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Le mot "maladie" dans l'oeuvre de Descartes

Publié le 08/07/2010

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descartes

 

DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

 et qu’on se pourrait exempter d’une infinité de maladies, tant du corps que de l’esprit, et même aussi peut-être de l’affaiblissement de la vieillesse, si on avait assez de connaissance de leurs causes et de tous les remèdes dont la nature nous a pourvus.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS QUATRIEME, DES SENS EN GENERAL.

 car on voit des blessures et maladies qui, n’offensant que le cerveau seul, empêchent généralement tous les sens, encore que le reste du corps ne laisse point pour cela d’être animé.

L’HOMME.

 Notez aussi qu’elles se peuvent aisément épaissir en pituite, non pas jamais étant dans le cerveau, si ce n’est par quelque grande maladie, mais en ces larges espaces qui sont au-dessous de sa base, entre les narines et le gosier :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION 1re SUR LA MEDITATION PREMIÈRE, REPONSE.

 Et ce n’a point été pour acquérir de la gloire que Je les ai rapportées, mais je pense n’avoir pas été moins obligé de les expliquer, qu’un médecin de décrire la maladie dont il a entrepris d’enseigner la cure.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 196.

 Car, premièrement, il y a plusieurs maladies qui, bien qu’elles n’offensent que le cerveau seul, ôtent néanmoins l’usage de tous les sens, comme fait aussi le sommeil, ainsi que nous expérimentons tous les jours, et toutefois il ne change rien que dans le cerveau.

  LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

 En quoi le défaut de leur art et le besoin qu’on a de le perfectionner sont si évidents que, pour ceux qui ne conçoivent pas ce que c’est que la physique, il suffit de leur dire qu’elle est la science qui doit enseigner à connaître si parfaitement la nature de l’homme, et de toutes les choses qui lui peuvent servir d’aliments ou de remèdes, qu’il lui soit aisé de s’exempter par son moyen de toutes sortes de maladies.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 78.

 Et c’est ce qui fait durer la maladie de ceux qui sont aveuglément curieux, c’est-à-dire qui recherchent les raretés seulement pour les admirer et non point pour les connaître :

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 87.

 Mais, d’autant qu’il n’y a aucun bien dont la privation ne soit un mal, ni aucun mal considéré comme une chose positive dont la privation ne soit un bien, et qu’en recherchant, par exemple, les richesses, on fuit nécessairement la pauvreté, en fuyant les maladies on recherche la santé, et ainsi des autres, il me semble que c’est toujours un même mouvement qui porte à la recherche du bien, et ensemble à la fuite du mal qui lui est contraire.

  Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

 mais certes, je vois bien, par vos dernières lettres, que vous n’avez pas en cela péché par malice, mais que c’est sans doute une maladie qui vous tient.

 mais que cela ne serve point à fomenter votre maladie, de ce que j’avoue ici franchement avoir approuvé des choses que vous avez dites, car cela est arrivé si rarement que le plus ignorant du monde ne saurait discourir si mal de la philosophie qu’il n’en puisse dire par hasard autant qui s’accorde avec la vérité, et même plusieurs peuvent savoir la même chose, sans qu’aucun l’ait apprise des autres.

 Pourquoi donc, et quel droit avez-vous, ou plutôt quelle maladie vous tient, qui vous empêche de pouvoir souffrir que les autres, qui savent la même chose, puissent dire qu’elle leur appartient ?

 Toutefois, je n’ai pas grand sujet d’avoir pitié de vous, je vois bien que la maladie vous a rendu heureux, et que vous n’êtes pas moins opulent que cet homme, qui croyait que tous les vaisseaux qui abordaient au port de sa ville lui appartenaient.

 Mais certainement, pour dire la vérité, ces richesses qui craignent les voleurs, et qui requièrent tant de soins pour les conserver, vous rendent plus misérable qu’heureux et, si vous m’en croyez, vous n’aurez point de regret de les perdre, et tâcherez même de vous en défaire avec votre maladie.

 Mais d’autant que jusques à présent j’ai tâché d’ôter la cause de votre maladie, je veux maintenant tâcher d’en apaiser la douleur.

 Et moi, au contraire, je ne découvre les vôtres qu’à vous seul, et, jusqu’à présent, je les ai toujours dissimulés aux autres autant que j’ai pu, et les dissimulerai toujours à l’avenir, afin que vous puissiez plus facilement sortir de votre maladie, et revenir en votre bon sens, si toutefois il est encore quelque espérance de guérison.

 Et je ne célerai point que, pour lors, je ne connus point votre mal, peut-être à cause qu’il n’était pas si grand, ou bien à cause que, sachant de quel pays vous étiez et comment vous aviez été élevé, tout ce que vous faisiez de mal devant moi, je l’attribuais plutôt à rusticité et à ignorance, qu’à une telle maladie.

  Correspondance, année 1637, AU R. P. MERSENNE, Fin avril 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du début de juin 1637.).

