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Le mot "gèle" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 10/07/2010

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descartes

 

LES METEORES, DISCOURS PREMIER, DE LA NATURE DES CORPS TERRESTRES.

 Et parce que l’eau ne se gèle jamais que la matière qui est entre ses parties ne soit plus subtile qu’à l’ordinaire, de là vient que les pores de la glace qui se forment pour lors, ne s’accommodant qu’à la grosseur des parties de cette matière plus subtile, se disposent en telle sorte qu’ils ne peuvent recevoir celle qui l’est moins, et ainsi que la glace est toujours grandement froide, nonobstant qu’on la garde jusques à l’été, et même qu’elle retient alors sa dureté, sans s’amollir peu à peu comme la cire, à cause que la chaleur ne pénètre au-dedans qu’à mesure que le dessus devient liquide.

 ainsi qu’on pourra voir par expérience, si, ayant rempli d’eau chaude un matras ou autre tel vase dont le col soit assez long et étroit, on l’expose à l’air lorsqu’il gèle ;

 Et on peut voir aussi par expérience que l’eau qu’on a tenue longtemps sur le feu se gèle plus tôt que d’autre ;

  LES METEORES, DISCOURS TROISIEME, Du sel.

 Et on voit aussi, qu’elle ne se doit pas geler si aisément, en sachant que l’eau ne se gèle que lorsque la matière subtile qui est entre ses parties, n’a pas la force de les agiter.

 et parce qu’elle n’a point assez de force pour y entretenir l’agitation de cette eau, cela est cause qu’elle se gèle.

  LES METEORES, DISCOURS CINQUIEME, Des nues.

 Mais si le froid survient entre ces deux temps, ce qui est le plus ordinaire, il gèle les parties de la vapeur à mesure qu’elles se plient et s’entassent plusieurs ensemble, sans leur donner le loisir de s’unir assez parfaitement pour former des gouttes :

 Et parce que plus les vapeurs s’élèvent haut, plus elles y trouvent de froid qui les gèle, et moins elles y peuvent être pressées par les vents.

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

 Mais, comme il a été dit ci-dessus, que l’eau est en quelque façon dilatée par le froid lorsqu’elle se gèle, ainsi faut-il ici remarquer que la chaleur qui a coutume de raréfier les.

 Et s’il rencontre des flocons de neige presque fondus, mais qui ne soient point encore arrondis en gouttes d’eau, alors il en fait cette grêle cornue, et de diverses figures irrégulières dont quelquefois les grains se trouvent fort gros, à cause qu’ils sont formés par un vent froid qui, chassant la nue de haut en bas, pousse plusieurs de ces flocons l’un contre l’autre et les gèle tous en une masse.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 24 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er mars 1638).

 car j’ose assurer qu’il n’y en a aucune de fausse, parce que je les ai faites moi-même, et nommément celle que vous remarquez de l’eau chaude qui gèle plus tôt que la froide ;

 où j’ai dit non pas chaude et froide, mais que l’eau qu’on a tenue longtemps sur le feu se gèle plus tôt que l’autre ;

 

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