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Le mot "obscurité" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 21/07/2010

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descartes

 

Règles pour la direction de l'esprit, Règle treizième.

Nous disons que nous cherchons les choses par les mots toutes les fois que la difficulté consiste dans l'obscurité du langage.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

 car l'obscurité des distinctions et des principes dont ils se servent est cause qu'ils peuvent parler de toutes choses aussi hardiment que s'ils les savaient, et soutenir tout ce qu'ils en disent contre les plus subtils et les plus habiles, sans qu'on ait moyen de les convaincre :

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS NEUVIEME, LA DESCRIPTION DES LUNETTES.

 Car vous savez que cette action de la prunelle ne suit pas immédiatement de la volonté qu'on a de l'ouvrir, mais plutôt de l'idée ou du sentiment qu'on a de l'obscurité et de la distance des choses qu'on regarde.

  LES METEORES, DISCOURS NEUVIEME , De la couleur des nues et des cercles ou couronnes qu'on voit quelquefois autour des astres.

 Car premièrement pour ce qui est de leur blancheur et de leur obscurité ou noirceur, elle ne procède que de ce qu'elles sont plus ou moins exposées à la lumière des astres, ou à l'ombre, tant d'elles mêmes que de leur voisines.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE VI, Description d'un nouveau monde ; et des qualités de la matière dont il est composé.

Si j'y mettais la moindre chose qui fût obscure, il se pourrait faire que parmi cette obscurité il y aurait quelque répugnance cachée dont je ne me serai pas aperçu, et ainsi que, sans y penser, je supposerais une chose impossible ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Abrégé des six méditations suivantes.

 Mais néanmoins, parce que je n'ai point voulu me servir en ce lieu-là d'aucunes comparaisons tirées des choses corporelles, afin d'éloigner autant que je pourrais les esprits des lecteurs de l'usage et du commerce des sens, peut-être y est-il resté beaucoup d'obscurités, (lesquelles, comme j'espère, seront entièrement éclaircies dans les réponses que j'ai faites aux objections qui m'ont depuis été proposées), comme, entre autres celle-ci :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Troisième.

 Quant aux autres choses, comme la lumière, les couleurs, les sons, les odeurs, les saveurs, la chaleur, le froid, et les autres qualités qui tombent sous l'attouchement, elles se rencontrent dans ma pensée avec tant d'obscurité et de confusion, que j'ignore même si elles sont vraies ou fausses, c'est-à-dire si les idées que je conçois de ces qualités, sont en effet les idées de quelques choses réelles, ou bien si elles ne me représentent que des êtres chimériques qui ne peuvent exister.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième.

 mais sans doute c'est en moi une imperfection, de ce que je n'use pas bien de cette liberté, et que je donne témérairement mon jugement, sur des choses que je ne conçois qu'avec obscurité et confusion.

 Car certainement j'y parviendrai, si j'arrête suffisamment mon attention sur toutes les choses que je conçois parfaitement, et si je les sépare des autres que je ne comprends qu'avec confusion et obscurité.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

Et certes, il est manifeste qu'on n'en peut pas avoir des choses obscures et confuses, pour peu d'obscurité ou de confusion que nous y remarquions ;

 car cette obscurité, quelle qu'elle soit, est une cause assez suffisante pour nous faire douter de ces choses.

 Et, quant à la matière, personne n'a jamais nié qu'elle Peut être obscure, voire l'obscurité même ;

 car, quand je juge que l'obscurité doit être ôtée de nos pensées pour leur Pouvoir donner notre consentement sans aucun danger de faillir, c'est l'obscurité même qui me sert de matière, pour former un jugement clair et distinct.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS, Demandes.

En septième lieu, je demande que les lecteurs, prenant garde qu'ils n'ont jamais reconnu aucune fausseté dans les choses qu'ils ont clairement conçues, et qu'au contraire ils n'ont jamais rencontré, sinon par hasard, aucune vérité dans les choses qu'ils n'ont conçues qu'avec obscurité, ils considèrent que ce serait une chose tout-à-fait déraisonnable, si, pour quelques préjugés des sens, ou pour quelques suppositions faites à plaisir, et fondées sur quelque chose d'obscur et d'inconnu, ils révoquaient en doute les choses que l'entendement conçoit clairement et distinctement.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION TROISIEME, REPONSE.

 et je ne vois pas qu'il y ait en cela aucun lieu de douter, ni pourquoi l'on me blâme ici d'obscurité.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, DE DIEU.

 d'autant que je ne dis Pas qu'elle soit faite matériellement fausse par quelque être positif, mais par la seule obscurité, laquelle néanmoins a pour sujet et fondement un être positif, à savoir le sentiment même.

 mais l'obscurité, laquelle seule me donne occasion de juger que l'idée de ce sentiment représente quelque objet hors de moi qu'on appelle froid, n'a point de cause réelle, mais elle vient seulement de ce que ma nature n'est pas entièrement parfaite.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SECONDE MÉDITATION.

L'obscurité que vous trouvez ici est fondée sur l'équivoque qui est dans le mot d'âme, mais je l'ai tant de fois nettement éclaircie que j'ai honte de le répéter ici ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 51.

