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Comment le peuple philippin a chassé Estrada

Publié le 17/01/2022

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20 janvier 2001 C'EST un message sur téléphone portable qui a ameuté la foule : « B AT CTIBANK B4 9. ERAP LAWYRS PLANNING 2 WDRAW $30M. WE HV 2STOP DIS ». Instantanément répercuté sur des dizaines d'appareils, il a permis de rassembler sur-le-champ assez de manifestants, le 23 janvier, pour bloquer les accès d'une succursale bancaire où Joseph Estrada était censé avoir déposé l'équivalent de dizaines de millions de francs, produits de pots-de-vin. Le message signifiait en anglais phonétique : « Soyez à la City Bank avant neuf heures. Les avocats d'Erap prévoient de retirer 30 millions de dollars. Nous devons l'empêcher. » Erap - petit nom d'Estrada -, avait été déposé quarante-huit heures auparavant par un vote unanime de la Cour suprême et remplacé, à la tête de l'Etat, par la vice-présidente Gloria Macapagal-Arroyo. Le « texting » - l'envoi de messages de cent soixante signes sur portable - a fait des merveilles ces derniers mois aux Philippines. Organisations de gauche, clubs d'affaires, mouvements chrétiens et comités multi-sectoriels s'en sont servi pour mobiliser et organiser des dizaines, puis des centaines de milliers de manifestants. L'envoi d'un texte coûte dix fois moins cher qu'un coup de fil et 4,5 millions de Philippins, soit 6 %, disposent d'un portable, ce qui n'est pas si mal dans un pays où le revenu annuel par tête n'est pas supérieur à 4 000 francs. Passe-temps pour jeunes, ce moyen de communication a également permis d'inonder la place de vraies ou fausses nouvelles, plaisanteries, jeux de mots sur la cible du moment : Joseph « Erap » Estrada, bientôt soixante-quatre ans, buveur, coureur, âpre au gain et à la dépense, ancien acteur, élu triomphalement président en 1998 par les petites gens et le milieu. Dont le pouvoir, enfin, s'est désintégré au fil des semaines jusqu'au jour où, sous une pression publique croissante, l'armée, la justice et l'Eglise lui ont montré la porte de sortie. A l'origine de ce retournement, un homme qui ne paie pas de mine, Luis « Chavit » Singson, cinquante-neuf ans, gouverneur élu et réélu pendant trois décennies dans la province d'Illocos Sur, sur l'île de Luçon. « Quand je jouais au mah-jong avec Erap et les autres, je pouvais gagner en une nuit de 20 à 40 millions de pesos », raconte-t-il aujourd'hui, soit de 3 à 6 millions de francs. « Une fois, j'ai gagné le yacht d'Estrada, une autre 300 millions de pesos », ajoute-t-il. Pourquoi ? « Parce qu'ils jouaient comme des pieds. » C'est cet homme, richissime héritier des moeurs politiques féodales, qui a lâché le premier le morceau. Membre du clan Estrada, Chavit Singson était collecteur de jueteng, loterie illicite et d'excellent rapport. Mais, l'an dernier, le président lui a retiré ce privilège avec l'intention de le transférer à un autre membre du clan. Chavit a alors décidé de se venger après avoir, dit-il, échappé à un attentat. Début octobre, il affirme qu'il a remis à Estrada, depuis l'accession de ce dernier à la présidence, plus de 60 millions de francs pris sur les recettes de jueteng. Le grand déballage a commencé. Joseph Estrada - une épouse et quatre maîtresses avouées, dont il a onze enfants - n'aurait-il pas changé ses habitudes depuis son accession à la magistrature suprême ? On se rappelle alors qu'un collaborateur du président a démissionné, l'an dernier, écoeuré par les « cabinets de minuit », séances arrosées parfois jusqu'à l'aube et au cours desquelles l'ancien chef de l'Etat refaisait la planète - et montait ses combines - en compagnie, non de ses ministres, mais de ses copains. « J'étais le seul sobre », a rapporté le haut fonctionnaire. On se souvient aussi du nombre de rendez-vous manqués par Estrada ou de ses retards le matin. On apprend que l'une de ses maîtresses occupe, à Manille, une vaste et luxueuse propriété dotée d'une piscine bordée d'une plage et d'un moteur à vagues. Le Centre philippin du journalisme d'enquête rapporte qu'Estrada a consacré 140 millions de francs à des restaurations et des achats immobiliers dans la capitale au profit de ses maîtresses et de ses