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La sagesse de Montaigne.

Publié le 17/01/2022

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Le travail d'analyse auquel le moraliste se livre sur lui-même, aboutit nécessairement à une conclusion pratique, c'est-à-dire à une attitude en
face de la vie et à une règle de conduite. Montaigne a l'esprit trop réaliste pour ne pas penser que l'objet dernier de toute étude est d'apprendre à vivre. L'idéal qu'il nous propose est celui d'une sagesse aimable et souriante.

L'âme qui loge la philosophie... doit faire luire jusques au dehors son contentement, son repos et son aise... Elle a pour son but la vertu qui n'est pas, comme dit l'eschole, plantée à la tête d'un mont coupé, raboteux et inaccessible. Ceux qui l'ont approchée la tiennent, au rebours, logée dans une belle plaine fertile et fleurissante... Pour n'avoir hanté cette vertu suprême, belle, triumphante, amoureuse, délicieuse pareillement et courageuse, ennemie professe et irréconciliable d'aigreur, de desplaisir, de crainte et de contrainte, ayant pour guide nature, fortune et volupté pour compagnes, ils sont allés, selon leur faiblesse, feindre cette sotte image, triste, querelleuse, despote, menaceuse, mineuse, et la placer sur un rocher à l'escart, emmy des ronces : fantosmes à estonner les gens.

La sagesse est dans la mesure :

L'immodération vers le bien même, si elle ne m'offense, elle m'estonne... soyez sobrement sages.

Se conformer à la nature, telle est la règle ; la nature sait mieux que nous ce qui nous convient ; nos maux viennent le plus souvent de nous-mêmes et de l'habileté que nous mettons à nous tourmenter :

Oh que c'est un doux et mol chevet et sain que l'ignorance et l'incuriosité à reposer une tête bien faite !

Ainsi, dans leur signification et portée générale, les Essais sont un art de vivre heureux.

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