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Le mot "masse" dans l'oeuvre de Descartes

Publié le 08/07/2010

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descartes

 

Règles pour la direction de l’esprit, Règle huitième.

 s’il était privé de tous les outils nécessaires, il sera forcé de se servir d’une pierre dure ou d’une masse grossière de fer ;

  LES METEORES, DISCOURS QUATRIEME, Des vents.

 tant à cause qu’il suit le cours de toute la masse de l’air ;

 car la masse de la terre y étant moins échauffée, et la force du soleil n’y étant pas moindre, il doit y avoir plus d’inégalité entre la chaleur du jour, et la froideur de la nuit :

  LES METEORES, DISCOURS CINQUIEME, Des nues.

 et que ces deux vents se sont arrêtés au commencement l’un l’autre, environ l’espace FGP, où ils ont condensé quelques vapeurs, dont ils ont fait une masse confuse, pendant que leurs forces se balançant et se trouvant égales en cet endroit, ils y ont laissé l’air calme et tranquille.

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

 Et s’il rencontre des flocons de neige presque fondus, mais qui ne soient point encore arrondis en gouttes d’eau, alors il en fait cette grêle cornue, et de diverses figures irrégulières dont quelquefois les grains se trouvent fort gros, à cause qu’ils sont formés par un vent froid qui, chassant la nue de haut en bas, pousse plusieurs de ces flocons l’un contre l’autre et les gèle tous en une masse.

  L’HOMME.

Lorsque les liqueurs que j’ai dit ci-dessus servir comme d’eau forte dans son estomac, et y entrer sans cesse de toute la masse du sang par les extrémités des artères, n’y trouvent pas assez de viandes à dissoudre pour occuper toute leur force, elles la tournent contre l’estomac même, et agitant les petits filets de ses nerfs plus fort que de coutume, font mouvoir les parties du cerveau d’où ils viennent ;

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE V, Du nombre des éléments et de leurs qualités.

 en sorte que ces corps, entrelacés l’un dans l’autre, composent une masse qui est aussi solide qu’aucun corps le saurait être.

 Et même je crois que c’est assez de le concevoir comme une ou plusieurs grosses masses, dont les parties n’ont que fort peu ou point du tout de mouvement, qui leur fasse changer de situation à l’égard l’une de l’autre.

LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE VII, Des lois de la nature de ce nouveau monde.

 Car il est certain que ces corps peuvent souvent recevoir leur agitation des deux éléments de l’air et du feu, qui se trouvent toujours parmi eux sans y pouvoir être sentis, ainsi qu’il a tantôt été dit, ou même de l’air plus grossier, qui ne peut non plus être senti, et qu’ils peuvent la transférer tantôt à cet air plus grossier et tantôt à toute la masse de la terre, en laquelle étant dispersée, elle ne peut aussi être aperçue.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE X, Des planètes en général, et en particulier de la terre et de la lune.

 et même l’inégalité de leur mouvement doit avoir quelque rapport à celle qui se trouve entre la grosseur de leur masse et la petitesse des parties du ciel qui les environnent.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XI, De la pesanteur.

Mais, afin que vous entendiez ceci plus clairement considérez la terre EFGH avec l’eau 1, 2, 3, 4, et l’air 5, 6, 7, 8, qui, comme je vous dirai ci-après, ne sont composés que de quelques unes des moins solides de ses parties, et font une même masse avec elle ;

 En sorte que si tout l’espace qui est au-delà du cercle ABCD était vide, c’est-à-dire n’était rempli que d’une matière qui ne pût résister aux actions des autres corps, ni produire aucun effet considérable, car c’est ainsi qu’il faut prendre le nom de vide, toutes les parties du ciel qui sont dans le cercle ABCD en sortiraient les premières, puis celles de l’air et de l’eau les suivraient, et enfin aussi celles de la terre, chacune d’autant plus promptement qu’elle se trouverait moins attachée au reste de sa masse, en même façon qu’une pierre sort hors de la fronde en laquelle elle est agitée, sitôt qu’on lui lâche la corde, et que la poussière que l’on jette sur une pirouette pendant qu’elle tourne s’en écarte tout aussitôt de tous côtés.

Mais s’il vous semble que la matière du ciel, faisant ainsi descendre la pierre R vers T au-dessous de l’air qui l’environne, la doive aussi faire aller vers 6 ou vers 7, c’est-à-dire vers l’occident ou vers l’orient, plus vite que cet air, en sorte qu’elle ne descende pas tout droit et à plomb, ainsi que font les corps pesants sur la vraie terre, considérez premièrement que toutes les parties terrestres comprises dans le cercle 5, 6, 7, 8 étant pressées vers T par la matière du ciel, en la façon que je viens d’expliquer, et ayant avec cela des figures fort irrégulières et diverses, se doivent joindre et accrocher les unes aux autres, et ainsi ne composer qu’une masse qui est emportée tout entière par le cours du ciel ABCD, en telle sorte que, pendant qu’elle tourne, celles de ses parties qui sont, par exemple, vers 6 demeurent toujours vis-à-vis de celles qui sont vers 2 et vers F, sans s’en écarter notablement ni çà ni là, qu’autant que les vents ou les autres causes particulières les y contraignent.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XII, Du flux et du reflux de la mer.