enfants. Tandis que les rats commencent à évacuer le navire présidentiel, la Chambre des représentants, pourtant à la botte d'Estrada, s'indigne. « Impeachment », le mot est prononcé et la motion signée. La procédure en destitution est votée, un peu à la sauvette, en novembre, et le procès du président, devant un Sénat transformé en Haute Cour de justice, s'ouvre le 7 décembre 2000. Les séances sont transmises en direct à la télévision et les témoignages dévastateurs. EMMA LIM, la jolie et calme secrétaire de Chavit Singson, rapporte comment elle est allée remettre à Estrada, au palais présidentiel, un sac contenant 5 millions de pesos. Un ancien secrétaire aux finances, Edgardo Espiritu, déclare qu'Estrada recevait à la présidence des contrebandiers et affirme que le président lui a dit un jour : « Ed, j'ai déjà fait plein d'argent avec les actions de BW. » Lesdites actions ont failli faire sauter la Bourse en augmentant, en l'espace de huit mois en 1999, de 5 000 % avant de s'effondrer. Un proche d'Estrada a été accusé de délit d'initié pour plus de 100 millions de francs. Erap, qui est intervenu pour le sauver, était-il dans le coup ? Clarissa Ocampo, vice-présidente de la banque Equitable PCI, affirme, de son côté, avoir vu Estrada signer un chèque de 20 millions de francs en utilisant le compte d'un certain José Velarde. Le président aurait été également le titulaire de trois autres comptes fictifs. Peu après sa prise de fonctions, Gloria Macapagal-Arroyo a déclaré que son prédécesseur disposait également de comptes dits « avions » dont les numéros sont 747, 737 et 727 pour les Boeing, et 300 et 301 pour les Airbus. Estrada procédait à des opérations en ne citant que le numéro du compte. Ces informations, a-t-elle ajouté au cours d'une conférence de presse le 25 janvier, se trouvent dans la fameuse « enveloppe » dont onze sénateurs sur vingt et un ont refusé l'examen le 16 janvier, provoquant un profond choc dans l'opinion, la démission des procureurs et du président du Sénat, l'ajournement du procès et, dans la foulée, les manifestations qui devaient emporter Estrada. « People power 2 », ont proclamé les médias, les tee-shirts, l'élite politique et les prélats de la puissante Eglise chrétienne. Le cardinal Jaime Sin, les anciens présidents Fidel Ramos et Cory Aquino ont aussitôt rajeuni de quinze ans : ils étaient aux premiers rangs en 1986 lorsque l'armée a fini par rejoindre des centaines de milliers de manifestants pour chasser de la présidence l'autocrate Ferdinand Marcos et son épouse Imelda, la dame aux milliers de souliers. Cory, la « dame en jaune », avait même été l'icône de « People Power I ». TOUT ce beau monde se retrouve le 18 janvier dans le centre de Manille. L' establishment philippin tient sa revanche à l'égard du parvenu qui lui a volé la présidence en se proclamant « l'avocat des pauvres ». Le « texting » a rassemblé cols blancs, bonnes soeurs, familles des classes moyennes et militants de gauche. C'est la fête. La tension, si sensible en 1986, n'apparaît pas, la foule est moins nombreuse. Il s'agit de vider Estrada l'escroc et non un dictateur, comme ce fut le cas avec Marcos. Et de le faire, si possible, selon les règles. Mais l'armée, qui avait renversé la vapeur quinze ans auparavant en se retournant contre Marcos, ne se manifeste pas. Le chef d'état-major général, Angelo Reyes, ne rejoindra le podium que le lendemain, entouré des autres généraux. On évoquera plus tard un complot militaire : des commandants d'unités auraient menacé Reyes de rejoindre la foule si lui-même ne le faisait pas. Mais rien n'est venu confirmer cette assertion. En fait, Reyes sait que la situation peut tourner au vinaigre. Dans la main d'Estrada, le chef contesté de la police, le général Lacson, doit être rapidement placé devant un fait accompli. Reyes et ses pairs finissent par rejoindre le million de gens massés dans le centre de Manille le 20 janvier. Le lendemain matin, comme Estrada refuse toujours de démissionner, la Cour suprême déclare à l'unanimité la présidence vacante et Gloria Macapagal-Arroyo prête serment devant la foule. Aucun blindé n'est apparu dans les rues, aucun affrontement sérieux n'a eu lieu. La course de vitesse a été gagnée contre le clan