 En quoi il peut y avoir de l'obscurité touchant l'explication de ce mot, n'avoir besoin que de soi-même ;

  Correspondance, année 1631, A Monsieur DE BALZAC, 15 mai 1631. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 5 mai 1631.).

 Je ne sais comment vous pouvez tant aimer l'air d'Italie, avec lequel on respire si souvent la peste, et où toujours la chaleur du jour est insupportable, la fraîcheur du soir malsaine, et où l'obscurité de la nuit couvre des larcins et des meurtres.

  Correspondance, année 1638, A UN R. P. JESUITE, 24 janvier 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638).

 Mais la principale cause de son obscurité vient de ce que je n'ai osé m'étendre sur les raisons des sceptiques, ni dire toutes les choses qui sont nécessaires ad abducendam mentem a sensibus :

 J'avoue aussi que cette obscurité vient en partie, comme vous avez fort bien remarqué, de ce que j'ai supposé que certaines notions, que l'habitude de penser m'a rendu familières et évidentes, le devaient être aussi à un chacun ;

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 15 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 25 janvier 1638).

 Au reste, je crains bien qu'il n'y ait encore guère personne qui ait entièrement pris le sens des choses que j'ai écrites, ce que je ne juge pas néanmoins être arrivé à cause de l'obscurité de mes paroles, mais plutôt à cause que paraissant assez faciles, on ne s'arrête pas à considérer tout ce qu'elles contiennent.

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE , 8 janvier 1641 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 31 décembre 1640.).

 Pour la période où vous trouvez de l'obscurité, que ce qui a la puissance de créer ou conserver quelque chose séparée de soi-même a aussi, à plus forte raison, la puissance de se conserver, etc.

  Correspondance, année 1643, A MADAME ELISABETH PRINCESSE PALATINE, ETC, 18 juin 1643. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 28 juin 1643).

Mais j'ai jugé que c'était ces méditations, plutôt que les pensées qui requièrent moins d'attention, qui lui ont fait trouver de l'obscurité en la notion que nous avons de leur union ;

 

descartes

« car cette obscurité, quelle qu'elle soit, est une cause assez suffisante pour nous faire douter de ces choses. Et, quant à la matière, personne n'a jamais nié qu'elle Peut être obscure, voire l'obscurité même ; car, quand je juge que l'obscurité doit être ôtée de nos pensées pour leur Pouvoir donner notre consentement sans aucun dangerde faillir, c'est l'obscurité même qui me sert de matière, pour former un jugement clair et distinct. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS, Demandes. En septième lieu, je demande que les lecteurs, prenant garde qu'ils n'ont jamais reconnu aucune fausseté dans les choses qu'ils ontclairement conçues, et qu'au contraire ils n'ont jamais rencontré, sinon par hasard, aucune vérité dans les choses qu'ils n'ontconçues qu'avec obscurité, ils considèrent que ce serait une chose tout-à-fait déraisonnable, si, pour quelques préjugés des sens,ou pour quelques suppositions faites à plaisir, et fondées sur quelque chose d'obscur et d'inconnu, ils révoquaient en doute leschoses que l'entendement conçoit clairement et distinctement. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION TROISIEME, REPONSE. et je ne vois pas qu'il y ait en cela aucun lieu de douter, ni pourquoi l'on me blâme ici d'obscurité. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, DE DIEU. d'autant que je ne dis Pas qu'elle soit faite matériellement fausse par quelque être positif, mais par la seule obscurité, laquellenéanmoins a pour sujet et fondement un être positif, à savoir le sentiment même. mais l'obscurité, laquelle seule me donne occasion de juger que l'idée de ce sentiment représente quelque objet hors de moiqu'on appelle froid, n'a point de cause réelle, mais elle vient seulement de ce que ma nature n'est pas entièrement parfaite. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SECONDE MÉDITATION. L'obscurité que vous trouvez ici est fondée sur l'équivoque qui est dans le mot d'âme, mais je l'ai tant de fois nettement éclaircieque j'ai honte de le répéter ici ; LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art.

51. En quoi il peut y avoir de l'obscurité touchant l'explication de ce mot, n'avoir besoin que de soi-même ; Correspondance, année 1631, A Monsieur DE BALZAC, 15 mai 1631.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 5 mai 1631.). Je ne sais comment vous pouvez tant aimer l'air d'Italie, avec lequel on respire si souvent la peste, et où toujours la chaleur dujour est insupportable, la fraîcheur du soir malsaine, et où l'obscurité de la nuit couvre des larcins et des meurtres. Correspondance, année 1638, A UN R.

P.

JESUITE, 24 janvier 1638.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638). Mais la principale cause de son obscurité vient de ce que je n'ai osé m'étendre sur les raisons des sceptiques, ni dire toutes leschoses qui sont nécessaires ad abducendam mentem a sensibus : J'avoue aussi que cette obscurité vient en partie, comme vous avez fort bien remarqué, de ce que j'ai supposé que certainesnotions, que l'habitude de penser m'a rendu familières et évidentes, le devaient être aussi à un chacun ; Correspondance, année 1638, Au R.

P.

MERSENNE, 15 février 1638.

(Les. »

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