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Le mot "juge" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 18/07/2010

Extrait du document

descartes

Règles pour la direction de l'esprit, Règle douzième.

ainsi quand je juge qu'une figure n'est pas en mouvement, je puis dire que mon idée est composée, en quelque façon, de la figure et du repos, et ainsi des autres.

Nous dirons, en troisième lieu, que ces éléments simples sont tous connus par eux-mêmes, et ne contiennent rien de faux, ce qui se verra facilement si nous distinguons la faculté de l'intelligence qui voit et connaît les choses, de celle qui juge en affirmant et en niant.

Et qu'on ne juge pas pour cela que l'imagination nous représente fidèlement les objets des sens :

  Règles pour la direction de l'esprit, Règle quatorzième.

Il remarquera en effet qu'il ne l'aperçoit pas abstraction faite de tout sujet, mais qu'il l'imagine tout autrement qu'il ne la juge :

Quel géomètre n'obscurcit pas malgré les principes l'évidence de son objet, quand il juge que les lignes n'ont pas de largeur, ni les surfaces de profondeur, et qu'après cela il les compose les unes avec les autres, sans songer que cette ligne dont il conçoit que le mouvement engendre une surface, est un corps véritable, et que celle au contraire qui manque de largeur n'est rien qu'une modification du corps, etc.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

et ceux qui ont été longtemps bons avocats ne sont pas pour cela par après meilleurs juges.

et je ne m'étonne aucunement des extravagances qu'on attribue à tous ces anciens philosophes dont nous n'avons point les écrits, ni ne juge pas pour cela que leurs pensées aient été fort déraisonnables, vu qu'ils étaient des meilleurs esprits de leurs temps, mais seulement qu'on nous les a mal rapportées.

car, bien que je n'aime pas la gloire par excès, ou même, si j'ose le dire, que je la haïsse en tant que je la juge contraire au repos, lequel j'estime sur toutes choses, toutefois aussi je n'ai jamais tâché de cacher mes actions comme des crimes, ni n'ai usé de beaucoup de précautions pour être inconnu, tant à cause que j'eusse cru me faire tort, qu'à cause que cela m'aurait donné quelque espèce d'inquiétude, qui eût derechef été contraire au parfait repos d'esprit que je cherche ;

et pour ceux qui joignent le bon sens avec l'étude, lesquels seuls je souhaite pour mes juges, ils ne seront point, je m'assure, si partiaux pour le latin, qu'ils refusent d'entendre mes raisons parce que je les explique en langue vulgaire.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SIXIEME, DE LA VISION.

Et comme cet aveugle ne juge point qu'un corps soit double, encore qu'il le touche de ses deux mains, ainsi, lorsque nos yeux sont tous deux disposés en la façon qui est requise pour porter notre attention vers un même lieu, ils ne nous y doivent faire voir qu'un seul objet, nonobstant qu'il s'en forme en chacun d'eux une peinture.

Et il est manifeste aussi que la figure se juge par la connaissance, ou l'opinion, qu'on a de la situation des diverses parties des objets, et non par la ressemblance des peintures qui sont dans l'oeil :

Or la raison qui les fait paraître plus proches, est que le mouvement dont la prunelle s'étrécit pour éviter la force de leur lumière, est tellement joint avec celui qui dispose tout l'oeil à voir distinctement les objets proches, et par lequel on juge de leur distance, que l'un ne se peut guère faire, sans qu'il se fasse aussi un peu de l'autre :

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION.

Car par exemple, si en regardant l'objet X au travers du verre P, on dispose son oeil C en même sorte qu'il devrait être pour voir un autre objet qui serait à vingt ou trente pas de lui, et que, n'ayant d'ailleurs aucune connaissance du lieu où est cet objet X, on le juge être véritablement à trente pas, il semblera plus d'un million de fois plus grand qu'il n'est, en sorte qu'il pourra devenir d'une puce un éléphant ;

d'autant fait-on qu'elle représente moins d'objets, à cause que l'espace qu'elle occupe ne peut aucunement être augmenté, si ce n'est peut-être de fort peu en la renversant, ce que je juge être à rejeter pour d'autres raisons.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS DIXIEME, DE LA FACON DE TAILLER LES VERRES.

Et afin que la difficulté que vous pourrez trouver en la construction de ces dernières lunettes ne vous dégoûte, je vous veux avertir qu'encore que d'abord leur usage n'attire pas tant que celui de ces autres qui semblent promettre de nous élever dans les cieux, et de nous y montrer sur les astres des corps aussi particuliers et peut-être aussi divers que ceux qu'on voit sur la terre, je les juge toutefois beaucoup plus utiles, à cause qu'on pourra voir par leur moyen les divers mélanges et arrangements des petites parties dont les animaux et les plantes, et peut-être aussi les autres corps qui nous environnent, sont composés, et de là tirer beaucoup d'avantage pour venir à la connaissance de leur nature.