Estrada. Mais pourquoi a-t-il fallu un deuxième « pouvoir du peuple » ? Les hôtes de la soirée au cours de laquelle Chavit Singson raconte ses exploits au mah-jong sont des gens âgés, plutôt riches, qui se sont battus contre Marcos avant de le faire contre Estrada. Chavit est le « héros » du moment. Dans la salle à manger climatisée, Satur Ocampo, journaliste et ancien communiste, raconte ses neuf ans de prison sous le régime de la loi martiale de Marcos. « J'en ai refait trois années sous Aquino et Ramos », ajoute-t-il. Une autre vedette ne passe pas inaperçue : Jockey Arroyo, sans relation avec la nouvelle présidente et procureur en chef lors du procès d'Estrada. Personne ne s'évite dans une assemblée où se mêlent chefs de gang, défenseurs des droits de l'homme, politiciens véreux, dames de la haute société et anciens prisonniers politiques. Comme en 1986, la société civile ne se fait guère d'illusions. « Félicitations Madame Gloria » ; « Libérez tous les prisonniers politiques » ; « L'islam est la paix. » A Maharlika, communauté musulmane de trente mille âmes, des écoliers tendent leurs banderoles au pied d'une estrade installée dans la cour d'une mosquée inachevée, faute de financement. La nomination de Gloria Macapagal-Arroyo a réveillé l'espoir chez les musulmans des Philippines, qui forment un peu moins de 10 % de la population, regroupés, pour l'essentiel, dans le sud de l'archipel. Pour la première fois depuis 1965, un musulman est membre du cabinet. Mme Arroyo a promis des négociations. Une jeune mère de deux enfants réclame la libération de son époux, un policier arrêté sans preuves, dit-elle, après des attentats commis en mai 2000. Organisatrice du meeting, l'Assemblée multi-sectorielle de Maharlika, « village » absorbé par l'interminable banlieue de Manille, réclame un dialogue « tangible » avec le Front Moro islamique de libération (FMIL), contre lequel Estrada a relancé les opérations militaires en mai dernier, avec un succès au moins initial, puisque la plupart des camps du FMIL ont été occupés par l'armée. « Nous ne réclamons qu'une sorte de semi-autonomie », résume Danny Natangcop, un ingénieur de Maharlika qui a travaillé pendant des années à l'étranger et qui, faute de trouver un emploi à son retour, s'est reconverti dans de petites affaires. Tout en approuvant le chef de l'Etat, le président démissionnaire du Sénat, Aquilino Pimentel, lui-même originaire de Mindanao, se demande comment s'y prendre. « Le général Reyes ne veut pas d'une reprise des négociations, probablement parce qu'il pense avoir pris le dessus sur le terrain. » Les plus pauvres parmi les pauvres, les musulmans ne sont pas au bout de leurs peines : les militaires excluent de leur rendre leurs camps et, de toute façon, Manille n'entend guère leur lointaine complainte. « Le seul qui se préoccupait de notre sort », disent encore des petites gens de Joseph Estrada. Même le déballage, dont le procès a été l'occasion, ne les a pas tous convaincus. Mais les défections spectaculaires du monde du show business ont retourné une partie de l'opinion contre l'ancien justicier de films de série B. La plus cruelle a sans doute été celle de Nora Aunor, actrice très populaire et qui avait mené une campagne très active en faveur de l'élection d'Erap en 1998. « Il n'est pas seulement coureur de jupons, joueur et alcoolique, il bat les gens, les hommes comme les femmes », a-t-elle déclaré, détruisant un lien crucial entre l'acteur promu président et le monde pauvre qui l'adulait. Joseph Estrada, dont le départ s'est fait dans l'humiliation, laisse derrière lui une économie dévastée et pas mal d'amertume. Si la corruption est la faiblesse de la politique philippine, il y a des limites qu'on ne peut dépasser. Il les a franchies en donnant l'impression d'ouvrir les portes de la présidence à des syndicats du crime. L'aventure n'aura duré que trente et un mois. Après la prestation de serment de Gloria Macapagal- Arroyo, Cory Aquino se serait penchée vers elle pour souhaiter qu'il n'y ait jamais de troisième édition du « people power ». D'autres ajoutent que les institutions ont été assez secouées cette fois-ci et qu'une édition supplémentaire pourrait donner des idées plus préoccupantes aux gens en uniforme.

