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Le mot "froideur" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 29/07/2010

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descartes

 

LES METEORES, DISCOURS PREMIER, DE LA NATURE DES CORPS TERRESTRES.

 et que, lorsqu’elles les agitent plus fort que de coutume, cela cause en nous le sentiment de la chaleur, au lieu que lorsqu’elles les agitent moins fort, cela cause le sentiment de la froideur.

 car cette eau s’abaissera visiblement peu à peu jusqu’à ce qu’elle soit parvenue à certain degré de froideur, puis s’enflera et se rehaussera aussi peu à peu, jusqu’à ce qu’elle soit toute gelée, en sorte que le même froid qui l’aura condensée ou resserrée au commencement, la raréfiera par après.

  LES METEORES, DISCOURS QUATRIEME, Des vents.

 Et il est froid, à cause qu’il amène avec soi vers le midi la matière très subtile qui était vers le Nord, de la quelle dépend principalement la froideur.

 car la masse de la terre y étant moins échauffée, et la force du soleil n’y étant pas moindre, il doit y avoir plus d’inégalité entre la chaleur du jour, et la froideur de la nuit :

  LES METEORES, DISCOURS CINQUIEME, Des nues.

Et vous pouvez voir de ceci qu’il y a toujours deux choses qui sont requises pour convertir les vapeurs en eau ou en glace, à savoir que leurs parties soient assez proches pour s’entretoucher, et qu’il y ait autour d’elles assez de froideur pour faire qu’en s’entretouchant elles se joignent et s’arrêtent les unes aux autres.

 Car ce ne serait pas assez que leur froideur fût très grande, si elles étaient éparses en l’air si loin à loin qu’elles ne s’entretouchassent aucunement, ni aussi qu’elles fussent fort proches les unes des autres et fort pressées, si leur chaleur, c’est-à-dire, leur agitation était assez forte pour les empêcher de se joindre.

 mais seulement lorsque la froideur de l’air et l’abondance des vapeurs concourent ensemble.

 Principalement au printemps plus qu’aux autres saisons, même qu’en automne, à cause qu’il y a plus d’inégalité entre la chaleur du jour et la froideur de la nuit.

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

 ou la froideur de celui qui est au-dessus, qui en le resserrant les attire, ou choses semblables, Et particulièrement les parcelles de glace, étant poussées les unes contre les autres par les vents, s’entre-touchent sans s’unir pour cela tout-à-fait, et composent un corps si rare, si léger et si étendu, que, s’il n’y survient de la chaleur qui fonde quelques unes de ses parties et par ce moyen le condense et l’appesantisse, il ne peut presque jamais descendre jusqu’à terre.

 Et que cette chaleur fondant d’abord tous les poils qui étaient autour de chaque grain, excepté ceux qui s’étaient trouvés vis-à-vis du milieu de quelqu’un des six autres grains qui l’environnaient, à cause que leur froideur avait empêché son action, la matière de ces poils fondus s’était mêlée aussitôt parmi les six tas de ceux qui étaient demeurés, et les ayant par ce moyen fortifiés et rendus d’autant moins pénétrables à la chaleur, elle s’était gelée parmi eux, et ils avaient ainsi composé ces six dents.

  LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S’ALLUMENT EN L’AIR.

 Les fortes pluies sont presque toujours précédées par un tel vent qui agit manifestement de haut en bas, et dont la froideur montre assez qu’il vient des nues, où l’air est communément plus froid qu’autour de nous.

  L’HOMME.

 mais si ce mouvement est augmenté ou diminué en eux par quelque cause extraordinaire, son augmentation fera avoir à l’âme le sentiment de la chaleur, et sa diminution celui de la froideur.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE V, Du nombre des éléments et de leurs qualités.

Que si vous trouvez étrange que, pour expliquer ces éléments, je ne me serve point des qualités qu’on nomme chaleur, froideur, humidité, et sécheresse, ainsi que font les philosophes, je vous dirai que ces qualités me semblent avoir elles-mêmes besoin d’explication, et que, si je ne me trompe, non seulement ces quatre qualités, mais aussi toutes les autres, et même toutes les formes des corps inanimés peuvent être expliquées, sans qu’il soit besoin de supposer pour cet effet aucune autre chose en leur matière, que le mouvement, la grosseur, la figure, et l’arrangement de ses parties.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 198.