Je ne vous parle point de plusieurs autres particularités qu'on doit observer en les taillant, ni aussi de plusieurs autres choses que j'ai tantôt dit être requises en la construction des lunettes, car il n'y en a aucune que je juge si difficile qu'elle puisse arrêter les bons esprits.

  LES METEORES, DISCOURS QUATRIEME, Des vents.

car ce sont les juges les plus certains que nous puissions avoir pour connaître la force de la lumière.

  LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S'ALLUMENT EN L'AIR.

Et même je juge qu'elle doit être d'autant plus grande que cette nue a paru au commencement plus petite ;

Même, d'autant qu'il y a des exhalaisons de plusieurs diverses natures, je ne juge pas qu'il soit impossible que les nues en les pressant n'en composent quelquefois une matière qui, selon la couleur et la consistance qu'elle aura, semble du lait, ou du sang ou de la chair, ou bien qui en se brûlant devient telle qu'on la prenne pour du fer ou des pierres, ou enfin qui en se corrompant engendre quelques petits animaux en peu de temps ;

  LES METEORES, DISCOURS HUITIEME, DE L'ARC-EN-CIEL.

Ce que je ne juge pas pouvoir être arrivé, si ce n'est qu'il y ait eu des grains de grêle fort ronds et fort transparents, mêlés parmi la pluie, dans lesquels la réfraction étant notablement plus grande que dans l'eau, l'arc-en-ciel extérieur aura dû y être beaucoup plus grand, et ainsi paraître au-dessus de l'autre.

  LES METEORES, DISCOURS DIXIEME, De l'apparition de plusieurs soleils.

Mais je ne juge pas pour cela que leur centre soit toujours en la ligne droite tirée de l'oeil vers le soleil, si précisément qu'y est celui de l'arc-en-ciel ;

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE V, Du nombre des éléments et de leurs qualités.

à savoir celui de la terre, duquel je juge que les parties sont d'autant plus grosses et se remuent d'autant moins vite, à comparaison de celles du second, que font celles-ci à comparaison de celles du premier.

Et l'on peut se représenter tous ces corps ainsi que des éponges dans lesquelles, encore qu'il v ait quantité de pores ou petits trous, qui sont toujours pleins d'air ou d'eau, ou de quelque autre semblable liqueur, on ne juge pas toutefois que ces liqueurs entrent en la composition de l'éponge.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Abrégé des six méditations suivantes.

non que je les juge fort utiles pour prouver ce qu'elles prouvent, à savoir, qu'il y a un monde, que les hommes ont des corps, et autres choses semblables, qui n'ont jamais été mises en doute par aucun homme de bon sens ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Première Méditation.

Et même, comme je juge quelquefois que les autres se trompent dans les choses qu'ils pensent le mieux savoir, que sais-je qu'il n'a point fait que je me trompe aussi toutes les fois que je fais l'addition de deux et de trois, ou que je nombre les côtés d'un carré, ou que je juge de quelque chose encore plus facile, si l'on se peut imaginer rien de plus facile que cela ?

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.

personne n'en doute, personne ne juge autrement.

Mais je juge que ce sont des hommes, et ainsi je comprends par la seule puissance de juger qui réside en mon esprit, ce que je croyais voir de mes yeux.

Car si je juge que la cire est, ou existe, de ce que je la vois, certes il suit bien plus évidemment que je suis, ou que j'existe moi-même, de ce que je la vois.

De même, si je juge que la cire existe, de ce que je la touche, il s'ensuivra encore la même chose, à savoir que je suis ;

et si je le juge de ce que mon imagination, ou quelque autre cause que ce soit, me le persuade, je conclurai toujours la même chose.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Troisième.

Or la principale erreur et la plus ordinaire qui s'y puisse rencontrer, consiste en ce que je juge que les idées qui sont en moi sont semblables, ou conformes à des choses qui sont hors de moi ;

et il suffit que j'entende bien cela, et que je juge que toutes les choses que je conçois clairement, et dans lesquelles je sais qu'il y a quelque perfection, et peut-être aussi une infinité d'autres que j'ignore, sont en Dieu formellement ou éminemment, afin que l'idée que j'en ai soit la plus vraie, la plus claire et la plus distincte de toutes celles qui sont en mon esprit.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième.

et si j'assure ce qui n'est pas vrai, il est évident que je me trompe, même aussi, encore que je juge selon la vérité, cela n'arrive que par hasard, et je ne laisse pas de faillir, et d'user mal de mon libre arbitre ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

mais, au contraire, je crois qu'elle ne peut être conçue que par l'entendement seul, et qu'en effet elle n'est que cela même que nous apercevons par son moyen, soit lorsau'il conçoit, soit lorsqu'il juge, soit lorsqu'il raisonne.

car, quand je juge que l'obscurité doit être ôtée de nos pensées pour leur Pouvoir donner notre consentement sans aucun danger de faillir, c'est l'obscurité même qui me sert de matière, pour former un jugement clair et distinct.