« comptes fictifs.

Peu après sa prise de fonctions, Gloria Macapagal-Arroyo a déclaré que son prédécesseur disposait égalementde comptes dits « avions » dont les numéros sont 747, 737 et 727 pour les Boeing, et 300 et 301 pour les Airbus.

Estradaprocédait à des opérations en ne citant que le numéro du compte.

Ces informations, a-t-elle ajouté au cours d'une conférence depresse le 25 janvier, se trouvent dans la fameuse « enveloppe » dont onze sénateurs sur vingt et un ont refusé l'examen le 16janvier, provoquant un profond choc dans l'opinion, la démission des procureurs et du président du Sénat, l'ajournement duprocès et, dans la foulée, les manifestations qui devaient emporter Estrada. « People power 2 », ont proclamé les médias, les tee-shirts, l'élite politique et les prélats de la puissante Eglise chrétienne.

Lecardinal Jaime Sin, les anciens présidents Fidel Ramos et Cory Aquino ont aussitôt rajeuni de quinze ans : ils étaient aux premiersrangs en 1986 lorsque l'armée a fini par rejoindre des centaines de milliers de manifestants pour chasser de la présidencel'autocrate Ferdinand Marcos et son épouse Imelda, la dame aux milliers de souliers.

Cory, la « dame en jaune », avait même étél'icône de « People Power I ». TOUT ce beau monde se retrouve le 18 janvier dans le centre de Manille.

L' establishment philippin tient sa revanche à l'égarddu parvenu qui lui a volé la présidence en se proclamant « l'avocat des pauvres ».

Le « texting » a rassemblé cols blancs, bonnessoeurs, familles des classes moyennes et militants de gauche.

C'est la fête.

La tension, si sensible en 1986, n'apparaît pas, la fouleest moins nombreuse.

Il s'agit de vider Estrada l'escroc et non un dictateur, comme ce fut le cas avec Marcos.

Et de le faire, sipossible, selon les règles.

Mais l'armée, qui avait renversé la vapeur quinze ans auparavant en se retournant contre Marcos, ne semanifeste pas. Le chef d'état-major général, Angelo Reyes, ne rejoindra le podium que le lendemain, entouré des autres généraux.

