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Le mot "pain" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 13/08/2010

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descartes

ABREGE DE LA MUSIQUE, De la quinte.

 ainsi nous nous dégoûterions bien plus tôt si nous ne mangions que du sucre, ou d’autres semblables friandises, que si nous ne mangions que du pain, que tout le monde avoue pourtant n’être pas si agréable au goût que ces choses.

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

 Puis j’en ai aussi observé d’autres qui, étant plus longs et plus petits, semblaient l’être environ le quart de ceux-là, bien que leurs querres s’étant émoussées et arrondies en se resserrant, ils eussent quasi la figure d’un pain de sucre.

 Puis, cette neige ayant cessé, un vent subit en forme d’orage fit tomber un peu de grêle blanche, fort longue et menue, dont chaque grain avait la figure d’un pain de sucre ;

  L’HOMME.

 et qu’entre les couleurs, la verte, qui consiste en l’action la plus modérée (qu’on peut nommer par analogie la proportion d’un à deux), est comme l’octave entre les consonances de la musique, ou le pain entre les viandes que l’on mange, c’est-à-dire celle qui est la plus universellement agréable ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS.

Il reste le sacrement de l’Eucharistie, avec lequel Monsieur Arnauld juge que mes opinions ne sauraient convenir, parce que, dit-il, nous tenons pour article de foi que, la substance du pain étant ôtée du pain eucharistique, les seuls accidents y demeurent.

 De sorte que, par exemple, le pain et le vin ne sont point aperçus par les sens, sinon en tant que leur superficie est touchée par l’organe du sens, ou immédiatement, ou médiatement par le moyen de l’air ou des autres corps, comme je l’estime, ou bien, comme disent plusieurs philosophes, par le moyen des espèces intentionnelles.

Et il faut remarquer que ce n’est pas la seule figure extérieure des corps qui est sensible aux doigts et à la main, qui doit être prise pour cette superficie, mais qu’il faut aussi considérer tous ces petits intervalles qui sont, par exemple, entre les petites parties de la farine dont le pain est composé, comme aussi entre les particules de l’eau-de-vie, de l’eau douce, du vinaigre, de la lie ou du tartre, du mélange desquelles le vin est composé, et ainsi entre les petites parties des autres corps, et penser que toutes les petites superficies qui terminent ces intervalles, font partie de la superficie de chaque corps.

 Carde vrai, ces petites parties de tous les corps ayant diverses figures et grosseurs et différents mouvements, jamais elles ne peuvent être si bien arrangées ni si justement jointes ensemble, qu’il ne reste plusieurs intervalles autour d’elles, qui ne sont pas néanmoins vides, mais qui sont remplis d’air ou de quelque autre matière, comme il s’en voit dans le pain, qui sont assez larges et qui peuvent être remplis non seulement d’air, mais aussi d’eau, de vin, ou de quelque autre liqueur ;

 et puisque le pain demeure toujours le même, encore que l’air, ou telle autre matière qui est contenue dans ses pores soit changée, il est constant que ces choses n’appartiennent point à la substance du pain, et partant, que sa superficie n’est pas celle qui par un petit circuit l’environne tout entier, mais celle qui touche et environne immédiatement chacune de ses petites parties.

Il faut aussi remarquer que cette superficie n’est pas seulement remuée tout entière, lorsque toute la masse du pain est portée d’un lieu en un autre, mais qu’elle est aussi remuée en partie, lorsque quelques-unes de ses petites parties sont agitées par l’air ou par les autres corps qui entrent dans ses pores ;

 tellement que, s’il y a des corps qui soient d’une telle nature que quelques-unes de leurs parties, ou toutes celles qui les composent, se remuent continuellement (ce que j’estime être vrai de plusieurs parties du pain et de toutes celles du vin), il faudra aussi concevoir que leur superficie est dans un continuel mouvement.

Enfin, il faut remarquer que, par la superficie du pain ou du vin, ou de quelque autre corps que ce soit, on n’entend pas ici aucune partie de la substance, ni même de la quantité de ce même corps, ni aussi aucunes parties des autres corps qui l’environnent, mais seulement “   ce terme que l’on conçoit être moyen entre chacune des particules de ce corps et les corps qui les environnent, et qui n’a point d’autre entité que la modale.

Ainsi, puisque le contact se fait dans ce seul tertre, et que rien n’est senti, si ce n’est par contact, c’est une chose manifeste que, de cela seul que les substances du pain et du vin sont dites être tellement changées en la substance de quelque autre chose, que cette nouvelle substance soit contenue précisément sous les mêmes termes sous qui les autres étaient contenues, ou qu’elle existe dans le même lieu où le pain et le vin existaient auparavant (ou plutôt, d’autant que leurs termes sont continuellement agités, dans lequel ils existeraient s’ils étaient présents), il s’ensuit nécessairement que cette nouvelle substance doit mouvoir tous nos sens de la même façon que feraient le pain et le vin, si aucune transsubstantiation n’avait été faite.