Car encore que je ne voie rien, entre les choses que vous m'avez proposées, que je n'eusse auparavant rejeté ou expliqué dans mes Méditations (comme, par exemple, ce que vous avez allégué des mouches qui sont produites par le soleil, des Canadiens, des Ninivites, des Turcs, et autres choses semblables, ne peut venir en l'esprit à ceux qui, suivant l'ordre de ces Méditations, mettront à part pour quelque temps toutes les choses qu'ils ont apprises des sens, pour prendre garde à ce que dicte la plus pure et plus saine raison, c'est pourquoi je pensais avoir déjà rejeté toutes ces choses), encore, dis-je, que cela soit, je juge néanmoins que ces objections seront utiles à mon dessein, d'autant que je ne me promets pas d'avoir beaucoup de lecteurs qui veuillent apporter tant d'attention aux choses que j'ai écrites, qu'étant parvenus à la fin, ils se ressouviennent de tout ce qu'ils auront lu auparavant ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS.

Et quoique le fer et le feu ne se manient jamais sans péril par des enfants ou par des imprudents, néanmoins, parce qu'ils sont utiles pour la vie, il n'y a personne qui juge qu'il se faille abstenir pour cela de leur usage.

Il reste le sacrement de l'Eucharistie, avec lequel Monsieur Arnauld juge que mes opinions ne sauraient convenir, parce que, dit-il, nous tenons pour article de foi que, la substance du pain étant ôtée du pain eucharistique, les seuls accidents y demeurent.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SECONDE MÉDITATION.

Et je ne vois pas, ô chair, sur quel argument vous vous fondez pour assurer avec tant de certitude que le chien discerne et juge de la même façon que nous, sinon parce que, voyant qu'il est aussi composé de chair, vous vous persuadez que les mêmes choses qui sont en vous se rencontrent aussi en lui.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA TROISIEME MÉDITATION.

Et je ne juge point non plus de ce que j'ignore, car j'ai apporté les raisons du jugement que je faisais, qui sont telles que vous n'avez encore pu jusques ici en réfuter la moindre.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, A LA SERENISSIME PRINCESSE ELISABETH.

Car quiconque a une volonté ferme et constante d'user toujours de sa raison le mieux qu'il est en son pouvoir, et de faire en toutes ses actions ce qu'il juge être le meilleur, est véritablement sage autant que sa nature permet qu'il le soit ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 14.

Lorsque par après elle fait une revue sur les diverses idées ou notions qui sont en soi, et qu'elle y trouve celle d'un être tout-connaissant, tout-puissant et extrêmement parfait, elle juge facilement, par ce qu'elle aperçoit en cette idée que Dieu, qui est cet être tout parfait, est ou existe :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 2.

Nous devons conclure aussi qu'un certain corps est plus étroitement uni à notre âme que tous les autres qui sont au monde, parce que nous apercevons clairement que la douleur et plusieurs autres sentiments nous arrivent sans que nous les ayons prévus, et que notre âme, par une connaissance qui lui est naturelle, juge que ces sentiments ne procèdent point d'elle seule, en tant qu'elle est une chose qui pense, mais en tant qu'elle est unie à une chose étendue qui se meut par la disposition de ses organes, qu'on nomme proprement le corps d'un homme.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 46.

chacune à part autour de son propre centre, au moyen de quoi elles ont composé un corps liquide, tel que je juge être le ciel ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 93.

Or, encore que ces parties cannelées soient fort différentes des plus petites parties du premier élément, je ne laisse pas de les comprendre sous ce nom du premier élément, pendant qu'elles sont autour des parties du second, tant à cause que je ne remarque point qu'elles y produisent aucuns effets différents, comme aussi à cause que je juge qu'entre ces parties cannelées et les plus petites il y en a de moyennes d'une infinité de diverses grandeurs, ainsi qu'il est aisé à prouver par la diversité des lieux par où elles passent et qu'elles remplissent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 128.

mais je juge que ce n'a été qu'une même, dont il a tiré l'histoire de deux auteurs, Regiomontanus et Pontanus, qui l'ont expliquée en termes différents, et qu'on dit avoir paru en l'année 1475, entre les étoiles de la Vierge, et avoir été au commencement assez petite et tardive en son mouvement ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 157.

au moins dans un aimant sphérique, à l'exemple duquel on juge que les pôles des autres aimants sont les points où leur vertu paraît le plus ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 170.