 Or, puisque nous savons que notre âme est de telle nature que les divers mouvements de quelques corps suffisent pour lui faire avoir tous les divers sentiments qu’elle a, et que nous voyons bien par expérience que plusieurs de ses sentiments sont véritablement causés par de tels mouvements, mais que nous n’apercevons point qu’aucune autre chose que ces mouvements passe jamais par les organes des sens jusques au cerveau, nous avons sujet de conclure que nous n’apercevons point aussi en aucune façon que tout ce qui est dans les objets, que nous appelons leur lumière, leurs couleurs, leurs odeurs, leurs goûts, leurs sons, leur chaleur ou froideur, et leurs autres qualités qui se sentent par l’attouchement, et aussi ce que nous appelons leurs formes substantielles, soit en eux autre chose que les diverses figures, situations, grandeurs et mouvements de leurs parties, qui sont tellement disposées qu’elles peuvent, mouvoir nos nerfs en toutes les diverses façons qui sont requises pour exciter en notre âme tous les divers sentiments qu’ils y excitent.

  LES PASSIONS DE L’AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 24.

 Ainsi nous pouvons sentir en même temps, et par l’entremise des mêmes nerfs, la froideur de notre main et la chaleur de la flamme dont elle s’approche, ou bien, au contraire, la chaleur de la main et le froid de l’air auquel elle est exposée, sans qu’il y ait aucune différence entre les actions qui nous font sentir le chaud ou le froid qui est en notre main et celles qui nous font sentir celui qui est hors de nous, sinon que, l’une de ces actions survenant à l’autre, nous jugeons que la première est déjà en nous, et que celle qui survient n’y est pas encore, mais en l’objet qui la cause.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 98.

 qu’on sent des froideurs entremêlées de je ne sais quelle chaleur âpre et piquante dans la poitrine ;

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 100.

En la tristesse, que le pouls est faible et lent, et qu’on sent comme des liens autour du coeur, qui le serrent, et des glaçons qui le gèlent et communiquent leur froideur au reste du corps ;

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 118.

 La première cause paraît en la tristesse et en la peur, comme aussi lorsqu’on tremble de froid, car ces passions peuvent, aussi bien que la froideur de l’air, tellement épaissir le sang qu’il ne fournisse pas assez d’esprits au cerveau pour en envoyer dans les nerfs.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 133.

 et l’agitation de ces vapeurs est tellement retardée par la froideur de leur naturel, qu’elles se convertissent aisément en larmes, encore qu’aucune tristesse n’ait précédé.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 174.

La lâcheté est directement opposée au courage, et c’est une langueur ou froideur qui empêche l’âme de se porter à l’exécution des choses qu’elle ferait si elle était exempte de cette passion.

 Et la peur ou l’épouvante qui est contraire à la hardiesse, n’est pas seulement une froideur, mais aussi un trouble et un étonnement de l’âme qui lui ôte le pouvoir de résister aux maux qu’elle pense être proches.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 189.

Au reste, on pleure fort aisément en cette passion, à cause que l’amour, envoyant beaucoup de sang vers le coeur, fait qu’il sort beaucoup de vapeurs par les yeux, et que la froideur de la tristesse, retardant l’agitation de ces vapeurs, fait qu’elles se changent en larmes, suivant ce qui a été dit ci-dessus.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 24 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er mars 1638).

 car pour bien faire cette expérience, il faut, ayant fait bouillir l’eau, la laisser refroidir, jusqu’à ce qu’elle ait acquis le même degré de froideur que celle d’une fontaine, en l’éprouvant avec un verre de tempérament, puis tirer de l’eau de cette fontaine, et mettre ces deux eaux en pareille quantité et dans pareils vases.

  Correspondance, année 1644, AU R. P. CHARLET, JESUITE, 18 décembre 1644. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 9 février 1645.).

 et, outre cela, le chemin que j’ai pris, en publiant une nouvelle philosophie, fait que je puis recevoir tant d’avantage de leur bienveillance, et, au contraire, tant de désavantage de leur froideur, que je crois qu’il suffit de connaître que je ne suis pas tout à fait hors de sens, pour assurer que je ferai toujours tout mon possible, pour me rendre digne de leur faveur.