 Monsieur de Zuytlichem a aussi reçu vos livres, mais s’il ne vous en a point écrit, ce sera que la maladie et la mort de sa femme, qui l’ont fort affligé depuis deux mois, l’en auront diverti.

  Correspondance, année 1638, A ***, Faute d’aucune indication, je laisse cette lettre non datée à la place où elle est dans toutes les éditions. Les éditions contemporaines la datent d’Août 1638.

 , elles sont si faibles et si mal trouvées que je crois qu’elles lui font plus de tort, en ce qu’elles découvrent la maladie de son esprit, qu’elles n’en sauraient faire à aucun autre.

  Correspondance, année 1639, AU R. P. MERSENNE, 15 novembre 1639. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 13 novembre 1639.).

 Pour moi, sans la crainte des maladies que cause la chaleur de l’air, j’aurais passé en Italie tout le temps que j’ai passé en ces quartiers, et ainsi je n’aurais pas été sujet à la calomnie de ceux qui disent que je vais au prêche ;

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 30 juillet 1640.

 et il n’y en a point qui ne soit autant ou plus sujette à altération que cette glande, qui, bien que fort petite et fort molle, toutefois à cause de sa situation, est si bien gardée au lieu où elle est, qu’elle n’y peut quasi être sujette à aucune maladie, non plus que l’humeur vitrée ou cristalline de l’oeil.

 Et il arrive bien plus souvent que des personnes deviennent troublées d’esprit, sans qu’on en sache la cause, auquel cas on la peut attribuer à quelque maladie de cette glande, qu’il n’arrive que la vue manque par quelque maladie de l’humeur cristalline ;

  Correspondance, année 1640, A MONSIEUR ***, Sans date. (Les éditions contemporaines datent une partie de cette lettre du 14 novembre 1640).

 Enfin j’avoue qu’un homme ,incommodé de maladie se doit estimer plus vieux qu’un autre, et qu’il vaut mieux se retirer sur son gain que sur sa perte.

  Correspondance, année 1641, A MONSIEUR ***, 10 JANVIER 1641 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mi-janvier 1641.).

 ce serait peut-être un remède plus fâcheux que la maladie ;

  Correspondance, année 1644, A MADAME ELISABETH, PRINCESSE PALATINE, 10 juillet 1644.

 Elle m’aurait entièrement rendu heureux, si elle ne m’avait appris que la maladie qu’avait votre Altesse, auparavant que je partisse de La Haye, lui a encore laissé quelques restes d’indispositions en l’estomac.

 et qu’ayant une maladie, on peut aisément se remettre par la seule force de la nature, principalement lorsqu’on est encore jeune.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er mai 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 4 août 1645.).

 de laquelle opinion nous pourrons nous dépouiller, en considérant que, puisque nous avons toujours suivi le conseil de notre raison, nous n’avons rien omis de ce qui était en notre pouvoir, et que les maladies et les infortunes ne sont pas moins naturelles à l’homme, que les prospérités et la santé.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er septembre 1645.).

 Comme, lorsque j’ai parlé d’une béatitude qui dépend entièrement de notre libre arbitre et que tous les hommes peuvent acquérir sans aucune assistance d’ailleurs, vous remarquez fort bien qu’il y a des maladies qui, ôtant le pouvoir de raisonner, ôtent aussi celui de jouir d’une satisfaction d’esprit raisonnable ;

  Correspondance, année 1646, A MONSIEUR *** (A HUYGENS), Sans date. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1646).

 et j’ai su qu’au temps que ce malheur lui est arrivé, il avait une extrême affliction, à cause de la maladie d’un sien enfant dont il attendait la mort à chaque moment, et que, pendant qu’il était auprès de lui, on le vint appeler pour secourir son beau-frère, qui était attaqué par leur commun ennemi.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Juin 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai 1646.).

 et ainsi on peut soupirer quelquefois par coutume, ou par maladie, mais cela n’empêche pas que les soupirs ne soient des signes extérieurs de la tristesse et du désir, lorsque ce sont ces passions qui les causent.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 septembre 1646.

 Tout ce que j’estime le plus inévitable sont les maladies du corps, desquelles je prie Dieu qu’il vous préserve ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 décembre 1646.

 car, encore qu’il soit quelquefois un peu incommode, je suis d’un pays où il est si ordinaire à ceux qui sont jeunes, et qui d’ailleurs se portent fort bien, que je ne le considère pas tant comme un mal, que comme une marque de santé, et un préservatif contre les autres maladies.

  Correspondance, année 1647, REMARQUES SUR LE TITRE, REMARQUES SUR CHAQUE ARTICLE.

 mais je l’ai dit au même sens que nous disons que la générosité, par exemple, est naturelle à certaines familles, ou que certaines maladies, comme la goutte ou la gravelle, sont naturelles à d’autres ;

 non pas que les enfants qui prennent naissance dans ces familles soient travaillés de ces maladies aux ventres de leurs mères, mais parce qu’ils naissent avec la disposition ou la faculté de les contracter.

