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[De la fin de l'histoire]

Publié le 10/08/2014

Extrait du document

histoire

 

La fin de l'histoire peut être une fin par extinction de l'homme, sujet de l'histoire, par la disparition de l'huma­nité, soit qu'elle se détruise elle-même, soit que la lente transformation des conditions naturelles conduise au même résultat. Parler d'histoire n'aurait alors plus de sens : seul de tous les êtres que nous connaissons, l'homme a une histoire, en ce sens qu'il a conscience de son passé et, par extension, de celui de la terre, des animaux, du cosmos : aucun être non humain ne se souvient de ce qui est arrivé à ses aïeux, aucun n'anticipe son avenir, parce qu'aucun n'est doué du langage, c'est-à-dire de pensée, et qu'aucun ne peut parler du possible, de cette toile de fond sur laquelle le réel se détache pour devenir significatif. Il n'y a pas d'histoire pour qui n'est pas capable de dire : cela aurait pu se passer autrement et de comprendre ainsi ce qui s'est passé réellement. L'humanité disparue, il n'y aurait plus d'histoire.

E. WEIL

QUESTIONS :

I) Dégagez l'idée centrale et les articulations du texte.

2)  En quel sens l'expression « fin de l'histoire « est-elle prise ici ?

— Que signifie : « le réel se détache pour devenir significa­tif « ?

 

3)  Ne peut-on avoir une histoire qu'en ayant la capacité d'en parler et de dire : « cela aurait pu se passer autre­ment « ?

[Dimension vivante de la tradition]

Les actes de la pensée paraissent tout d'abord, étant histo­riques, être l'affaire du passé et se trouver au-delà de notre réalité. Mais en fait, ce que nous sommes, nous le sommes aussi historiquement (...).

Le trésor de raison consciente d'elle-même qui nous appar­tient, qui appartient à l'époque contemporaine, ne s'est pas produit de manière immédiate, n'est pas sorti du sol du temps présent, mais pour lui c'est essentiellement un héri­tage, plus précisément le résultat du travail, et, à vrai dire du travail de toutes les générations antérieures du genre humain. (...) Ce que nous sommes en fait de science et plus particulièrement de philosophie, nous le devons à la tradi­tion qui enlace tout ce qui est passager et qui est par suite passé, pareille à une chaîne sacrée (...) qui nous a conservé et transmis tout ce qu'a créé le temps passé.

Or cette tradition n'est pas seulement une ménagère qui se contente de garder fidèlement ce qu'elle a reçu et le trans­met sans changement aux successeurs ; elle n'est pas une immobile statue de pierre mais elle est vivante et grossit comme un fleuve puissant qui s'amplifie à mesure qu'il s'éloigne de sa source.

HEGEL

QUESTIONS :

1)  Quelle est l'idée essentielle de ce texte et quelles sont les étapes de son argumentation ?

2)  Expliquez les expressions suivantes : « les actes de la pensée «... « ce que nous sommes, nous le sommes aussi historiquement «.

3)  Dans quelle mesure doit-on respecter la tradition ?

[Religiosité de l'idée de progrès]

Aucune idée, parmi celles qui se réfèrent à l'ordre des faits naturels, ne tient de plus près à la famille des idées reli­gieuses que l'idée de progrès et n'est plus propre à devenir le principe d'une foi religieuse pour ceux qui n'en ont plus d'autre. Elle a, comme la foi religieuse, la vertu de relever les âmes et les caractères. L'idée de progrès indéfini, c'est l'idée d'une perfection suprême, d'une loi qui domine toutes les lois particulières, d'un but éminent auquel tous les êtres doivent concourir dans leur existence passagère. C'est donc au fond l'idée de divin ; et il ne faut pas être surpris si, chaque fois qu'elle est spécieusement évoquée en faveur d'une cause, les esprits les plus élevés, les âmes les plus généreuses, se sentent entraînés de ce côté. Il ne faut pas non plus s'étonner que le fanatisme y trouve un aliment et que la maxime qui tend à corrompre toutes les religions, celle que l'excellence de la fin justifie les moyens, cor­rompe aussi la religion du progrès.

COURNOT

QUESTIONS :

I) Dégagez l'organisation du texte.

2)  Expliquez en quoi l'idée de progrès peut être une idée religieuse...

3)  Que pensez-vous de l'analyse de Cournot ?

·   Ce texte a également été proposé en Nouvelle-Calédo­nie, série G, juin 1980, avec les questions suivantes :

I) Dégager l'idée générale et la structure du texte.

2)  Quel sens faut-il donner au mot loi dans l'expression : « Une loi qui domine toutes les lois particulières « ? Expliquer la dernière phrase du texte : « Il ne faut pas non plus s'étonner... la religion du progrès. «

3)  Essai critique et personnel : l'idée de progrès vous sem­ble-t-elle pouvoir tenir lieu de foi religieuse à l'athée du vr siècle ? 