Mais encore que je n'aie point fait d'expérience qui m'assure que cela soit vrai, je juge néanmoins que la déclinaison d'un aimant ainsi planté n'est pas la même, et peut-être aussi qu'elle n'est pas si grande que lorsque la ligne qui joint ses pôles est parallèle à l'horizon ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 190.

Ainsi, lorsqu'on nous dit quelque nouvelle, l'âme juge premièrement si elle est bonne ou mauvaise ;

  LES PASSIONS DE L'AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

Ce qui est cause que je me suis proposé de vous tourmenter un peu par cette lettre, et de me venger de ce que vous m'avez refusé votre traité des Passions, en vous reprochant librement la négligence, et les autres défauts, que je juge empêcher que vous ne fassiez valoir votre talent autant que vous pouvez, et que votre devoir vous y oblige.

  LES PASSIONS DE L'AME, RÉPONSE de DESCARTES à la LETTRE Iere.

La première est que je n'ai aucune opinion que le dessein que je juge que vous avez eu en l'écrivant puisse réussir.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 57.

Car non seulement lorsqu'on désire acquérir un bien qu'on n'a pas encore, ou bien éviter un mal qu'on juge pouvoir arriver, mais aussi lorsqu'on ne souhaite que la conservation d'un bien ou l'absence d'un mal, qui est tout ce a quoi se peut étendre cette passion, il est évident qu'elle regarde toujours l'avenir.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 81.

Et si on juge que ce soit un bien de le posséder ou d'être associé avec lui d'autre façon que de volonté, on le désire :

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 87.

ce qui est cause qu'on le juge contraire à soi-même.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 200.

et on juge ordinairement que la colère de ceux qui pâlissent est plus à craindre que n'est la colère de ceux qui rougissent.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 206.

Car, encore que le peuple juge très mal, toutefois, à cause que nous ne pouvons vivre sans lui, et qu'il nous importe d'en être estimés, nous devons souvent suivre ses opinions plutôt que les nôtres, touchant l'extérieur de nos actions.

  Correspondance, année 1629, A R. P. MERSENNE, 8 octobre 1629.

Pour ce livre de camayeux et de talismans, je juge du titre qu'il ne doit contenir que des chimères ;

  Correspondance, année 1629, Au R. P. MERSENNE, 20 novembre 1629.

Pour votre façon d'examiner la bonté des consonances, vous m'avez appris ce que j'en vais dire, qu'elle est trop subtile pour être distinguée de l'oreille, qui est seule juge de cela.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE, 25 février 1630.

mais parce que je ne connais que deux personnes avec qui il ait jamais eu quelque chose à démêler, qui sont Monsieur M et Monsieur M (Mydorge et Morin), et qu'il se plaint de tous les deux, je ne saurais que je ne juge qu'il tient quelque chose de cette humeur, ou il faut dire qu'il est bien malheureux.

Ce qui est si certain, que je juge que, si on avait bien fouetté un chien cinq ou six fois au son du violon, sitôt qu'il ouïrait une autre fois cette musique, il commencerait à crier et à s'enfuir.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE , 20 mai 1630. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 mai 1630.).

De sorte que je juge qu'il y en pourra encore avoir d'assez fous pour les imprimer à leurs dépens, et qu'il se trouvera aussi des lecteurs assez faciles pour en acheter les exemplaires, et les relever de leur folie.

  Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

En quoi toutefois je ne juge pas que vous agissiez assez prudemment.

Et je témoigne bien n'avoir aucune rancune contre vous, puisque je ne vous cèle rien de ce que je juge vous devoir être le plus utile ;

  Correspondance, année 1632, AU R. P. MERSENNE, Avril 1632. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1632.).

et toutefois je suis si peu sage, que je ne saurais m'empêcher d'y rêver, encore que je juge que cela ne servira qu'à me faire perdre du temps, ainsi qu'il a déjà fait depuis deux mois, que je n'ai rien du tout avancé en mon Traité ;

  Correspondance, année 1633, AU R. P. MERSENNE, Mars 1633. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 5 avril 1632.).

Je juge bien que vous aurez voulu différer jusques à ce que je vous eusse envoyé le Traité que je vous avais promis à ces Pâques ;

  Correspondance, année 1634, Au R. P. MERSENNE, 10 janvier 1634. (Les éditions contemporaines datent cette lettre d'avril 1634.).

ce qui peut sembler fort incroyable à plusieurs, mais je ne le juge pas impossible, et je crois que c'est une chose très digne d'être examinée.

Pour les expériences que vous me mandez de Galilée, je les nie toutes, et je ne juge pas pour cela que le mouvement de la terre en soit moins probable.

