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Le mot "jeunesse" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 18/07/2010

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descartes

DISCOURS DE LA METHODE, Première partie.

Mais je ne craindrai pas de dire que je pense avoir eu beaucoup d'heur de m'être rencontré dès ma jeunesse en certains chemins qui m'ont conduit à des considérations et des maximes dont j'ai formé une méthode, par laquelle il me semble que j'ai moyen d'augmenter par degrés ma connaissance, et de l'élever peu à peu au plus haut point auquel la médiocrité de mon esprit et la courte durée de ma vie lui pourront permettre d'atteindre.

 et me résolvant de ne chercher plus d'autre science que celle qui se pourrait trouver en moi-même, ou bien dans le grand livre du monde, j'employai le reste de ma jeunesse à voyager, à voir des cours et des armées, à fréquenter des gens de diverses humeurs et conditions, à recueillir diverses expériences, à m'éprouver moi-même dans les rencontres que la fortune me proposait, et partout à faire telle réflexion sur les choses qui se présentaient que j'en pusse tirer quelque profit.

  DISCOURS DE LA METHODE, Seconde Partie.

 Et je crus fermement que par ce moyen je réussirais à conduire ma vie beaucoup mieux que si je ne bâtissais que sur de vieux fondements et que je ne m'appuyasse que sur les principes que je m'étais laissé persuader en ma jeunesse, sans avoir jamais examiné s'ils étaient vrais.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

 Comme pour moi je me persuade que si on m'eût enseigné dès ma jeunesse toutes les vérités dont j'ai cherché depuis les démonstrations, et que je n'eusse eu aucune peine à les apprendre, je n'en aurais peut-être jamais su aucunes autres, et du moins que jamais je n'aurais acquis l'habitude et la facilité que je pense avoir d'en trouver toujours de nouvelles à mesure que je m'applique à les chercher.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSES A LA PREMIERE PARTIE.

Et certes, lorsque nous nous sommes persuadés quelque chose dès notre jeunesse, et que notre opinion s'est fortifiée par le temps, quelques raisons qu'on emploie par après pour nous en faire voir la fausseté, ou plutôt quelque fausseté que nous remarquions en elle, il est néanmoins très difficile de l'ôter entièrement de notre créance, si nous ne les repassons souvent en notre esprit, et ne nous accoutumons ainsi à déraciner peu à peu ce que l'habitude à croire, plutôt que la raison, avait profondément gravé en notre esprit.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L'AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

 et ceux qui ne l'ont pas suivi, du nombre desquels ont été plusieurs des meilleurs esprits, n'ont pas laissé d'avoir été imbus de ses opinions en leur jeunesse, parce que ce sont les seules qu'on enseigne dans les écoles, ce qui les a tellement préoccupés qu'ils n'ont pu parvenir à la connaissance des vrais principes.

  Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

 (Deventer) occupé à des considérations dont vous vous confessiez être incapable, vous ne cessiez de m'importuner pour apprendre de moi certaines choses que j'avais quittées il y avait longtemps, comme des exercices de jeunesse ;

  Correspondance, année 1638, A UN R. P. JESUITE, 24 janvier 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638).

 Au reste je vous assure que le plus doux fruit que j'aie recueilli jusqu'à présent de ce que j'ai fait imprimer, est l'approbation que vous m'obligez de me donner par votre lettre, car elle m'est particulièrement chère et agréable, parce qu'elle vient d'une personne de votre mérite et de votre robe, et du lieu même où j'ai eu le bonheur de recevoir toutes les instructions de ma jeunesse, et qui est le séjour de mes maîtres, envers lesquels je ne manquerai jamais de reconnaissance.

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

 Et parce que l'âge m'a ôté cette chaleur de foie qui me faisait autrefois aimer les armes, et que je ne fais plus profession que de poltronnerie, et aussi que j'ai acquis quelque peu de connaissance de la médecine, et que je me sens vivre, et me tâte avec autant de soin qu'un riche goutteux, il me semble quasi que je suis maintenant plus loin de la mort que je n'étais en ma jeunesse.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 30 juillet 1640.

) C'est un abus de croire que nous nous souvenons mieux de ce que nous avons fait en jeunesse que de ce que nous avons fait depuis :

 et pour celles dont nous nous souvenons, ce n'est pas seulement à cause des impressions que nous reçues en jeunesse, mais principalement à cause que nous les avons répétées et renouvelées depuis en nous en ressouvenant à divers temps.