Or, après vous avoir ainsi expliqué la pesanteur des parties de cette terre, qui est causée par l’action de la matière du ciel qui est en ses pores, il faut maintenant que je vous parle d’un certain mouvement de toute sa masse, qui est causé par la présence de la lune, comme aussi de quelques particularités qui en dépendent.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS.

Il faut aussi remarquer que cette superficie n’est pas seulement remuée tout entière, lorsque toute la masse du pain est portée d’un lieu en un autre, mais qu’elle est aussi remuée en partie, lorsque quelques-unes de ses petites parties sont agitées par l’air ou par les autres corps qui entrent dans ses pores ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 26.

 de même qu’un vaisseau qui n’est point emporté par le vent ni par des rames, et qui n’est point aussi retenu par des ancres, demeure en repos au milieu de la mer, quoique peut-être le flux ou reflux de cette grande masse d’eau l’emporte insensiblement avec soi.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 25.

 et même, outre cela, qu’on y doit comprendre en quelque façon les parties du troisième qui sont emportées par le cours de cette matière du ciel plus vite que toute la masse de la terre, et toutes celles qui composent l’air sont de ce nombre.

 Et il se peut faire que, bien que, par exemple, une masse d’or soit vingt fois plus pesante qu’une quantité d’eau de même grosseur, elle ne contienne pas néanmoins vingt fois plus de matière, mais quatre ou cinq fois seulement, parce qu’il en faut autant soustraire de l’eau que de l’or, à cause de l’air dans lequel on les pèse ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 27.

 et ainsi que de cela seul que la masse de la terre par sa dureté répugne à leurs mouvements, elles tendent toutes à s’éloigner également de tous côtés de son voisinage suivant les lignes droites tirées de son centre, si ce n’est qu’il y ait des causes particulières qui mettent en cela quelque diversité.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 133.

 mais il y a encore un autre corps, à savoir l’aimant, qu’on peut dire avoir plus d’étendue qu’aucun de ces quatre, à cause que même toute la masse de la terre est un aimant, et que nous ne saurions aller en aucun lieu où sa vertu ne se remarque.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 134.

 Et il a été dit depuis en cette dernière partie que toute la masse de cet air s’est distinguée en quatre divers corps, qui sont l’air que nous respirons, l’eau tant douce que salée, la terre sur laquelle nous marchons, et une autre terre intérieure d’où viennent les métaux, en laquelle toutes les plus grosses parcelles qui étaient auparavant en l’air se sont assemblées ;

  Correspondance, année 1637, AU R. P. MERSENNE, Fin avril 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du début de juin 1637.).

Pour ce qu’il ajoute que j’ai considéré le cerveau et l’oeil d’une bête, plutôt que d’un homme, je ne vois pas d’où il le prend, sinon peut-être que, parce qu’il sait que je ne suis pas médecin de profession, il croit que je n’en ai pas eu la commodité, comme je le veux bien avouer, ou bien parce que la figure du cerveau que j’ai mise en la Dioptrique, a été tirée après le naturel sur celui d’un mouton, duquel je sais que les ventricules et les autres parties intérieures sont beaucoup plus grandes, à raison de toute la masse du cerveau, qu’en celui d’un homme ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 15 décembre 1638.

Je ne reconnais aucune inertie, ou tardiveté naturelle, dans les corps, non plus que Monsieur Mydorge, et crois que lors seulement qu’un homme se promène, il fait tant soit peu mouvoir toute la masse de la terre, à cause qu’il en charge maintenant un endroit, et après un autre.

  Correspondance, année 1640, AU P. MERSENNE, 1er avril 1640.

 Mais si vous attendez que je vous dise par provision ma conjecture, comme je ne crois pas que les déclinaisons de l’aimant viennent d’ailleurs que des inégalités de la terre, aussi ne crois-je point que la variation de ces déclinaisons ait une autre cause que les altérations qui se font en la masse de la terre :

  Correspondance, année 1640, A Monsieur REGIUS, 22 mai 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 mai.).

 car ce n’est pas chacune de ces parties qui se condensent, mais toute la masse de l’air, en ce que ses petites parties s’approchent plus les unes des autres que dans son état ordinaire.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 28 octobre 1640.

 Car il n’y a que cette grande masse d’eau qui environne la terre, qui puisse sentir en même temps en toutes ses parties, de deux côtés, plus grande liberté que devant pour se hausser, et de deux autres un peu de contrainte pour se baisser.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 6 décembre 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de décembre 1640, sans indiquer un jour précis.).

Pour la pression de la lune, elle ne peut être sensible sur les lacs, à cause qu’ils n’ont aucune proportion avec toute la masse de la terre, à laquelle cette pression se rapporte.

  Correspondance, année 1640, AU R. P. MERSENNE, 31 décembre 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 décembre 1640 ( ?)).

