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Grand oral du bac : HISTOIRE DU SYNDICALISME

Publié le 05/02/2019

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histoire

C’est surtout aux États-Unis et dans les pays anglo-saxons que la pratique contractuelle est devenue, après la Seconde Guerre mondiale, la clef de voûte des rapports sociaux. Cette manière empirique de pratiquer le dialogue entre partenaires est aujourd’hui très largement répandue dans les pays démocratiques - la tradition révolutionnaire française s’étant même assouplie dans ce domaine. Les appels à la grève générale ne se font plus que dans le cadre de la fonction publique. Pourtant, face à un libéralisme économique conquérant, les partisans d’une radicalisation de la lutte se font à nouveau entendre.

 

Le syndicalisme de subordination

 

Il faut enfin faire une place particulière aux syndicats de l’ex-Union soviétique et à ceux des pays de l’Est qui lui étaient subordonnés (Pologne, Allemagne de l’Est, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, etc.). Dans ces pays s’est formé, sur le modèle soviétique, un type de syndicalisme étroitement associé au parti unique. 11 ne s’agit donc plus que d’un syndicalisme de relais, chargé de

 

▼ Le syndicat polonais Solidarnosc et son leader charismatique Lech Walesa ont été les acteurs les plus actifs de la déliquescence du système soviétique.

En 1968, i les ouvriers A de Lipp, à Besançon, tentent une expérience d’auto-gestion dans la lignée du courant syndical révolutionnaire de cette époque.

En 1997, soutenus par le puissant syndicat américain des transporteurs, les salariés d’UPS remportent une éclatante victoire contre la précarité et les bas salaires qui caractérisent les États-Unis des années 1990.

faire remonter vers les instances dirigeantes les réflexions des travailleurs, et surtout d’assurer les conditions de réalisation des plans dirigistes de production. Il jouait aussi - dans la lignée du paternalisme patronal du XIXe siècle - le rôle d’animateur culturel et sportif du prolétariat.

 

Cependant, à chaque crise que connaît le système soviétique et ses pays «satellites», les organisations syndicales sont, avec les mouvements étudiants, à la pointe de la tentative de libéralisation des régimes. Ainsi, après l’agitation politique et syndicale de Prague en 1968, un syndicat polonais (Solidarnosc) a été à la charnière des années 1970 et 1980, l’acteur le plus visible de la déliquescence de l’Empire soviétique: affirmation de la vocation fondamentalement revendicatrice de l’organisation syndicale face à quelque pouvoir économique que ce soit.

 

Déclin et renouveau

 

Les années 1980 apparaissent, après le renouveau syndical des années 1960-1970, comme une période de déclin. En même temps que sombre peu à peu le «modèle» soviétique, le libéralisme économique le plus radical s’impose sans complexes. En Grande-Bretagne comme aux États-Unis, têtes de pont de la pratique libérale, les syndicats ont connu, au début des années 1980, des revers cuisants. La longue grève des mineurs britanniques (1984-1985) se solde par un échec à la

fois coûteux et humiliant, tandis que celle des contrôleurs du ciel américains, en 1981, est littéralement écrasée quand l’administration (sous Ronald Reagan) licencie 11 400 salariés. En France même, où les rapports syndicat-patronat font d’ordinaire l’objet de soins particuliers de la part des gouvernements de gauche comme de droite, la « mondialisation » en marche est invoquée pour justifier une politique de plans sociaux qui met à mal la situation de l’emploi.

 

Pourtant, le milieu des années 1990 voit les syndicats reprendre l’initiative. Une importante mobilisation des salariés mais aussi des populations tente de battre en brèche la logique du libéralisme économique, notamment en luttant contre la «flexibilité».