  Correspondance, année 1640, A MONSIEUR ***, Sans date. (Les éditions contemporaines datent une partie de cette lettre du 14 novembre 1640).

 Et parce que j'ai vu souvent des vieillards qui m'ont dit avoir été plus malsains en leur jeunesse que beaucoup d'autres qui sont morts plus tôt qu'eux, il me semble que, quelque faiblesse ou disposition du corps que nous ayons, nous devons user de la vie et en disposer les fonctions en même façon que si nous étions assurés de parvenir jusqu'à une extrême vieillesse :

  Correspondance, année 1644, A UN R. P. JÉSUITE, 15 MAI 1644 (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 2 mai 1644).

 car je serai ravi de retourner à La Flèche, où j'ai demeuré huit ou neuf ans de suite en ma jeunesse ;

  Correspondance, année 1644, A UN R. P. JESUITE (P. CHARLET), 1er Octobre 1644.

Ayant enfin publié les Principes de cette philosophie, qui a donné de l'ombrage à quelques-uns, vous êtes un de ceux à qui je désire le plus de l'offrir, tant à cause que je vous suis obligé de tous les fruits que je puis tirer de mes études, vu les soins que vous avez pris de mon institution en ma jeunesse, comme aussi à cause que je sais combien vous pouvez, pour empêcher que mes bonnes intentions ne soient mal interprétées par ceux de votre Compagnie qui ne me connaissent pas.

  Correspondance, année 1644, AU R. P. CHARLET, JESUITE, 18 décembre 1644. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 9 février 1645.).

 Car, ayant de très grandes obligations à ceux de votre compagnie, et particulièrement à vous, qui m'avez tenu lieu de père pendant tout le temps de ma jeunesse, je serais extrêmement marri d'être mal avec aucun des membres dont vous êtes le chef au regard de la France.

descartes

« Correspondance, année 1639, Au R.

P.

MERSENNE, 9 janvier 1639. Et parce que l'âge m'a ôté cette chaleur de foie qui me faisait autrefois aimer les armes, et que je ne fais plus profession que depoltronnerie, et aussi que j'ai acquis quelque peu de connaissance de la médecine, et que je me sens vivre, et me tâte avec autantde soin qu'un riche goutteux, il me semble quasi que je suis maintenant plus loin de la mort que je n'étais en ma jeunesse. Correspondance, année 1640, Au R.

P.

MERSENNE, 30 juillet 1640. ) C'est un abus de croire que nous nous souvenons mieux de ce que nous avons fait en jeunesse que de ce que nous avons faitdepuis : et pour celles dont nous nous souvenons, ce n'est pas seulement à cause des impressions que nous reçues en jeunesse, maisprincipalement à cause que nous les avons répétées et renouvelées depuis en nous en ressouvenant à divers temps. Correspondance, année 1640, A MONSIEUR ***, Sans date.

(Les éditions contemporaines datent une partie de cette lettre du 14 novembre 1640). Et parce que j'ai vu souvent des vieillards qui m'ont dit avoir été plus malsains en leur jeunesse que beaucoup d'autres qui sontmorts plus tôt qu'eux, il me semble que, quelque faiblesse ou disposition du corps que nous ayons, nous devons user de la vie eten disposer les fonctions en même façon que si nous étions assurés de parvenir jusqu'à une extrême vieillesse : Correspondance, année 1644, A UN R.

P.

JÉSUITE, 15 MAI 1644 (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 2 mai 1644). car je serai ravi de retourner à La Flèche, où j'ai demeuré huit ou neuf ans de suite en ma jeunesse ; Correspondance, année 1644, A UN R.

P.

JESUITE (P.

CHARLET), 1 er Octobre 1644. Ayant enfin publié les Principes de cette philosophie, qui a donné de l'ombrage à quelques-uns, vous êtes un de ceux à qui jedésire le plus de l'offrir, tant à cause que je vous suis obligé de tous les fruits que je puis tirer de mes études, vu les soins que vousavez pris de mon institution en ma jeunesse, comme aussi à cause que je sais combien vous pouvez, pour empêcher que mesbonnes intentions ne soient mal interprétées par ceux de votre Compagnie qui ne me connaissent pas. Correspondance, année 1644, AU R.

P.

CHARLET, JESUITE, 18 décembre 1644.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 9 février 1645.). Car, ayant de très grandes obligations à ceux de votre compagnie, et particulièrement à vous, qui m'avez tenu lieu de pèrependant tout le temps de ma jeunesse, je serais extrêmement marri d'être mal avec aucun des membres dont vous êtes le chef auregard de la France.. »

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