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Le mot "manger" dans l'oeuvre de Descartes

Publié le 08/07/2010

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descartes

 

L’HOMME.

 Et si ces liqueurs sont disposées à employer plutôt leur action contre certaines viandes particulières que contre d’autres, ainsi que l’eau forte commune dissout plus aisément les métaux que la cire, elles agiront aussi d’une façon particulière contre les nerfs de l’estomac, laquelle sera cause que l’âme concevra pour lors l’appétit de manger de certaines viandes, plutôt que d’autres.

L’on peut ici remarquer la structure admirable de cette machine, qui est telle que la faim lui vient d’avoir été trop longtemps sans manger, dont la raison est que le sang se subtilise et devient plus âcre par la circulation ;

 et que cependant, venant à manger (ainsi qu’elle fait infailliblement de temps en temps, si elle peut trouver de quoi, parce que la faim l’y excite) le suc des viandes qui se mêle avec son sang le rend plus grossier, et fait par conséquent qu’il produit moins d’esprits .

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième.

 Mais quand j’examinais pourquoi de ce je ne sais quel sentiment de douleur suit la tristesse en l’esprit, et du sentiment de plaisir naît la joie, ou bien pourquoi cette je ne sais quelle émotion de l’estomac, que j’appelle faim, nous fait avoir envie de manger, et la sécheresse du gosier nous fait avoir envie de boire, et ainsi du reste, je n’en pouvais rendre aucune raison, sinon que la nature me l’enseignait de la sorte ;

 car il n’y a certes aucune affinité ni aucun rapport (au moins que je puisse comprendre) entre cette émotion de l’estomac et le désir de manger, non plus qu’entre le sentiment de la chose qui cause de la douleur, et la pensée de tristesse qui fait naître ce sentiment.

Or il n’y a rien que cette nature m’enseigne plus expressément, ni plus sensiblement, sinon que j’ai un corps, qui est mal disposé quand je sens de la douleur, qui a besoin de manger ou de boire, quand j’ai les sentiments de la faim ou de la soif, etc.

 et lorsque mon corps a besoin de boire ou de manger, je connaîtrais simplement cela même, sans en être averti par des sentiments confus de faim et de soif.

Mais nous nous trompons aussi assez souvent, même dans les choses auxquelles nous sommes directement portés par la nature, comme il arrive aux malades, lorsqu’ils désirent de boire ou de manger des choses qui leur peuvent nuire.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 48.

 tels sont les appétits de boire et de manger, etc.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 190.

 Les appétits naturels, comme la faim, la soif, et tous les autres, sont aussi des sentiments excités en l’âme par le moyen des nerfs de l’estomac, du gosier, et des autres parties, et sont entièrement différents de l’appétit ou de la volonté qu’on a de manger, de boire, et d’avoir tout ce que nous pensons être propre à la conservation de notre corps ;

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 90.

 Car, par exemple, la beauté des fleurs nous incite seulement à les regarder, et celle des fruits à les manger.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 107.

 Comme on voit en ceux qui ont pris avec grande aversion quelque breuvage étant malades, qu’ils ne peuvent rien boire ou manger par après qui en approche du goût, sans avoir derechef la même aversion ;

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 127.

 A propos de quoi Vivès écrit de soi-même que, lorsqu’il avait été longtemps sans manger, les premiers morceaux qu’il mettait en sa bouche l’obligeaient à rire ;

 ce qui pouvait venir de ce que son poumon, vide de sang par faute de nourriture, était promptement enflé par le premier suc qui passait de son estomac vers le coeur, et que la seule imagination de manger y pouvait conduire, avant même que celui des viandes qu’il mangeait y fût parvenu.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 208.

 Ce qui paraît principalement au boire et au manger, qui ne sont utiles que pendant qu’on a de l’appétit, et qui sont nuisibles lorsqu’on n’en a plus ;

  Correspondance, année 1639, AU R. P. MERSENNE, 15 novembre 1639. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 13 novembre 1639.).

 surtout il y faut manger peu, car les viandes de là nourrissent trop ;

  Correspondance, année 1640, A Monsieur REGIUS, 22 mai 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 mai.).