Ainsi, en 1997, soutenus par le puissant syndicat américain des transporteurs, les salariés d’UPS remportent, en bloquant totalement la distribution de colis aux États-Unis, une remarquable victoire, qui leur permet de renégocier leur situation précarisée au nom de la flexibilité de l’emploi. La même année, les transporteurs français obtiennent, eux aussi par la grève, la concrétisation des mesures négociées deux ans plus tôt et «oubliées» depuis par leurs employeurs. Cette redécouverte du militantisme de base et du pouvoir de la grève dans les grandes démocraties occidentales semble marquer le retour de l’institution syndicale dans le débat politique et social.

histoire

« Le syndicalisme le syndicalisme -qu'il soit à l'origine d'un parti ouvrier comme en Grande-Bretagne avec le Labour Party ou qu'il se rapproche des partis sociaux-démocrates préexistants comme en Europe du Nord -porte aussi avec lui un projet politique de société.

Certains syndicats vont même s'inspirer du courant de pensée anarchiste (Espagne, Italie).

En France, les syndicats optent dans un premier temps pour l'indépendance vis­ à-vis des partis politiques (charte d'Amiens, 1906).

Des confédérations générales de syndicats virent le jour partout (la CGT en 1895), mais l'internationalisation s'est faite moins vite que celle des partis politiques (Il" Internationale en 1889).

En effet, subsistaient encore de trop grandes divergences de position d'un pays à l'autre et, surtout, de grandes différences de situa­ tions d'un secteur professionnel à un autre.

Pour­ tant, on estime à environ 16 millions l'effectif mondial des ouvriers syndiqués au tournant du XX" siècle.

Seules l'Asie et l'Afrique présentent un faible taux de syndicalisation, qui s'explique par l'absence ou le retard de l'industrialisation sur ces continents.

Lorsque la guerre éclate en 1914, la stratégie jusqu'alors pacifiste et internationaliste, inaugurée par les syndicats au nom de l'univer­ salité de la condition ouvrière, est abandonnée au nom du patriotisme guerrier.

Les divisions Pour l'histoire du syndicalisme, l'événement majeur du xx• siècle est la Révolution russe de 1917 ainsi que, après la guerre, la création de l'Internationale syndicale rouge (1921), encore appelée Profintern.

La Fédération syndicale inter­ nationale (1919) et la Confédération interna­ tionale des syndicats chrétiens (1920) forment les deux autres volets de ce triptyque qui régnera sur le syndicalisme pendant l'entre-deux-guerres.

Les rivalités de ces différentes organisations inter­ nationales auront des répe rcussions sur les ' Les mineurs du Pas-de-Calais qui connaissaient des conditions de travail � particulièrement difficiles (voir Germinal de Zola) � mènent des grèves très dures en 1906 à l'appel, � notamment, de la CGT, créée en 1895.

"' ! En février 1848 a l'invasion de l'Assemblée Nationale marque la fln du règne de Louis-Philippe.

L'agitation politique à caractère socialiste qui s'ensuit a été durement réprimée après les journées insurrectionnelles des 23 au 26 juin.

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Rosa Luxembourg (1870-19 19) est l'une des figures du socialisme révolutionnaire.

confédérations nationales, entraînant souvent des scissions d'origine idéologique.

Ainsi, en France, en 1921, la Confédération générale du travail se scinde en CGT réformiste et CGTU (unitaire) liée au Profintern.

Durant cette période, le syndicalisme s'intéresse plus directement à la vie politique.

Aux États-Unis, il appuie la politique du New Deal initiée par Roosevelt pour lutter contre la crise.

En Europe, c'est la montée des fascismes qui conduit la plu­ part des syndicats à apporter leur soutien aux partis de gauche (en France, en 1936, la politique du Front populaire).

Cette période a souvent porté ses fruits sous la forme d'avantages sociaux et d'une progression sans exemple du nombre d'adhérents.

Notons aussi que c'est alors que le syndicalisme, dépassant le cadre sociologique­ ment limité du prolétariat, s'ouvre plus largement aux salariés des services publics et à ceux du sec­ teur tertiaire naissant.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les syndi­ cats de l'Europe occupée et des pays sous régimes fascistes sont interdits -le plus souvent au profit d'une résurrection réactionnaire des corporations de métiers (Espagne, France, Italie).

Hitler fait arrê­ ter les dirigeants syndicalistes allemands dès. »

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