Onévoquera plus tard un complot militaire : des commandants d'unités auraient menacé Reyes de rejoindre la foule si lui-même ne lefaisait pas.

Mais rien n'est venu confirmer cette assertion.

En fait, Reyes sait que la situation peut tourner au vinaigre.

Dans la maind'Estrada, le chef contesté de la police, le général Lacson, doit être rapidement placé devant un fait accompli.

Reyes et ses pairsfinissent par rejoindre le million de gens massés dans le centre de Manille le 20 janvier.

Le lendemain matin, comme Estradarefuse toujours de démissionner, la Cour suprême déclare à l'unanimité la présidence vacante et Gloria Macapagal-Arroyo prêteserment devant la foule.

Aucun blindé n'est apparu dans les rues, aucun affrontement sérieux n'a eu lieu.

La course de vitesse aété gagnée contre le clan Estrada. Mais pourquoi a-t-il fallu un deuxième « pouvoir du peuple » ? Les hôtes de la soirée au cours de laquelle Chavit Singsonraconte ses exploits au mah-jong sont des gens âgés, plutôt riches, qui se sont battus contre Marcos avant de le faire contreEstrada.

Chavit est le « héros » du moment.

Dans la salle à manger climatisée, Satur Ocampo, journaliste et ancien communiste,raconte ses neuf ans de prison sous le régime de la loi martiale de Marcos.

« J'en ai refait trois années sous Aquino et Ramos »,ajoute-t-il.

Une autre vedette ne passe pas inaperçue : Jockey Arroyo, sans relation avec la nouvelle présidente et procureur enchef lors du procès d'Estrada.

Personne ne s'évite dans une assemblée où se mêlent chefs de gang, défenseurs des droits del'homme, politiciens véreux, dames de la haute société et anciens prisonniers politiques.

Comme en 1986, la société civile ne sefait guère d'illusions. « Félicitations Madame Gloria » ; « Libérez tous les prisonniers politiques » ; « L'islam est la paix.

» A Maharlika, communautémusulmane de trente mille âmes, des écoliers tendent leurs banderoles au pied d'une estrade installée dans la cour d'une mosquéeinachevée, faute de financement.

La nomination de Gloria Macapagal-Arroyo a réveillé l'espoir chez les musulmans desPhilippines, qui forment un peu moins de 10 % de la population, regroupés, pour l'essentiel, dans le sud de l'archipel.

Pour lapremière fois depuis 1965, un musulman est membre du cabinet.

Mme Arroyo a promis des négociations.

Une jeune mère dedeux enfants réclame la libération de son époux, un policier arrêté sans preuves, dit-elle, après des attentats commis en mai 2000. Organisatrice du meeting, l'Assemblée multi-sectorielle de Maharlika, « village » absorbé par l'interminable banlieue de Manille,réclame un dialogue « tangible » avec le Front Moro islamique de libération (FMIL), contre lequel Estrada a relancé lesopérations militaires en mai dernier, avec un succès au moins initial, puisque la plupart des camps du FMIL ont été occupés parl'armée.

« Nous ne réclamons qu'une sorte de semi-autonomie », résume Danny Natangcop, un ingénieur de Maharlika qui atravaillé pendant des années à l'étranger et qui, faute de trouver un emploi à son retour, s'est reconverti dans de petites affaires. Tout en approuvant le chef de l'Etat, le président démissionnaire du Sénat, Aquilino Pimentel, lui-même originaire de Mindanao,se demande comment s'y prendre.

« Le général Reyes ne veut pas d'une reprise des négociations, probablement parce qu'ilpense avoir pris le dessus sur le terrain.

» Les plus pauvres parmi les pauvres, les musulmans ne sont pas au bout de leurs peines :les militaires excluent de leur rendre leurs camps et, de toute façon, Manille n'entend guère leur lointaine complainte. « Le seul qui se préoccupait de notre sort », disent encore des petites gens de Joseph Estrada.

Même le déballage, dont le. »

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