 Car, bien que cette philosophie soit tellement fondée en démonstrations, que je ne puisse douter qu’avec le temps elle ne soit généralement reçue et approuvée, toutefois, à cause qu’ils font la plus grande partie de ceux qui en peuvent juger, si leur froideur les empêchait de la vouloir lire, je ne pourrais espérer de vivre assez pour voir ce temps-là ;

  Correspondance, année 1649, REPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORUS, 5 février 1649.

 car un corps peut conserver toute sa nature corporelle, bien que les sens n’y aperçoivent ni mollesse, ni dureté, ni froideur, ni chaleur, ni enfin aucune autre qualité sensible.

 

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« sentiment de la chaleur, et sa diminution celui de la froideur. LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE V, Du nombre des éléments et de leurs qualités. Que si vous trouvez étrange que, pour expliquer ces éléments, je ne me serve point des qualités qu'on nomme chaleur, froideur,humidité, et sécheresse, ainsi que font les philosophes, je vous dirai que ces qualités me semblent avoir elles-mêmes besoind'explication, et que, si je ne me trompe, non seulement ces quatre qualités, mais aussi toutes les autres, et même toutes lesformes des corps inanimés peuvent être expliquées, sans qu'il soit besoin de supposer pour cet effet aucune autre chose en leurmatière, que le mouvement, la grosseur, la figure, et l'arrangement de ses parties. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

198. Or, puisque nous savons que notre âme est de telle nature que les divers mouvements de quelques corps suffisent pour lui faireavoir tous les divers sentiments qu'elle a, et que nous voyons bien par expérience que plusieurs de ses sentiments sontvéritablement causés par de tels mouvements, mais que nous n'apercevons point qu'aucune autre chose que ces mouvementspasse jamais par les organes des sens jusques au cerveau, nous avons sujet de conclure que nous n'apercevons point aussi enaucune façon que tout ce qui est dans les objets, que nous appelons leur lumière, leurs couleurs, leurs odeurs, leurs goûts, leurssons, leur chaleur ou froideur, et leurs autres qualités qui se sentent par l'attouchement, et aussi ce que nous appelons leurs formessubstantielles, soit en eux autre chose que les diverses figures, situations, grandeurs et mouvements de leurs parties, qui sonttellement disposées qu'elles peuvent, mouvoir nos nerfs en toutes les diverses façons qui sont requises pour exciter en notre âmetous les divers sentiments qu'ils y excitent. LES PASSIONS DE L'AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 24. Ainsi nous pouvons sentir en même temps, et par l'entremise des mêmes nerfs, la froideur de notre main et la chaleur de laflamme dont elle s'approche, ou bien, au contraire, la chaleur de la main et le froid de l'air auquel elle est exposée, sans qu'il y aitaucune différence entre les actions qui nous font sentir le chaud ou le froid qui est en notre main et celles qui nous font sentir celuiqui est hors de nous, sinon que, l'une de ces actions survenant à l'autre, nous jugeons que la première est déjà en nous, et quecelle qui survient n'y est pas encore, mais en l'objet qui la cause. LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 98. qu'on sent des froideurs entremêlées de je ne sais quelle chaleur âpre et piquante dans la poitrine ; LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 100. En la tristesse, que le pouls est faible et lent, et qu'on sent comme des liens autour du coeur, qui le serrent, et des glaçons qui legèlent et communiquent leur froideur au reste du corps ; LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 118. La première cause paraît en la tristesse et en la peur, comme aussi lorsqu'on tremble de froid, car ces passions peuvent, aussibien que la froideur de l'air, tellement épaissir le sang qu'il ne fournisse pas assez d'esprits au cerveau pour en envoyer dans lesnerfs. LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 133. et l'agitation de ces vapeurs est tellement retardée par la froideur de leur naturel, qu'elles se convertissent aisément en larmes,encore qu'aucune tristesse n'ait précédé. LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 174. La lâcheté est directement opposée au courage, et c'est une langueur ou froideur qui empêche l'âme de se porter à l'exécutiondes choses qu'elle ferait si elle était exempte de cette passion. Et la peur ou l'épouvante qui est contraire à la hardiesse, n'est pas seulement une froideur, mais aussi un trouble et un étonnementde l'âme qui lui ôte le pouvoir de résister aux maux qu'elle pense être proches.. »

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