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Le Chofar Lorsque Abraham voulut sacrifier son fils conformément à l'ordre divin, un ange intervint au dernier moment pour arrêter la main meurtrière et désigna un bélier qui serait sacrifié à la place d'Isaac.

Publié le 05/04/2015

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Le Chofar Lorsque Abraham voulut sacrifier son fils conformément à l'ordre divin, un ange intervint au dernier moment pour arrêter la main meurtrière et désigna un bélier qui serait sacrifié à la place d'Isaac. Ce que l'on appelle le sacrifice d'Isaac devient le " non-sacrifice d'Isaac ", révolution dans la mentalité des hommes : à partir de ce jour, il ne serait plus jamais fait de sacrifice humain. En souvenir de cet animal qui a sauvé la vie à Isaac, on sonne dans une corne de bélier, ce qui signifie symboliquement que si un être humain doit mourir, il faut que se produise pour lui le même miracle que pour Isaac. On comprend que le Chofar trouve sa place privilégiée les jours de Roch Hachana et Kippour, jours de jugement et de pardon. Il existe trois catégories de sonneries. La première, longue et sans coupure, se nomme Téquia, terme qui signifie " être fixé, fiché en terre ". La deuxième catégorie se compose de trois sons d'une durée égale pour chacun au tiers de la Téquia. Cette catégorie se nomme Chevarim, c...

« de s’arracher à toute assignation d’une essence.

Le Zohar va plus loin en soulignant la coïncidence numérique entre le mot Adam (l’homme) et Ma (quoi ? qu’est-ce que ?). L’homme est fondamentalement un Ma, une question sur soi-même, exorcisant ainsi le risque d’une identité définitive, qu’elle soit naturelle ou sociale.

L’“ homme-quoi ? ” se désigne comme le lieu de la question, démarche qui se dit en hébreu Zémanne, “ voici la question ”, et qui signifie le temps.

Temps humain, temps infinitif qui s’oppose au temps définitif. Dans la sonnerie du Chofar résonne l’interdit de la représentation.

Cet interdit ne concerne pas l’idole, mais l’homme lui-même.

Il n’y a pas d’idoles, il n’y a que des idolâtres ! L’interdit de la représentation met en garde contre le risque incessant pour l’homme de se confondre avec des déterminations particulières.

Il arrive souvent qu’en acceptant, pour un temps ou définitivement, une représentation imaginaire de soi, l’“ homme-quoi ” devienne un “ voilà-l’homme-que-je-suis ” s’identifiant à un personnage, à un rôle. Ce faisant, il cesse d’être “ néant ”, il devient quelque chose. Dans cette réification, il perd une grande partie de sa liberté.

Devenu image à laquelle il s’est résolu d’adhérer, il abolit la distance, le néant, sa différence interne, moteur de son devenir, et perd ainsi son pouvoir-être-autrement qui le constitue comme un être éthique. Pour en revenir aux sonneries du Chofar, on peut se demander pourquoi les Chevarim sont suivis d’une Téroua.

Pourquoi le son déjà éclaté doit-il être brisé une seconde fois ? C’est qu’il existe une autre dérive de l’identité, de l’identification définitive : celle d’une brisure qui peut aussi devenir système.

On rencontrera ainsi des êtres satisfaits de leur image brisée.

Or, la cassure dont nous avons parlé doit être dynamique, dynamisante.

La Téroua vient indiquer la nécessité d’une brisure de la brisure et les retrouvailles momentanées avec un état de recollection du moi. Il est intéressant de noter que le mot Chofar signifie aussi l’aspect esthétique des choses, dans un processus d’amélioration, d’embellissement.

Les maîtres du Talmud ont toujours analysé l’embellissement éthique dans le sens où nous le définissons : transformation, mutation continue de l’humain.

Le mot Chofar peut aussi vouloir dire commentaire, interprétation : Pérouch (la langue. »

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