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Le mot "fier" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

  Règles pour la direction de l'esprit, Règle deuxième.

 et nous pensons qu'on ne peut se fier qu'à celles qui sont parfaitement vérifiées, et sur lesquelles on ne peut élever aucun doute.

  Règles pour la direction de l'esprit, Règle huitième.

 or, ce n'est que dans les choses simples et absolues qu'on peut s'en fier à l'expérience, ce que nous démontrerons en son lieu.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Première Méditation.

 or j'ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient trompeurs, et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Troisième.

 d'autant que je n'ai en moi aucune autre faculté, ou puissance, pour distinguer le vrai d'avec le faux, qui me puisse enseigner que ce que cette lumière me montre comme vrai ne l'est pas, et à qui je me puisse tant fier qu'à elle.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS, Demandes.

 et qu'ils repassent si longtemps et si souvent cette considération en peur esprit, qu'enfin ils acquièrent l'habitude de ne se plus fier si fort en leurs sens ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 4.

Mais, parce que nous n'avons point maintenant d'autre dessein que de vaquer à la recherche de la vérité, nous douterons en premier lieu si de toutes les choses qui sont tombées sous nos sens ou que nous avons jamais imaginées, il y en a quelques-unes qui soient véritablement dans le monde, tant à cause que nous savons par expérience que nos sens nous ont trompés en plusieurs rencontres, et qu'il y aurait de l'imprudence de nous trop fier à ceux qui nous ont trompés, quand même ce n'aurait été qu'une fois, comme aussi à cause que nous songeons presque toujours en dormant, et que pour lors il nous semble que nous sentons vivement et que nous imaginons clairement une infinité de choses qui ne sont point ailleurs, et que lorsqu'on est ainsi résolu à douter de tout, il ne reste plus de marque par où l'on puisse savoir si les pensées qui viennent en songe sont plutôt fausses que les autres.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 76.

 mais pour ce qui est des vérités dont la théologie ne se mêle point, il n'y aurait pas d'apparence qu'un homme qui veut être philosophe reçût pour vrai ce qu'il n'a point connu être tel, et qu'il aimât mieux se fier à ses sens, c'est-à-dire aux jugements inconsidérés de son enfance, qu'à sa raison, lorsqu'il est en état de la bien conduire.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 207.

Toutefois, à cause que je ne veux pas me fier trop à moi-même, je n'assure ici aucune chose, et je soumets toutes mes opinions au jugement des plus sages et à l'autorité de l'Église.

  Correspondance, année 1637, A UN GENTILHOMME DE Monsieur LE PRINCE D'ORANGE (Huyghens de Zuytlichem), Juin 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 12 juin 1637.).

 En effet, je puis dire que, dès lors que je me résolus de quitter mon pays et de m'éloigner de toute connaissance, afin de passer une vie plus douce et plus tranquille que je ne faisais auparavant, je ne me fusse point avisé de me retirer en ces provinces et de les préférer à quantité d'autres endroits où il n'y avait aucune guerre, et où la pureté et sécheresse de l'air semblait plus propre aux productions de l'esprit, si la grande opinion que j'avais de son altesse ne m'eût fait extraordinairement fier à sa protection et à sa conduite ;

  Correspondance, année 1640, AU R. P. MERSENNE, 31 décembre 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 décembre 1640 ( ?)).

 car je l'aurais fait faire dès ici, sinon que je ne me suis pu fier à aucun libraire, et que je ne voulais pas que les ministres de ce pays le vissent avant nos théologiens.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ELISABETH PRINCESSE PALATINE, etc, 15 juillet 1646. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le mai 1644).

 ainsi le meilleur est en cela de se fier à la Providence divine, et de se laisser conduire par elle.

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