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ARTICLE DE PRESSE: L'optimisme des grands argentiers du G7

Publié le 22/02/2012

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24 avril 1994 - Réunis dimanche 24 avril à Washington, les ministres des finances et gouverneurs des banques centrales du G7 ont constaté qu'ils étaient, tous, " plus optimistes " que le FMI sur leur propre perspective de croissance pour 1994. Théo Waigel, le ministre allemand, a ainsi confirmé qu'il comptait sur une progression du produit national brut (PNB) germanique de 1,5 % en 1994, alors que le FMI s'en tient à 0,9 %. M. Alphandéry a rappelé sa prévision pour la France, de 1,4 % (celle du FMI est de 1,2 %). Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France, a expliqué que cette prévision était " peut-être en dessous de la réalité ". Inquiets de la hausse récente des taux d'intérêt à long terme aux Etats-Unis et en Europe, les membres du G7 ont cependant cherché à dédramatiser la situation. Ils attribuent le rythme et l'amplitude de la hausse des taux longs à " certaines dynamiques du marché ", selon le terme utilisé par Lloyd Bentsen, secrétaire américain au Trésor, et à une anticipation d'une forte croissance. Tous les ministres ont insisté sur l'idée selon laquelle " les forces inflationnistes restent contenues même dans les pays où la croissance est supérieure aux anticipations ". Derrière un optimisme général subsistaient néanmoins à Washington quelques craintes exprimées notamment par M. Bentsen. Après une rencontre avec le représentant japonais, M. Fuiji, ministre des finances du gouvernement sortant, le secrétaire américain a déclaré que, d'une manière générale, " la stratégie de croissance que nous avons [tous les Sept] définie l'an dernier devait être appliquée avec plus de vigueur ". Un conseiller de M. Bentsen a confirmé que les Etats-Unis ont à nouveau demandé aux Japonais une stimulation accrue de leur activité et une ouverture de leurs marchés. Les Américains se sont, en revanche, refusé à commenter la rencontre entre MM. Bentsen et Waigel. A la fin de la réunion, les ministres et gouverneurs ont reçu une délégation russe, conduite par Alexandre Chokhine, le ministre des finances. Le G7 s'est félicité des " efforts engagés par les Russes " dans le cadre de l'accord signé avec le FMI la semaine dernière . Moscou s'est engagé à ramener l'inflation à un rythme mensuel inférieur à 7 % d'ici à la fin de l'année et à limiter le déficit budgétaire à 7,5 % du PNB en 1994. " Nous appelons le gouvernement russe à mettre en oeuvre avec détermination ce programme de manière à rendre possible un accord plus large avant la fin de l'année ", a expliqué M. Bentsen. Il faisait référence au projet de prêt de 3 milliards de dollars que le FMI pourrait accorder à la Russie dès cet automne. Les Sept se sont, en outre, déclarés ouverts à " un rééchelonnement important de la dette russe ". Des négociations vont être engagées avec le Club de Paris, le groupe des pays créanciers. Edmond Alphandéry, ministre français de l'économie, a profité du dîner qui a suivi la réunion du G7, pour " sensibiliser " les grands argentiers de ce club des pays riches à la situation de l'Algérie. " Il faut que la communauté internationale s'intéresse à ce pays ", a expliqué le ministre français. Un prêt de 1 milliard de dollars (6 milliards de francs), dans le cadre d'un crédit stand-by, a été négocié entre Alger et le Fonds monétaire international. Il n'a cependant pas encore été entériné par le conseil d'administration du Fonds. " Après la dévaluation du dinar et les réformes annoncées, le gouvernement algérien propose de s'engager sur un programme de redressement courageux et difficile ", a déclaré M. Alphandéry. La France souhaite, en conséquence, que les grands pays industriels aident financièrement ce pays. Elle espère que l'accord avec le FMI pourra être mis en oeuvre rapidement et que les pays créanciers accepteront un rééchelonnement significatif de la dette algérienne. ERIK IZRAELEWICZ Le Monde du 26 avril 1994

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