  Correspondance, année 1634, Au R. P. MERSENNE, 15 mars 1634 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de février 1634.).

et je ne demeure pas cependant sans rien faire, mais je ne pense pour maintenant qu'à m'instruire moi-même, et me juge fort peu capable de servir à instruire les autres, principalement ceux qui, ayant déjà acquis quelque crédit par de fausses opinions, auraient peut-être peur de le perdre, si la vérité se découvrait.

  Correspondance, année 1636, Au R. P. MERSENNE, mars 1636.

Je juge l'expérience des sons qui ne vont pas plus vite selon le vent que contre le vent, être véritable, au moins, ad sensum ;

  Correspondance, année 1637, A UN REVEREND PERE JESUITE, 15 juin 1637 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 14 juin 1637.).

Je juge bien que vous n'aurez pas retenu les noms de tous les disciples que vous aviez il y a vingt-trois ou vingt-quatre ans, lorsque vous enseigniez la philosophie à La Flèche, et que je suis du nombre de ceux qui sont effacés de votre mémoire.

  Correspondance, année 1638, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 12 janvier 1638 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars, avril ou mai 1638).

Mais si l'on veut conclure son existence du sentiment ou de l'opinion qu'on a qu'on respire, en sorte qu'encore même que cette opinion ne fût pas vraie, on juge toutefois qu'il est impossible qu'on l'eût, si on n'existait, on conclut fort bien ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

(Petit), je n'ai nullement approuvé son écrit, et je juge qu'il a eu envie d'être de fête, et de faire des objections sans avoir eu toutefois aucune chose à objecter ;

Je juge tout autrement de Monsieur Morin, auquel je crois avoir de l'obligation de ses objections, comme généralement je croirai en avoir à tous ceux qui m'en proposeront à dessein de faire que la vérité se découvre.

pour la théorie je vous en laisse le juge.

  Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638.

mais comme, lorsqu'on voit des fruits en un pays, où ils n'ont point été envoyés d'ailleurs, on juge plutôt qu'il y a des plantes qui les y produisent, que non pas qu'ils y croissent d'eux-mêmes, je crois que les vérités particulières, que j'ai traitées en mes essais (au moins si ce sont des vérités), donnent plus d'occasion de juger que je dois avoir quelque connaissance des causes générales dont elles dépendent, que non pas que j'aie pu sans cela les découvrir.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 15 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 25 janvier 1638).

Au reste, je crains bien qu'il n'y ait encore guère personne qui ait entièrement pris le sens des choses que j'ai écrites, ce que je ne juge pas néanmoins être arrivé à cause de l'obscurité de mes paroles, mais plutôt à cause que paraissant assez faciles, on ne s'arrête pas à considérer tout ce qu'elles contiennent.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 18 JANVIER 1638.

Et parce que je juge qu'il n'aura pas manqué de se vanter à mon préjudice en plusieurs de ses écrits, je crois qu'il est à propos que plusieurs voient aussi mes défenses ;

Vous me demandez si je crois que l'eau soit en son état naturel étant liquide, ou étant glacée, à quoi je réponds que je ne connais rien de violent dans la nature, sinon au respect de l'entendement humain, qui nomme violent ce qui n'est pas selon sa volonté, ou selon ce qu'il juge devoir être ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 24 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er mars 1638).

et ce serait me faire grande injustice de ne montrer leurs objections et mes réponses qu'aux amis de Monsieur de Fermat afin qu'ils fussent ensemble juges et parties.

  Correspondance, année 1638, A MONSIEUR ***, 25 Août 1638.

Pour la philosophie de Monsieur Vander Scotten, je la trouve fort rare, et ne la juge pas néanmoins impossible.

  Correspondance, année 1639, A MONSIEUR (DE BEAUNE), 30 avril 1639.

Il ne me reste plus à vous dire que ce qui me donne de la difficulté touchant la vitesse, et ensemble ce que je juge de la nature de la pesanteur, et de ce que vous nommez inertie naturelle.

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 20 février 1639.

Vous en aurez aisément une copie de Monsieur Hardy, et je serai bien aise que Monsieur de Beaune juge par là, qui c'est qui a le plus contribué à l'invention de cette règle.

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

et parce que son image, qui se peint au fond de l'oeil, est beaucoup plus grande que celle d'une étoile, on juge aussi cette flamme plus grande.

  Correspondance, année 1640, A Monsieur REGIUS, 22 mai 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 mai.).

Elle est conçue en termes si doux et si modérés, que les juges n'auraient pu s'exprimer autrement, s'il leur avait fallu condamner quelque hommes de grande qualité ;

  Correspondance, année 1640, A UN R. P. DOCTEUR DE SORBONNE, 11 novembre 1640.