[Relativité du progrès]

Dans une très large mesure, la distinction entre les « cultu­res qui bougent « et les « cultures qui ne bougent pas « s'explique par la même différence de position qui fait, que, pour un voyageur, un train en mouvement bouge ou ne bouge pas. Avec, il est vrai, une différence... A l'observa­teur du monde physique (comme le montre l'exemple du voyageur), ce sont les systèmes évoluant dans le même sens que le sien qui paraissent immobiles, tandis que les plus rapides sont ceux qui évoluent dans des sens différents. C'est le contraire pour les cultures, puisqu'elles nous paraissent d'autant plus actives qu'elles se déplacent dans le sens de la nôtre, et stationnaires quand leur orientation diverge... Chaque fois que nous sommes portés à qualifier une culture humaine d'inerte ou de stationnaire, nous devons donc nous demander si cet immobilisme apparent ne résulte pas de l'ignorance où nous sommes de ses intérêts véritables, conscients ou inconscients, et si, ayant des critè­res différents des nôtres, cette culture n'est pas, à notre égard, victime de la même illusion. Autrement dit, nous nous apparaîtrions l'un à l'autre comme dépourvus d'inté­rêt, tout simplement parce que nous ne nous ressemblons pas.

LÉVI-STRAUSS, Race et Histoire

QUESTIONS :

1)  Dégagez la nature et les étapes de l'argumentation ici développée.

2)  Quel sens peut-on donner dans le texte aux mots ou expressions qui suivent : systèmes ; cultures actives ; critè­res ; « intérêts « et « intérêt « (deux emplois).

3)  L'idée de progrès est-elle illusoire ? Vous répondrez à cette question en donnant à votre argumentation la forme d'un essai ordonné.

autres sujets sur l'histoire

SUJET 60 : Dans quelle mesure sommes-nous déterminés par l'histoire de notre société ? (Aix-Marseille, séries F, G et H, juin 1978)

SUJET 61 : Peut-on considérer le journal comme l'histoire du présent ? (Aix-Marseille, séries F, G et H, juin 1979)

SUJET 62 : Pourquoi les hommes cherchent-ils à connaître leur passé ? (série F 11, juin 1979)

SUJET 63 : Dans quelle mesure l'homme fait-il l'histoire ? (Aix-Marseille, séries F, G et H, juin 1980),

SUJET 64 : L'homme est-il perfectible ? (Besançon, séries F, G et H, juin 1980)

SUJET 65 : Faut-il respecter la tradition ? (Besançon, séries F, G et H, juin 1980)

SUJET 66 : Peut-on parler d'un progrès moral et dire que l'homme est meilleur qu'autrefois ? (Polynésie française, séries F, G et H, juin 1981)

SUJET 67 : « L'histoire est la connaissance d'un passé humain, à la fois social et spirituel. « Expliquer et discuter cette définition. (série F 11, septembre 1981)

SUJET 68 : Peut-on dire d'une civilisation qu'elle est supé­rieure à une autre ? (Toulouse, séries F, G et H, juin 1981)

SUJET 69 : Pourquoi veut-on changer le monde ? (Amiens, séries F, G et H, juin 1983)

SUJET 70 : Pourquoi s'intéresser au passé ? (séries F, G et H, septembre 1983)

 

SUJET 71 : Définissez-vous comme Lucien Febvre le tra­vail de l'historien : « il part du présent et c'est à travers lui toujours qu'il connaît, interprète le passé « ? (Amiens, séries F, G et H, juin 1985)

Ne peut-on avoir une histoire qu'en ayant la capacité d'en parler et de dire : « cela aurait pu se passer autre­ment « ?

histoire

« 58 l'histoire Besancon et académies rattachées, séries F, G et H, juin 1985 [Dimension vivante de la tradition] Les actes de la pensée paraissent tout d'abord, étant histo­ riques, être l'affaire du passé et se trouver au-delà de notre réalité.

Mais en fait, ce que nous sommes, nous le sommes aussi historiquement( ...

).

Le trésor de raison consciente d'elle-même qui nous appar­ tient, qui appartient à l'époque contemporaine, ne s'est pas produit de manière immédiate, n'est pas sorti du sol du temps présent, mais pour lui c'est essentiellement un héri­ tage, plus précisément le résultat du travail, et, à vrai dire du travail de toutes les générations antérieures du genre humain.( ...

) Ce que nous sommes en fait de science et plus particulièrement de philosophie, nous le devons à la tradi­ tion qui enlace tout ce qui est passager et qui est par suite passé, pareille à une chaîne sacrée ( ...

) qui nous a conservé et transmis tout ce qu'a créé le temps passé.

Or cette tradition n'est pas seulement une ménagère qui se contente de garder fidèlement ce qu'elle a reçu et le trans­ met sans changement aux successeurs ; elle n'est pas une immobile statue de pierre mais elle est vivante et grossit comme un fleuve puissant qui s'amplifie à mesure qu'il s'éloigne de sa source.

HEGEL QUESTIONS: I) Quelle est l'idée essentielle de ce texte et quelles sont les étapes de son argumentation ? 2) Expliquez les expressions suivantes : «les actes de la pensée» ...

«ce que nous sommes, nous le sommes aussi historiquement».

3) Dans quelle mesure doit-on respecter la tradition ?. »

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