 2 et 4, qu’il se fait une conversion de toute la substance du pain en la substance du Corps de Notre Seigneur Jésus-Christ, demeurant seulement l’espèce du pain.

 Où je ne vois pas ce que l’on peut entendre par l’espèce du pain, si ce n’est cette superficie qui est moyenne entre chacune de ses petites parties et les corps qui les environnent.

 Et il n’y a aussi personne qui croie la conversion du pain au Corps de Christ, qui ne pense que ce Corps de Christ est précisément contenu sous la même superficie sous qui le pain serait contenu s’il était présent, quoique néanmoins il ne soit pas là comme proprement dans un lieu, “   mais sacramentellement, et de cette manière d’exister, laquelle, quoique nous ne puissions qu’à peine exprimer par paroles, après néanmoins que notre esprit est éclairé des lumières de la foi, nous pouvons concevoir comme possible à un Dieu, et laquelle nous sommes obligés de croire très fermement.

 Car, de vrai, l’Eglise n’a jamais enseigné (au moins que je sache) que les espèces du pain et du vin, qui demeurent au Sacrement de l’Eucharistie, soient des accidents réels qui subsistent miraculeusement tout seuls, après que la substance à laquelle ils étaient attachés a été ôtée.

Mais à cause que peut-être les premiers théologiens qui ont entrepris d’expliquer cette question par les raisons de la philosophie naturelle se persuadaient si fortement que ces accidents qui touchent nos sens étaient quelque chose de réel différent de la substance, qu’ils ne pensaient pas seulement que jamais on en pût douter, ils avaient supposé, sans aucune valable raison et sans y avoir bien pensé, que les espèces du pain étaient des accidents réels de cette nature ;

Outre cela, l’esprit humain ne peut pas concevoir que les accidents du pain soient réels, et que néanmoins ils existent sans sa substance, qu’il ne les conçoive à la façon des substances ;

 en sorte qu’il semble qu’il y ait de la contradiction que toute la substance du pain soit changée, ainsi que le croit l’Eglise, et que cependant il demeure quelque chose de réel qui était auparavant dans le pain ;

 Et c’est en effet la même chose que si on disait qu’à la vérité toute la substance du pain est changée, mais que néanmoins cette partie de sa substance, qu’on nomme accident réel, demeure :

Au reste, on ne peut pas supposer que les accidents soient réels, sans qu’au miracle de la transsubstantiation, lequel seul peut être inféré des paroles de la consécration, on n’en ajoute sans nécessité un nouveau et incompréhensible, par lequel ces accidents réels existent tellement sans la substance du pain, que cependant ils ne soient pas eux-mêmes faits des substances, ce qui ne répugne pas seulement à la raison humaine, mais même à l’axiome des théologiens, qui disent que les paroles de la consécration n’opèrent rien que ce qu’elles signifient, et qui ne veulent pas attribuer à miracle les choses qui peuvent être expliquées par raison naturelle.

 Car tant s’en faut que, selon l’explication que j’y donne, il soit besoin de quelque miracle pour conserver les accidents après que la substance du pain est ôtée, qu’au contraire, sans un nouveau miracle (à savoir, par lequel les dimensions fussent changées), ils ne peuvent pas être ôtés.

 Et les histoires nous apprennent que cela est quelquefois arrivé, lorsqu’au lieu de pain consacré il a paru de la chair ou un petit enfant entre les mains du prêtre ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA TROISIEME MÉDITATION.

 Quant à ce que vous dites, “   que le pain n’est pas plus parfait que celui qui le désire, et que, de ce que je conçois que quelque chose est actuellement contenue dans une idée, il ne s’ensuit pas qu’elle soit actuellement dans la chose dont elle est l’idée, et aussi que je donne jugement de ce que j’ignore “  , et autres choses semblables, tout cela, dis-je, nous montre seulement que vous voulez témérairement impugner plusieurs choses dont vous ne comprenez pas le sens ;

 car, de ce que quelqu’un désire du pain, on n’infère pas que le pain soit plus parfait que lui, mais seulement que celui qui a besoin de pain est moins parfait que lorsqu’il n’en a pas besoin.

  Correspondance, année 1640, A MONSIEUR ***, Sans date. (Les éditions contemporaines datent une partie de cette lettre du 14 novembre 1640).

 si nous mangeons un morceau de pain, il sera peut-être empoisonné ;

  Correspondance, année 1642, Au R. P. MERSENNE, 10 mars 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars 1642.).

 comme en dédiant mes Méditations à Messieurs de la Sorbonne, en expliquant comment les espèces demeurent sans la substance du pain en l’Eucharistie, et ailleurs.

 et en niant que la substance du pain et du vin demeure pour être le sujet des accidents, ils n’ont point, pour cela, déterminé que ces accidents fussent réels, qui est tout ce que j’ai écrit n’avoir point lu dans les Conciles.