Je juge bien qu'il aurait pu être beaucoup mieux suivi par un autre, et que j'aurai omis plusieurs choses qui avaient besoin d'être expliquées ;

et surtout à cause que c'est la cause de Dieu que j'ai entrepris de défendre, j'espère beaucoup d'assistance de vous en ceci, tant par votre conseil, en avertissant le Père Mersenne de la façon qu'il doit ménager cette affaire, que par votre faveur, en me procurant des juges favorables, et en vous mettant de leur nombre.

  Correspondance, année 1640, AU R. P. MERSENNE, 31 décembre 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 décembre 1640 ( ?)).

Ainsi je ne juge pas qu'il soit aucunement à propos, ni même possible, d'insérer dans mes Méditations la réponse aux objections qu'on y peut faire ;

Je serai bien aise que Monsieur des Argues soit aussi un de mes juges, s'il lui plaît d'en prendre la peine, et je me fie plus en lui seul qu'en trois théologiens.

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE , 8 janvier 1641 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 31 décembre 1640.).

Pour le mystère de la Trinité, je juge, avec saint Thomas, qu'il est purement de la foi, et ne se peut connaître par la lumière naturelle.

  Correspondance, année 1641, AU R. P. MERSENNE, Mon Révérend Père,.

ou du moins, s'il juge que ces choses ne doivent point en être retranchées, qu'il permette qu'on imprime son nom pour me servir d'excuse envers les lecteurs.

  Correspondance, année 1641, A Monsieur REGIUS, Novembre 1641. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de décembre 1641.).

mais l'expérience est facile à faire, et si elle réussit, vous la mettrez comme certaine, sans vous servir de ces expressions, je juge, il me semble que cela est ainsi.

  Correspondance, année 1642, A UN R. P. DE L'ORATOIRE. DOCTEUR DE SORBONNE, Sans date précise (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 19 janvier 1642.).

Et je ne vois ici aucune difficulté, qu'à cause qu'on juge superflu de croire qu'elle pense, lorsqu'il ne nous en reste aucun souvenir par après ;

  Correspondance, année 1642, A MONSIEUR *** (Monsieur de Zuytlichem), 8 octobre 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 octobre 1642.).

Je trouve plusieurs choses fort bonnes dans ses trois dialogues, mais pour le second, où il a voulu imiter Galilée, je le trouve juge trop subtil.

  Correspondance, année 1645, A Monsieur CLERSELIER, 17 février 1645.

car je juge de là que vous n'en avez point trouvé en ce qui les précède, et que vous n'en trouverez pas aussi beaucoup au reste, ni en ces règles non plus, lorsque vous aurez pris garde qu'elles ne dépendent que d'un seul principe, qui est que, lorsque deux corps se rencontrent, qui ont en eux des modes incompatibles, il se doit véritablement faire quelque changement en ces modes, pour les rendre compatibles, mais que ce changement est toujours le moindre qui puisse être, c'est-à-dire que, si, certaine quantité de ces modes étant changée, ils peuvent devenir compatibles, il ne s'en changera point une plus grande quantité.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 mars 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai ou juin 1645.).

à quoi je juge que les eaux de Spa sont très propres, surtout si votre altesse observe, en les prenant, ce que les médecins ont coutume de recommander, qui est qu'il se faut entièrement délivrer l'esprit de toutes sortes de pensées tristes, et même aussi de toutes sortes de méditations sérieuses touchant les sciences, et ne s'occuper qu'à imiter ceux qui, en regardant la verdeur d'un bois, les couleurs d'une fleur, le vol d'un oiseau, et telles choses qui ne requièrent aucune attention, se persuadent qu'ils ne pensent à rien.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 20 avril 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 21 juillet 1645.).

C'est pourquoi, afin de suppléer au défaut de mon esprit, qui ne peut rien produire de soi-même, que je juge mériter d'être lu par votre altesse, et afin que mes lettres ne soient pas entièrement vides et inutiles, je me propose de les remplir dorénavant des considérations que je tirerai de la lecture de quelque livre, à savoir de celui que Sénèque a écrit, de vita beata, si ce n'est que vous aimiez mieux en choisir un autre, ou bien que ce dessein vous soit désagréable.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 15 septembre 1645.).

A quoi peut aussi beaucoup servir qu'on juge dignement des oeuvres de Dieu, et qu'on ait cette vaste idée de l'étendue de l'univers, que j'ai tâché de faire concevoir au troisième livre de mes Principes.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).

Il me semble aussi qu'on n'a point sujet de se repentir, lorsqu'on a fait ce qu'on a jugé être meilleur au temps qu'on a dû se résoudre à l'exécution, encore que, par après, y repensant avec plus de loisir, on juge avoir failli ;

  Correspondance, année 1646, A MONSIEUR *** (A HUYGENS), Sans date. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1646).

