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Le mot "malice" dans l'oeuvre de Descartes

Publié le 08/07/2010

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descartes

 

MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième.

 Et quoiqu’il semble que pouvoir tromper soit une marque de subtilité, ou de puissance, toutefois vouloir tromper témoigne sans doute de la faiblesse ou de la malice.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

 D’où il est évident que je n’ai point parlé en ce lieu-là du mensonge qui s’exprime par des paroles, mais seulement de la malice interne et formelle qui se rencontre dans la tromperie, quoique néanmoins ces paroles que vous apportez du prophète :

Je ne voudrais pas néanmoins condamner ceux qui disent que Dieu peut proférer par ses prophètes quelque mensonge verbal, tels que sont ceux dont se servent les médecins quand ils déçoivent leurs malades pour les guérir, c’est-à-dire qui fût exempt de toute la malice qui se rencontre ordinairement dans la tromperie ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XVe.

C’est la commune opinion que les médecins ne pèchent point, qui déçoivent les malades pour leur propre santé, ni les pères qui trompent leurs enfants pour leur propre bien, et que le mal de la tromperie ne consiste pas dans la fausseté des paroles, mais dans la malice de celui qui trompe.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA QUATRIEME MÉDITATION.

 car la malice des citoyens, en tant que rapportée à la république, est quelque chose de positif ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 23.

 car il ne veut point la malice du péché, parce qu’elle n’est rien.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 29.

 car encore que l’adresse à pouvoir tromper semble être une marque de subtilité d’esprit entre les hommes, néanmoins jamais la volonté de tromper ne procède que de malice ou de crainte et de faiblesse, et par conséquent ne peut être attribuée à Dieu.

  Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

 mais certes, je vois bien, par vos dernières lettres, que vous n’avez pas en cela péché par malice, mais que c’est sans doute une maladie qui vous tient.

  Correspondance, année 1643, A Monsieur DE BUITENDIJCH, 1643.

 Car tout ce qui est ainsi feint et attribué par hypothèse n’est pas pour cela assuré par la volonté comme vrai, mais seulement proposé à l’entendement pour être examiné, et partant il ne contient en soi aucune raison formelle de malice ou de bonté ;

 celui-là dis-je, ne fait point de mal afin qu’il en vienne du bien, parce qu’il n’y a point du tout de malice en cela, mais il fait absolument un bien ;

  Correspondance, année 1646, A MONSIEUR *** (A HUYGENS), Sans date. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1646).

 C’est pourquoi les fautes ainsi commises, sans aucune malice préméditée, sont, ce me semble, les plus excusables.

  Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 1er février 1647.

 car, encore même que leur haine soit juste, ils se représentent si souvent les maux qu’ils reçoivent de leur ennemi, et aussi ceux qu’ils lui souhaitent, que cela les accoutume peu à peu à la malice.

 

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