  Correspondance, année 1644, Au P. MESLAND, 15 mai 1644. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 2 mai 1644).

 et il n’y a point de doute que quelque mode, qui appartenait au pain, demeure au Saint Sacrement, vu que sa figure extérieure, qui est un mode, y demeure.

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« partie de la substance, ni même de la quantité de ce même corps, ni aussi aucunes parties des autres corps qui l'environnent, maisseulement " ce terme que l'on conçoit être moyen entre chacune des particules de ce corps et les corps qui les environnent, et quin'a point d'autre entité que la modale. Ainsi, puisque le contact se fait dans ce seul tertre, et que rien n'est senti, si ce n'est par contact, c'est une chose manifeste que,de cela seul que les substances du pain et du vin sont dites être tellement changées en la substance de quelque autre chose, quecette nouvelle substance soit contenue précisément sous les mêmes termes sous qui les autres étaient contenues, ou qu'elle existedans le même lieu où le pain et le vin existaient auparavant (ou plutôt, d'autant que leurs termes sont continuellement agités, danslequel ils existeraient s'ils étaient présents), il s'ensuit nécessairement que cette nouvelle substance doit mouvoir tous nos sens dela même façon que feraient le pain et le vin, si aucune transsubstantiation n'avait été faite. 2 et 4, qu'il se fait une conversion de toute la substance du pain en la substance du Corps de Notre Seigneur Jésus-Christ,demeurant seulement l'espèce du pain. Où je ne vois pas ce que l'on peut entendre par l'espèce du pain, si ce n'est cette superficie qui est moyenne entre chacune deses petites parties et les corps qui les environnent. Et il n'y a aussi personne qui croie la conversion du pain au Corps de Christ, qui ne pense que ce Corps de Christ estprécisément contenu sous la même superficie sous qui le pain serait contenu s'il était présent, quoique néanmoins il ne soit pas làcomme proprement dans un lieu, " mais sacramentellement, et de cette manière d'exister, laquelle, quoique nous ne puissions qu'àpeine exprimer par paroles, après néanmoins que notre esprit est éclairé des lumières de la foi, nous pouvons concevoir commepossible à un Dieu, et laquelle nous sommes obligés de croire très fermement. Car, de vrai, l'Eglise n'a jamais enseigné (au moins que je sache) que les espèces du pain et du vin, qui demeurent au Sacrementde l'Eucharistie, soient des accidents réels qui subsistent miraculeusement tout seuls, après que la substance à laquelle ils étaientattachés a été ôtée. Mais à cause que peut-être les premiers théologiens qui ont entrepris d'expliquer cette question par les raisons de la philosophienaturelle se persuadaient si fortement que ces accidents qui touchent nos sens étaient quelque chose de réel différent de lasubstance, qu'ils ne pensaient pas seulement que jamais on en pût douter, ils avaient supposé, sans aucune valable raison et sans yavoir bien pensé, que les espèces du pain étaient des accidents réels de cette nature ; Outre cela, l'esprit humain ne peut pas concevoir que les accidents du pain soient réels, et que néanmoins ils existent sans sasubstance, qu'il ne les conçoive à la façon des substances ; en sorte qu'il semble qu'il y ait de la contradiction que toute la substance du pain soit changée, ainsi que le croit l'Eglise, et quecependant il demeure quelque chose de réel qui était auparavant dans le pain ; Et c'est en effet la même chose que si on disait qu'à la vérité toute la substance du pain est changée, mais que néanmoins cettepartie de sa substance, qu'on nomme accident réel, demeure : Au reste, on ne peut pas supposer que les accidents soient réels, sans qu'au miracle de la transsubstantiation, lequel seul peut êtreinféré des paroles de la consécration, on n'en ajoute sans nécessité un nouveau et incompréhensible, par lequel ces accidentsréels existent tellement sans la substance du pain, que cependant ils ne soient pas eux-mêmes faits des substances, ce qui nerépugne pas seulement à la raison humaine, mais même à l'axiome des théologiens, qui disent que les paroles de la consécrationn'opèrent rien que ce qu'elles signifient, et qui ne veulent pas attribuer à miracle les choses qui peuvent être expliquées par raisonnaturelle. Car tant s'en faut que, selon l'explication que j'y donne, il soit besoin de quelque miracle pour conserver les accidents après quela substance du pain est ôtée, qu'au contraire, sans un nouveau miracle (à savoir, par lequel les dimensions fussent changées), ilsne peuvent pas être ôtés. Et les histoires nous apprennent que cela est quelquefois arrivé, lorsqu'au lieu de pain consacré il a paru de la chair ou un petitenfant entre les mains du prêtre ; MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA TROISIEME MÉDITATION.. »

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