Et de plus les juges d'ici l'ont absous, mais par une faveur trop précipitée, laquelle ayant obligé le Fiscal à se porter appelant de leur sentence, il n'ose pas se présenter derechef devant la justice, laquelle doit suivre la rigueur des lois, sans avoir égard aux personnes ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er février 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 novembre 1645.).

Et parce qu'on juge ordinairement de ce que les autres feront, par ce qu'on voudrait faire, si on était en leur place, il arrive souvent que les esprits ordinaires et médiocres, étant semblables à ceux avec lesquels ils ont à traiter, pénètrent mieux dans leurs conseils et font plus aisément réussir ce qu'ils entreprennent que ne font les plus relevés, lesquels, ne traitant qu'avec ceux qui leur sont de beaucoup inférieurs en connaissance et en prudence, jugent tout autrement qu'eux des affaires.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Juin 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai 1646.).

A quoi je ne juge pas qu'il sort besoin d'avoir une connaissance exacte de la vérité de chaque chose, ni même d'avoir prévu en particulier tous les accidents qui peuvent survenir, ce qui serait sans doute impossible ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 septembre 1646.

et il n'y en a point qui leur puisse nuire, que celle qui vient de l'injustice ou de l'arrogance que le peuple juge être en eux.

Car on voit même que ceux qui ont été condamnés à la mort, n'ont point coutume de haïr leurs juges, quand ils pensent l'avoir méritée ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 décembre 1646.

(Berlin), que je juge qu'il aura attendu votre retour pour vous l'offrir ;

  Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 1er février 1647.

La première n'est, ce me semble, autre chose sinon que, lorsque notre âme aperçoit quelque bien, soit présent, soit absent, qu'elle juge lui être convenable, elle se joint à lui de volonté, c'est-à-dire, elle se considère soi-même avec ce bien-là comme un tout dont il est une partie et elle l'autre.

car il y a une telle liaison entre l'une et l'autre, que, lorsque l'âme juge qu'un objet est digne d'elle, cela dispose incontinent le c_ur aux mouvements qui excitent la passion d'amour, et lorsque le c_ur se trouve ainsi disposé par d'autres causes, cela fait que l'âme imagine des qualités aimables en des objets, où elle ne verrait que des défauts en un autre temps.

Je juge que sa première passion a été la joie, parce qu'il n'est pas croyable que l'âme ait été mise dans le corps, sinon lorsqu'il a été bien disposé, et que, lorsqu'il est ainsi bien disposé, cela nous donne naturellement de la joie.

Or le chemin que je juge qu'on doit suivre, pour parvenir à l'amour de Dieu, est qu'il faut considérer qu'il est un esprit, ou une chose qui pense, en quoi la nature de notre âme ayant quelque ressemblance avec la sienne, nous venons à nous persuader qu'elle est une émanation de sa souveraine intelligence, et divinae quasi particula aurae.

Car en considérant les définitions de ces deux passions, je juge que l'amour que nous avons pour un objet qui ne le mérite pas, nous peut rendre pires que ne fait la haine que nous avons pour un autre que nous devrions aimer ;

  Correspondance, année 1647, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 12 mai 1647 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1647.).

On dit que les théologiens en veulent être juges, c'est-à-dire me mettre ici en une inquisition plus sévère que ne fut jamais celle d'Espagne, et me rendre l'adversaire de leur religion.

  Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 6 juin 1647.

à cause qu'il n'y en a aucun qui ne juge que la terre est plus petite au regard de tout le ciel, que n'est un grain de sable au regard d'une montagne.

  Correspondance, année 1647, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 6 juin 1647.

On achève l'impression de mes Principes en français, et parce que c'est l'Épître qu'on imprimera la dernière, j'en envoie ici la copie à votre altesse, afin que, s'il y a quelque chose qui ne lui agrée pas, et qu'elle juge devoir être mis autrement, il lui plaise me faire la faveur d'en avertir celui qui sera toute sa vie, etc.

  Correspondance, année 1647, REMARQUES DE RENÉ DESCARTES SUR UN CERTAIN PLACARD IMPRIMÉ AUX PAYS-BAS VERS LA FIN DE L'ANNÉE 1647, QUI PORTAIT CE TITRE ;.

car bien qu'il ne contienne rien qui s'adresse ouvertement à moi, et qu'il paraisse sans aucun nom, ni de l'auteur ni de l'imprimeur, toutefois, parce qu'il contient des opinions que je juge être très pernicieuses et très fausses, et qu'il a été imprimé en forme de placard, afin qu'il pût être commodément affiché aux portes des temples, et ainsi qu'il fût exposé à la vue de tout le monde, et aussi parce que j'ai appris qu'il a déjà été une autre fois imprimé en une autre forme, sous le nom d'un certain personnage qui s'en dit l'auteur, que la plupart estiment n'enseigner point d'autres opinions que les miennes, je me trouve obligé d'en découvrir les erreurs, de peur qu'elles ne me soient imputées par ceux qui, n'ayant pas lu mes écrits, pourront par hasard jeter les yeux sur de telles affiches.