 La première se fait dans Ie ventricule et dans les intestins, lorsque la nourriture broyée par les dents et avalée par la bouche, ce qui s’entend du boire et du manger, est dissoute et convertie en chyle par la force de la chaleur que le coeur lui communique, et de l’humeur que Ies artères y ont poussée.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).

 et ceux de la soif ou de la faim avec les désirs de manger ou de boire , qui sont des passions ;

  Correspondance, année 1645, A UN SEIGNEUR (NEWCASTLE), octobre 1645.

 ou bien aussi, sans que le sang soit corrompu, il se peut faire qu’il ne contienne que peu ou point de telle liqueur, ce que je crois arriver à ceux qui ont été fort longtemps sans manger.

 Et cela confirme l’histoire d’un homme qu’on dit avoir conservé sa vie trois semaines sous terre sans rien manger, en buvant seulement son urine :

  Correspondance, année 1646, A UN SEIGNEUR. (NEWCASTLE), 23 novembre 1646.

 à savoir, ce sera un mouvement de l’espérance qu’elle a de manger, si l’on a toujours accoutumé de lui donner quelque friandise, lorsqu’elle l’a dit ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 décembre 1646.

 et si cette incommodité dure jusqu’au printemps, alors il sera aisé de la chasser avec quelques légers purgatifs, ou bouillons rafraîchissants, où il n’entre rien que des herbes qui soient connues en la cuisine, et en s’abstenant de manger des viandes où il y ait trop de sel ou d’épiceries.

  Correspondance, année 1647, REMARQUES SUR LE TITRE, REMARQUES SUR CHAQUE ARTICLE.

 Ne vaut-il pas mieux boire et manger et faire goûter à son âme des fruits de son travail ?

  Correspondance, année 1649, REPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORUS, 5 février 1649.

 Je ne m’arrête point à ces tours et finesses des chiens et des renards, ni à toutes les choses que les bêtes font, ou par crainte, ou pour attraper à manger, ou pour l’amour :

 

descartes

« TEXTE: LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 127. DESCARTES A propos de quoi Vivès écrit de soi-même que, lorsqu'il avait été longtemps sans manger, les premiers morceaux qu'il mettait ensa bouche l'obligeaient à rire ; ce qui pouvait venir de ce que son poumon, vide de sang par faute de nourriture, était promptement enflé par le premier suc quipassait de son estomac vers le coeur, et que la seule imagination de manger y pouvait conduire, avant même que celui desviandes qu'il mangeait y fût parvenu. TEXTE: LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 208. DESCARTES Ce qui paraît principalement au boire et au manger, qui ne sont utiles que pendant qu'on a de l'appétit, et qui sont nuisibleslorsqu'on n'en a plus ; TEXTE: Correspondance, année 1639, AU R.

P.

MERSENNE, 15 novembre 1639.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 13 novembre 1639.). DESCARTES surtout il y faut manger peu, car les viandes de là nourrissent trop ; TEXTE: Correspondance, année 1640, A Monsieur REGIUS, 22 mai 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 mai.).

DESCARTES La première se fait dans Ie ventricule et dans les intestins, lorsque la nourriture broyée par les dents et avalée par la bouche, cequi s'entend du boire et du manger, est dissoute et convertie en chyle par la force de la chaleur que le coeur lui communique, etde l'humeur que Ies artères y ont poussée. TEXTE: Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).

DESCARTES et ceux de la soif ou de la faim avec les désirs de manger ou de boire , qui sont des passions ; TEXTE: Correspondance, année 1645, A UN SEIGNEUR (NEWCASTLE), octobre 1645.

DESCARTES ou bien aussi, sans que le sang soit corrompu, il se peut faire qu'il ne contienne que peu ou point de telle liqueur, ce que je croisarriver à ceux qui ont été fort longtemps sans manger. Et cela confirme l'histoire d'un homme qu'on dit avoir conservé sa vie trois semaines sous terre sans rien manger, en buvantseulement son urine : TEXTE: Correspondance, année 1646, A UN SEIGNEUR.

(NEWCASTLE), 23 novembre 1646.

DESCARTES à savoir, ce sera un mouvement de l'espérance qu'elle a de manger, si l'on a toujours accoutumé de lui donner quelque friandise,lorsqu'elle l'a dit ; TEXTE: Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 décembre 1646.

DESCARTES et si cette incommodité dure jusqu'au printemps, alors il sera aisé de la chasser avec quelques légers purgatifs, ou bouillonsrafraîchissants, où il n'entre rien que des herbes qui soient connues en la cuisine, et en s'abstenant de manger des viandes où il yait trop de sel ou d'épiceries.. »

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