  Correspondance, année 1648, A Monsieur CHANUT, mai 1648.

 J’y vois tant d’autres personnes qui se trompent en leurs opinions et en leurs calculs, qu’il me semble que c’est une maladie universelle.

  Correspondance, année 1649, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 20 février 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1649.).

Entre plusieurs fâcheuses nouvelles que j’ai reçues de divers endroits en même temps, celle qui m’a le plus vivement touché, a été la maladie de votre altesse.

 car elle est si courte, que, si les meurtriers pouvaient employer la fièvre, ou quelqu’autre des maladies dont la nature a coutume de se servir pour ôter les hommes du monde, on aurait sujet de les estimer plus cruels qu’ils ne sont, lorsqu’ils les tuent d’un coup de hache.

 

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« mais certes, je vois bien, par vos dernières lettres, que vous n'avez pas en cela péché par malice, mais que c'est sans doute unemaladie qui vous tient. mais que cela ne serve point à fomenter votre maladie, de ce que j'avoue ici franchement avoir approuvé des choses que vousavez dites, car cela est arrivé si rarement que le plus ignorant du monde ne saurait discourir si mal de la philosophie qu'il n'enpuisse dire par hasard autant qui s'accorde avec la vérité, et même plusieurs peuvent savoir la même chose, sans qu'aucun l'aitapprise des autres. Pourquoi donc, et quel droit avez-vous, ou plutôt quelle maladie vous tient, qui vous empêche de pouvoir souffrir que les autres,qui savent la même chose, puissent dire qu'elle leur appartient ? Toutefois, je n'ai pas grand sujet d'avoir pitié de vous, je vois bien que la maladie vous a rendu heureux, et que vous n'êtes pasmoins opulent que cet homme, qui croyait que tous les vaisseaux qui abordaient au port de sa ville lui appartenaient. Mais certainement, pour dire la vérité, ces richesses qui craignent les voleurs, et qui requièrent tant de soins pour les conserver,vous rendent plus misérable qu'heureux et, si vous m'en croyez, vous n'aurez point de regret de les perdre, et tâcherez même devous en défaire avec votre maladie. Mais d'autant que jusques à présent j'ai tâché d'ôter la cause de votre maladie, je veux maintenant tâcher d'en apaiser la douleur. Et moi, au contraire, je ne découvre les vôtres qu'à vous seul, et, jusqu'à présent, je les ai toujours dissimulés aux autres autantque j'ai pu, et les dissimulerai toujours à l'avenir, afin que vous puissiez plus facilement sortir de votre maladie, et revenir en votrebon sens, si toutefois il est encore quelque espérance de guérison. Et je ne célerai point que, pour lors, je ne connus point votre mal, peut-être à cause qu'il n'était pas si grand, ou bien à causeque, sachant de quel pays vous étiez et comment vous aviez été élevé, tout ce que vous faisiez de mal devant moi, je l'attribuaisplutôt à rusticité et à ignorance, qu'à une telle maladie. TEXTE: Correspondance, année 1637, AU R.

P.

MERSENNE, Fin avril 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du début de juin 1637.). DESCARTES Monsieur de Zuytlichem a aussi reçu vos livres, mais s'il ne vous en a point écrit, ce sera que la maladie et la mort de sa femme,qui l'ont fort affligé depuis deux mois, l'en auront diverti. TEXTE: Correspondance, année 1638, A ***, Faute d'aucune indication, je laisse cette lettre non datée à la place où elle est dans toutes les éditions.

Les éditions contemporaines la datent d'Août 1638.

DESCARTES , elles sont si faibles et si mal trouvées que je crois qu'elles lui font plus de tort, en ce qu'elles découvrent la maladie de son esprit,qu'elles n'en sauraient faire à aucun autre. TEXTE: Correspondance, année 1639, AU R.

P.

MERSENNE, 15 novembre 1639.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 13 novembre 1639.). DESCARTES Pour moi, sans la crainte des maladies que cause la chaleur de l'air, j'aurais passé en Italie tout le temps que j'ai passé en cesquartiers, et ainsi je n'aurais pas été sujet à la calomnie de ceux qui disent que je vais au prêche ; TEXTE: Correspondance, année 1640, Au R.

P.

MERSENNE, 30 juillet 1640. DESCARTES et il n'y en a point qui ne soit autant ou plus sujette à altération que cette glande, qui, bien que fort petite et fort molle, toutefois àcause de sa situation, est si bien gardée au lieu où elle est, qu'elle n'y peut quasi être sujette à aucune maladie, non plus quel'humeur vitrée ou cristalline de l'oeil. Et il arrive bien plus souvent que des personnes deviennent troublées d'esprit, sans qu'on en sache la cause, auquel cas on la peut. »

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