borné. Mais ce débat sur la nature du désir ne doit pas masquer l'enjeu moral et politique de la question, c'est-à-dire la problématique du règlement du désir par la loi : ce n'est ni le corps ni l'âme qu'il faut incriminer, mais la liberté qu'il faut faire prévaloir en l'homme.

Sujets voisins :

- « Le désir doit-il être éduqué ? »

- « Faut-il changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde ? »

- « Y a-t-il une tyrannie du désir ? »

Chapitres du livre concernés :

- Introduction ;

- Chapitre 1 : texte 2 ;

- Chapitre 2 : textes 7, 8, 11 ;

- Chapitre 3 : textes 12, 13 ;

- Chapitre 4 : textes 18, 19, 22.

Axes de réflexion :

I. Le désir est par lui-même illimité.

Cette perspective se fonde sur une opposition radicale entre, d'une part, une instance corporelle qui nous sollicite sans cesse et d'une manière extrêmement forte, et, d'autre part, une instance spirituelle (l'âme) dont le rôle est de poser la mesure de ce que nous devons faire.

La philosophie platonicienne développe cette opposition en termes de corps et d'âme. L'âme désirante est

« l'esclave d'un corps qui l'entraîne à sa démesure car celui-ci est insatiable (texte 19).

li y a là un danger moral et théorique, et le rôle de la philosophie est de nous détourner autant qu'il est possible du corps pour atteindre la connaissance et la tempérance (texte 7).

La thématique chrétienne de la chair radicalise cette oppo­ sition en voyant l'homme comme une créature misérable, malade, scindée entre le péché, c'est-à-dire la somme de ses insatiables appétits, et l'amour de son âme pour Dieu (saint Augustin, texte 8).

Dans les deux cas, l'âme se trouve en conflit avec des désirs corporels qu'elle doit surmonter ou régler, mais en même temps, cette instance désirante (le corps) lui échappe radicalement.

Il.

Le désir est naturellement limité.

Le désir est au contraire le mouvement qui nous indique ce qui est bon pour nous, à condition qu'il reste dans les limites que lui a assignées la nature.

Dans ce cas, ce n'est pas le corps qui donne sa démesure au désir, mais bien l'âme qui a « les yeux plus grands que le ventre)).

C'est ce que montre le thème cartésien de « l'institution de la nature >> .(texte 2).

Le désir est un sentiment.

donc l'expression de l'union de l'âme et du corps, établie par Dieu pour notre conservation.

Si certains désirs sont dan­ gereux, c'est seulement parce que l'âme imagine certains biens plus grands qu'ils ne sont en réalité.

C'est donc l'âme seule, et sa volonté infinie, qui se fourvoient, et non le corps.

· On retrouve ici la tradition épicurienne, pour qui la déme­ sure est à imputer à l'âme et non au corps.

Par nature, le désir est borné, tandis que les « désirs vains >> de l'âme sont illimités (texte 18).

Il faut donc s'en tenir aux limites naturelles du désir physique (élimination de la douleur) pour atteindre l'ataraxie*.

Le problème de cette conception qui réhabilite le corps est qu'elle risque de réduire la moralité à une économie du désir, donc à une forme de calcul.

Comment concilier cette réhabilitation avec l'enseignement de l'ascétisme*, selon lequel le désir est potentiellement dangereux d'un point de vue moral ?. »

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