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Cours: LE POUVOIR (1/1)

Publié le 22/02/2012

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1) Politique et domination:

Le Pouvoir peut se définir comme une volonté s'exerçant sur d'autres volontés et capable de faire éventuellement céder leur résistance. Possibilité de contraindre les autres, ses moyens vont de la persuasion à la coercition. La domination est, selon Max weber, à l'épicentre du politique, l'activité politique tentant de maintenir ou de bouleverser les relations de domination: "Comme tous les groupements politiques qui l'ont précédé historiquement, l'Etat consiste en un rapport de domination de l'homme sur l'homme fondé sur le moyen de la violence légitime [...]. L'Etat ne peut donc exister qu'à la condition que les hommes dominés se soumettent à l'autorité revendiquée chaque fois par les dominateurs" (in "LE METIER ET LA VOCATION D'HOMME POLITIQUE").

La force est donc son moyen spécifique. Elle lui permet, en dernier recours, de vaincre les résistances et de se faire obéir: "S'il n'existait que des structures sociales d'où toute violence serait absente, le concept d'Etat aurait alors disparu et il ne subsisterait que ce qu'on appelle, au sens propre du terme, l'anarchie. La violence n'est évidemment pas l'unique moyen normal de l'Etat -cela ne fait aucun doute- mais elle est son moyen spécifique. De nos jours la relation entre Etat et violence est tout particulièrement intime. Depuis toujours les groupements politiques les plus divers -à commencer par la parentèle- ont tous tenu la violence physique pour le moyen normal du pouvoir" (idem).

L'activité politique se déroulant nécessairement dans les limites d'un territoire déterminé, nous pouvons préciser qu'elle revendique la domination sur un territoire. Elle vise à maintenir l'ordre intérieur et ne cesse de se défendre contre les périls extérieurs.

2) Pouvoir et légitimité:

Si la force est bien l'ultime recours du pouvoir, il faut remarquer qu'aucune forme de domination ne peut se contenter de l'obéissance. Toute forme de domination tente donc de transformer l'obéissance en adhésion à sa légitimité. Le pouvoir légitime est le pouvoir qui est accepté et reconnu. Un pouvoir qui ne reposerait que sur la force, mais qui ne serait pas légitimé, et un pouvoir qui serait légitime, mais qui ne serait plus capable de se faire obéir, seraient l'un et l'autre incapable de durer.

Max Weber distingue trois types de

domination légitime. Tout d'abord, la domination traditionnelle qui a pour fondement les coutumes et les traditions. Le pouvoir appartient à un homme en fonction de coutumes sanctifiées par leur validité immémoriale et par l'habitude enraciné en l'homme de les respecter. Tel est le pouvoir que le patriarche ou le seigneur terrien exerçait autrefois.

La seconde forme de domination légitime est charismatique qui s'explique par la valeur exceptionnelle d'un homme "doué de forces ou de caractères surnaturels ou surhumains". Elle repose sur la confiance et implique l'abandon à la personne du chef qui est convaincu d'avoir une mission à accomplir. Son fondement est donc émotionnel. Le chef charismatique peut être un dictateur , un héros militaire, un démagogue: " En second lieu, l'autorité fondée sur la grâce personnelle et extraordinaire d'un individu (charisme); elle se caractérise par le dévouement tout personnel des sujets à la cause d'un homme et par leur confiance en sa seule personne en tant qu'elle se singularise par des qualités prodigieuses, par l'héroïsme ou d'autres particularités exemplaires qui font le chef. C'est là le pouvoir "charismatique" que le prophète exerçait, ou -dans le domaine politique- le chef de guerre élu, le souverain plébiscité, le grand démagogue ou le chef d'un parti politique" (idem).

Enfin, la domination légale qui a pour fondement l'ensemble des règles de droit. Le chef légal est désigné conformément à la loi qu'il doit respecter. Les gouvernés, qui sont des citoyens, ne se soumettent que lorsque la loi le prévoit. La domination légale, qui est de caractère rationnel, suppose, pour appliquer les divers règlements, l'existence d'un corps de fonctionnaires. La bureaucratie, au service de l'ensemble de la collectivité, est, selon Max Weber, la forme la plus typique de la domination légale.

3) Violence et classes sociales:

Pour la théorie marxiste, l'Etat désigne, non seulement une société organisée ayant un gouvernement autonome, mais aussi l'appareil qui gouverne cette société.

Pour Marx et Engels, l'Etat, Loin d'être "l'Esprit qui se tient dans le monde et se réalise consciemment en lui" comme le pensait Hegel, résulte de la division d'une société en classes sociales dont les intérêts sont antagonistes. Sa fonction essentielle est de maintenir la cohésion d'une société, en assurant l'hégémonie des classes dominantes. Il y a donc un rapport étroit entre Etat et lutte des classes. La domination que permet l'Etat est une domination politique de classe.

Engels insiste sur le fait que la fonction essentielle de l'Etat est une fonction d'ordre. Il empêche que les classes sociales, et par là même la société, ne se consument. S'il se place au-dessus de la société, ce n'est qu'en apparence. L'Etat n'est pas neutre, puisqu'il apparaît dans les société divisées en classes sociales antagonistes, et qu'il assure la cohésion d'une société par la domination de classe.

Pour Marx, la révolution doit entraîner la disparition des classes sociales et donc la progressive suppression de l'Etat.

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