  Correspondance, année 1647, REMARQUES SUR LE TITRE, REMARQUES SUR CHAQUE ARTICLE.

Car comme nous avons été premièrement hommes que faits chrétiens, il n'est pas croyable que quelqu'un embrasse sérieusement et tout de bon des opinions qu'il juge contraires à la raison qui le fait homme, pour s'attacher à la foi par laquelle il est chrétien.

  Correspondance, année 1648, MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er octobre 1648.

Je n'ai reçu aucune lettre, depuis cinq mois, de l'ami dont j'avais écrit ci-devant à votre Altesse,et parce qu'en sa dernière il me mandait fort ponctuellement les raisons qui avaient empêché la personne à laquelle il avait donné mes lettres, de me faire réponse, je juge que son silence ne vient que de ce qu'il attend encore cette réponse, ou bien peut-être qu'il a quelque honte de n'en avoir point à m'envoyer, ainsi qu'il s'était imaginé.

descartes

« d'autant fait-on qu'elle représente moins d'objets, à cause que l'espace qu'elle occupe ne peut aucunement être augmenté, si cen'est peut-être de fort peu en la renversant, ce que je juge être à rejeter pour d'autres raisons. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS DIXIEME, DE LA FACON DE TAILLER LES VERRES. Et afin que la difficulté que vous pourrez trouver en la construction de ces dernières lunettes ne vous dégoûte, je vous veux avertirqu'encore que d'abord leur usage n'attire pas tant que celui de ces autres qui semblent promettre de nous élever dans les cieux, etde nous y montrer sur les astres des corps aussi particuliers et peut-être aussi divers que ceux qu'on voit sur la terre, je les jugetoutefois beaucoup plus utiles, à cause qu'on pourra voir par leur moyen les divers mélanges et arrangements des petites partiesdont les animaux et les plantes, et peut-être aussi les autres corps qui nous environnent, sont composés, et de là tirer beaucoupd'avantage pour venir à la connaissance de leur nature. Je ne vous parle point de plusieurs autres particularités qu'on doit observer en les taillant, ni aussi de plusieurs autres choses quej'ai tantôt dit être requises en la construction des lunettes, car il n'y en a aucune que je juge si difficile qu'elle puisse arrêter lesbons esprits. LES METEORES, DISCOURS QUATRIEME, Des vents. car ce sont les juges les plus certains que nous puissions avoir pour connaître la force de la lumière. LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S'ALLUMENT EN L'AIR. Et même je juge qu'elle doit être d'autant plus grande que cette nue a paru au commencement plus petite ; Même, d'autant qu'il y a des exhalaisons de plusieurs diverses natures, je ne juge pas qu'il soit impossible que les nues en lespressant n'en composent quelquefois une matière qui, selon la couleur et la consistance qu'elle aura, semble du lait, ou du sang oude la chair, ou bien qui en se brûlant devient telle qu'on la prenne pour du fer ou des pierres, ou enfin qui en se corrompantengendre quelques petits animaux en peu de temps ; LES METEORES, DISCOURS HUITIEME, DE L'ARC-EN-CIEL. Ce que je ne juge pas pouvoir être arrivé, si ce n'est qu'il y ait eu des grains de grêle fort ronds et fort transparents, mêlés parmila pluie, dans lesquels la réfraction étant notablement plus grande que dans l'eau, l'arc-en-ciel extérieur aura dû y être beaucoupplus grand, et ainsi paraître au-dessus de l'autre. LES METEORES, DISCOURS DIXIEME, De l'apparition de plusieurs soleils. Mais je ne juge pas pour cela que leur centre soit toujours en la ligne droite tirée de l'oeil vers le soleil, si précisément qu'y estcelui de l'arc-en-ciel ; LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE V, Du nombre des éléments et de leurs qualités. à savoir celui de la terre, duquel je juge que les parties sont d'autant plus grosses et se remuent d'autant moins vite, àcomparaison de celles du second, que font celles-ci à comparaison de celles du premier. Et l'on peut se représenter tous ces corps ainsi que des éponges dans lesquelles, encore qu'il v ait quantité de pores ou petitstrous, qui sont toujours pleins d'air ou d'eau, ou de quelque autre semblable liqueur, on ne juge pas toutefois que ces liqueursentrent en la composition de l'éponge. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Abrégé des six méditations suivantes. non que je les juge fort utiles pour prouver ce qu'elles prouvent, à savoir, qu'il y a un monde, que les hommes ont des corps, etautres choses semblables, qui n'ont jamais été mises en doute par aucun homme de bon sens ; MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Première Méditation.. »

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