 Mais parce que la difficulté que vous proposez pour le conarium semble être ce qui presse le plus, et que l’honneur que me fait celui qui veut défendre publiquement ce que j’en ai touché en ma Dioptrique m’oblige à tâcher de lui satisfaire, je ne veux pas attendre à l’autre voyage à vous dire que glandula pituitaria a bien quelque rapport cum glandula pineali, en ce qu’elle est située, comme elle, entre les carotides et en la ligne droite par où les esprits viennent du coeur vers le cerveau, mais qu’on ne saurait soupçonner pour cela qu’elle ait même usage, à cause qu’elle n’est pas, comme l’autre, dans le cerveau, mais au dessous, et entièrement séparée de sa masse dans une concavité de l’os sphénoïde, qui est faite exprès pour la recevoir, etiam infra duram meningem, si j’ai bonne mémoire ;

  Correspondance, année 1644, A MADAME ELISABETH PRINCESSE PALATINE, 20 juillet 1644. (Les éditions contemporaines retiennent comme date Août 1644).

 Et c’est la raison que je donne, pourquoi la vertu de l’aimant ne nous paraît pas si forte en toute la masse de la terre, qu’en de petites pierres d’aimant.

 

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« Mais, afin que vous entendiez ceci plus clairement considérez la terre EFGH avec l'eau 1, 2, 3, 4, et l'air 5, 6, 7, 8, qui, comme jevous dirai ci-après, ne sont composés que de quelques unes des moins solides de ses parties, et font une même masse avec elle ; En sorte que si tout l'espace qui est au-delà du cercle ABCD était vide, c'est-à-dire n'était rempli que d'une matière qui ne pûtrésister aux actions des autres corps, ni produire aucun effet considérable, car c'est ainsi qu'il faut prendre le nom de vide, toutesles parties du ciel qui sont dans le cercle ABCD en sortiraient les premières, puis celles de l'air et de l'eau les suivraient, et enfinaussi celles de la terre, chacune d'autant plus promptement qu'elle se trouverait moins attachée au reste de sa masse, en mêmefaçon qu'une pierre sort hors de la fronde en laquelle elle est agitée, sitôt qu'on lui lâche la corde, et que la poussière que l'on jettesur une pirouette pendant qu'elle tourne s'en écarte tout aussitôt de tous côtés. Mais s'il vous semble que la matière du ciel, faisant ainsi descendre la pierre R vers T au-dessous de l'air qui l'environne, la doiveaussi faire aller vers 6 ou vers 7, c'est-à-dire vers l'occident ou vers l'orient, plus vite que cet air, en sorte qu'elle ne descende pastout droit et à plomb, ainsi que font les corps pesants sur la vraie terre, considérez premièrement que toutes les parties terrestrescomprises dans le cercle 5, 6, 7, 8 étant pressées vers T par la matière du ciel, en la façon que je viens d'expliquer, et ayant aveccela des figures fort irrégulières et diverses, se doivent joindre et accrocher les unes aux autres, et ainsi ne composer qu'unemasse qui est emportée tout entière par le cours du ciel ABCD, en telle sorte que, pendant qu'elle tourne, celles de ses parties quisont, par exemple, vers 6 demeurent toujours vis-à-vis de celles qui sont vers 2 et vers F, sans s'en écarter notablement ni çà nilà, qu'autant que les vents ou les autres causes particulières les y contraignent. TEXTE: LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XII, Du flux et du reflux de la mer.

DESCARTES Or, après vous avoir ainsi expliqué la pesanteur des parties de cette terre, qui est causée par l'action de la matière du ciel qui esten ses pores, il faut maintenant que je vous parle d'un certain mouvement de toute sa masse, qui est causé par la présence de lalune, comme aussi de quelques particularités qui en dépendent. TEXTE: MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS.

DESCARTES Il faut aussi remarquer que cette superficie n'est pas seulement remuée tout entière, lorsque toute la masse du pain est portée d'unlieu en un autre, mais qu'elle est aussi remuée en partie, lorsque quelques-unes de ses petites parties sont agitées par l'air ou parles autres corps qui entrent dans ses pores ; TEXTE: LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art.

26. DESCARTES de même qu'un vaisseau qui n'est point emporté par le vent ni par des rames, et qui n'est point aussi retenu par des ancres,demeure en repos au milieu de la mer, quoique peut-être le flux ou reflux de cette grande masse d'eau l'emporte insensiblementavec soi. TEXTE: LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

25. DESCARTES et même, outre cela, qu'on y doit comprendre en quelque façon les parties du troisième qui sont emportées par le cours de cettematière du ciel plus vite que toute la masse de la terre, et toutes celles qui composent l'air sont de ce nombre. Et il se peut faire que, bien que, par exemple, une masse d'or soit vingt fois plus pesante qu'une quantité d'eau de mêmegrosseur, elle ne contienne pas néanmoins vingt fois plus de matière, mais quatre ou cinq fois seulement, parce qu'il en faut autantsoustraire de l'eau que de l'or, à cause de l'air dans lequel on les pèse ; TEXTE: LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

27. DESCARTES et ainsi que de cela seul que la masse de la terre par sa dureté répugne à leurs mouvements, elles tendent toutes à s'éloignerégalement de tous côtés de son voisinage suivant les lignes droites tirées de son centre, si ce n'est qu'il y ait des causes. »

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