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FERNAND GREGH: Beaux jours d'octobre

Publié le 21/05/2011

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Fernand Gregh est né à Paris, en 1875. Il a publié : la Maison de l'Enfance (1896), la Beauté de vivre (1900), les Clartés humaines (1900), l'Or des Minutes (1905), la Chaîne éternelle (1950). Ce poète « a le don précieux des paroles rythmées, l'art du chanteur «, a dit Anatole France. D'un lyrisme vigoureux et empreint de tristesse, il sait exprimer avec sincérité les aspirations et les mélancolies de l'âme humaine.

 

Beaux jours d'octobre (1896).

En ces jours clairs, l'Automne au rêve nous exhorte; On prendrait son adieu pour l'éveil d'un printemps, Si le bruit et le vol blessé des feuilles mortes Imitaient les chansons et les ailes d'antan. Mais en vain nous rêvons d'avril! Voici les temps Où l'âpre bise aura les neiges pour escorte. Les cygnes noirs n'ont pas encor quitté l'étang, Mais déjà le grand vent d'hiver sanglote aux portes. Ainsi semble parfois si douce la tristesse, Qu'on la prendrait pour du bonheur, si, par moments, Plein de cris et chargé de larmes prophétesses, Un vent mystérieux ne soufflait brusquement Une angoisse infinie et de proches tourments Dans l'Automne doré des sereines tristesses.

(La Maison de l'Enfance, Calmann-Lévy, édit.)

QUESTIONS D'EXAMEN

I. — L'ensemble. — Un sonnet, dans lequel le poète marque la fuite rapide d'une chère illusion. — N'a-t-il pas recours à un symbole pour mieux faire saisir l'idée morale qu'il se propose de mettre en lumière ? en quoi consiste ce symbole? (Certains jours clairs d'octobre nous font croire à un éveil du printemps; mais les feuilles mortes, l'âpre bise, le grand vent d'hiver ne tardent pas à nous montrer notre erreur); Comment l'idée du poète se dégage-t-elle du symbole? (La tristesse a beau être douce, on ne peut la prendre pour du bonheur, car bientôt une angoisse infinie nous ramène à la dure réalité); — Par à loi vous plaît ou vous intéresse ce sonnet ? II. — L'analyse du sonnet. — Distinguez les deux parties du sonnet : a) Le symbole; — b) L'idée qu'en dégage le poète; Dans la première partie, montrez l'oeuvre du rêve (voir les mots rêve et rêvons), et opposez au rêve la cruelle réalité; Procédez de même dans la seconde partie; Quel profit, vous semble-t-il, pouvez-vous tirer personnellement de cette étude? III. — Le style; — les expressions. — Faites ressortir les qualités essentielles du style, dans ce sonnet : la précision..., l'harmonie..., le pittoresque... (relever quelques images : le vol blessé des feuilles mortes...; déjà, le grand vent d'hiver sanglote aux portes...) ; Expliquez les expressions suivantes : les chansons et les ailes d'antan; — aura les neiges pour escorte; — une angoisse infinie et de proches tourments; — dans l'Automne doré des sereines tristesses. IV. — La grammaire. — Indiquez quelques mots de la même famille que âpre; — quel est le contraire de ce mot? Quelle est l'étymologie, — puis la signification, du mot antan ? Trouvez les compléments des verbes contenus dans la Ire strophe; — nature de chacun de ces compléments. Rédaction. — Faites un récit d'après le thème suivant : Un adolescent trop enclin au rêve s'était bercé depuis quelque temps d'une illusion (à préciser). — Son illusion vient de s'évanouir, et il se trouve maintenant en face de la dure réalité (à préciser). Sa cruelle déception.

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