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Le mot "incompréhensible" dans l'oeuvre de René DESCARTES

Publié le 09/08/2010

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LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, Chapitre III, De la dureté et la liquidité.

 Et cependant vous pouvez imaginer, si bon vous semble, ainsi que font la plupart des Doctes, qu’il y a quelque premier mobile qui roulant autour du monde avec une vitesse incompréhensible est l’origine et la source de tous les autres mouvements qui s’y rencontrent.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième.

 car, sachant déjà que ma nature est extrêmement faible et limitée, et que celle de Dieu au contraire est immense, incompréhensible, et infinie, je n’ai plus de peine à reconnaître qu’il y a une infinité de choses en sa puissance, desquelles les causes surpassent la portée de mon esprit ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

 mais si nous avons auparavant recherché la cause pourquoi il est, ou pourquoi il ne cesse point d’être, et que, considérant l’immense et incompréhensible puissance qui est contenue dans son idée, nous l’ayons reconnue si pleine et si abondante qu’en effet elle soit la vraie cause pourquoi il est et pourquoi il continue ainsi toujours d’être, et qu’il n’y en puisse avoir d’autre que celle-là, nous disons que Dieu est par soi, non plus négativement, mais au contraire très positivement.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS.

Au reste, on ne peut pas supposer que les accidents soient réels, sans qu’au miracle de la transsubstantiation, lequel seul peut être inféré des paroles de la consécration, on n’en ajoute sans nécessité un nouveau et incompréhensible, par lequel ces accidents réels existent tellement sans la substance du pain, que cependant ils ne soient pas eux-mêmes faits des substances, ce qui ne répugne pas seulement à la raison humaine, mais même à l’axiome des théologiens, qui disent que les paroles de la consécration n’opèrent rien que ce qu’elles signifient, et qui ne veulent pas attribuer à miracle les choses qui peuvent être expliquées par raison naturelle.

Davantage, il n’y a rien en cela d’incompréhensible ou de difficile, que Dieu, créateur de toutes choses, puisse changer une substance en une autre, et que cette dernière substance demeure précisément sous la même superficie sous qui la première était contenue.

C’est pourquoi, s’il m’est ici permis de dire la vérité sans envie, j’ose espérer que le temps viendra, auquel cette opinion, qui admet les accidents réels, sera rejetée par les théologiens comme peu sûre en la foi, éloignée de la raison, et du tout incompréhensible, et que la mienne sera reçue en sa place comme certaine et indubitable.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 41.

 Car nous aurions tort de douter de ce que nous apercevons intérieurement et que nous savons par expérience être en nous, parce que nous ne comprenons pas une autre chose que nous savons être incompréhensible de sa nature.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 68.

Il me semble aussi que cette variété incompréhensible qui paraît en la situation des étoiles fixes montre assez que les tourbillons qui tournent autour d’elles ne sont pas égaux en grandeur.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE , 20 mai 1630. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 mai 1630.).

 Mais ce qui fait qu’il est aisé en ceci de se méprendre, c’est que la plupart des hommes ne considèrent pas Dieu comme un être infini et incompréhensible, et qui est le seul auteur duquel toutes choses dépendent ;

 Mais ils devraient juger, au contraire, que puisque Dieu est une cause dont la puissance surpasse les bornes de l’entendement humain, et que la nécessité de ces vérités n’excède point notre connaissance, qu’elles sont quelque chose de moindre et de sujet à cette puissance incompréhensible.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 28 octobre 1640.

 et ce n’est pas merveille, que ceux qui n’ont ouï que quelques mots de mes pensées touchant cela, les interprètent mal, et y trouvent plusieurs choses incompréhensibles.

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE, 1er juillet 1641.

 autrement, comment aurait-il pu dire que Dieu est infini et incompréhensible, et qu’il ne peut pas être représenté par notre imagination ;

  Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 6 juin 1647.

 Mais je ne puis nier pour cela qu’il n’en ait peut-être quelques-unes qui sont connues de Dieu, bien qu’elles me soient incompréhensibles :

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