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Le mot "papier" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 13/08/2010

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descartes

Règles pour la direction de l’esprit, Règle douzième.

 tout de même que quand j’écris, je sais qu’à l’instant où chaque caractère est tracé sur le papier, non seulement la partie inférieure de ma plume est en mouvement, mais encore qu’elle ne peut recevoir le moindre mouvement qui ne se communique simultanément à la plume tout entière, dont la partie supérieure décrit, en l’air les mêmes figures, encore bien que rien de réel ne passe d’une extrémité à l’autre.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle seizième.

 mais comme elle est souvent sujette à faillir, et pour ne pas être obligés de donner une partie de notre attention à la renouveler, pendant que nous sommes occupés à d’autres pensées, l’art a fort à propos inventé l’écriture, à l’aide de laquelle, sans rien remettre à notre mémoire, et abandonnant notre imagination librement et sans partage aux idées qui l’occupent, nous confions au papier ce que nous voudrons retenir, et cela au moyen de courtes notes, de manière qu’après avoir examiné chaque chose séparément, d’après la règle neuvième, nous puissions, d’après la règle onzième, les parcourir tous par le mouvement rapide de la pensée, et en embrasser à la fois le plus grand nombre possible.

Enfin, il faut observer en général qu’il ne faut confier à sa mémoire rien de ce qui n’exige pas une attention perpétuelle, si l’on peut le déposer sur le papier, de peur que ce souvenir superflu ne dérobe une partie de notre esprit à la pensée de l’objet présent.

  ABREGE DE LA MUSIQUE, Des degrés ou tons de musique.

 car, outre que c’eût été inutilement, parce qu’elles n’eussent marqué que les mêmes intervalles que celles-ci signifient dans la voix naturelle, cela eût aussi été fort incommode aux musiciens, cette confusion de notes étant embarrassante, soit pour leur donner place sur le papier ou même pour les chanter.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

Mais j’ai eu depuis ce temps-là d’autres raisons qui m’ont fait changer d’opinion, et penser que je devais véritablement continuer d’écrire toutes les choses que je jugerais de quelque importance, à mesure que j’en découvrirais la vérité, et y apporter le même soin que si je les voulais faire imprimer, tant afin d’avoir d’autant plus d’occasion de les bien examiner, comme sans doute on regarde toujours de plus près à ce qu’on croit devoir être vu par plusieurs qu’à ce qu’on ne fait que pour soi-même, et souvent les choses qui m’ont semblé vraies lorsque j’ai commencé à les concevoir, m’ont paru fausses lorsque je les ai voulu mettre sur le papier, qu’afin de ne perdre aucune occasion de profiter au public, si j’en suis capable, et que si mes écrits valent quelque chose, ceux qui les auront après ma mort en puissent user ainsi qu’il sera le plus à propos ;

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE.

 Et même, si l’on suppose ce corps fort délié comme un papier ou une toile, en sorte que le jour passe au travers, encore que l’oeil soit d’autre côté que le flambeau, comme vers E, il ne laissera pas de se réfléchir vers lui quelques rayons de chacune des parties de ce corps.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS QUATRIEME, DES SENS EN GENERAL.

 et souvent même, que leur perfection dépend de ce qu’elles ne leur ressemblent pas tant qu’elles pourraient faire, Comme vous voyez que les tailles-douces, n’étant faites que d’un peu d’encre posée çà et là sur du papier, nous représentent des forêts, des villes, des hommes, et même des batailles et des tempêtes, bien que, d’une infinité de diverses qualités qu’elles nous font concevoir en ces objets, il n’y en ait aucune que la figure seule dont elles aient proprement la ressemblance ;

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS CINQUIEME, DES IMAGES QUI SE FORMENT SUR LE FOND DE L’OEIL.

 puis, l’ayant recouverte de quelque corps blanc, qui soit si délié que le jour passe au travers, comme, par exemple, d’un morceau de papier ou de la coquille d’un oeuf RST, que vous mettiez cet oeil dans le trou d’une fenêtre fait exprès, comme Z, en sorte qu’il ait le devant BCD, tourné vers quelque lieu où il y ait divers objets, comme V, X, Y, éclairés par le soleil ;

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS DIXIEME, DE LA FACON DE TAILLER LES VERRES.

Or, connaissant ainsi exactement ces trois points BPI et par conséquent aussi le triangle qu’ils déterminent, on doit transférer ce triangle avec un compas sur du papier ou quelqu’autre plan fort uni.

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

 c’étaient de petites lames de glace, toutes plates, fort polies, fort transparentes, environ de l’épaisseur d’une feuille d’assez gros papier, et de la grandeur qu’elles se voient vers K, mais si parfaitement taillées en hexagones, et dont les six côtés étaient si droits, et les six angles si égaux, qu’il est impossible aux hommes de rien faire de si exact.

  LES METEORES, DISCOURS HUITIEME, DE L’ARC-EN-CIEL.

 Et couvrant l’une de ces deux superficies d’un corps obscur, dans lequel il y avait une ouverture assez étroite comme DE, j’ai observé que les rayons, passant par cette ouverture et de là s’allant rendre sur un linge ou papier blanc FGH, y peignent toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Première Méditation.

 par exemple, que je suis ici, assis auprès du feu, vêtu d’une robe de chambre, ayant ce papier entre les mains, et autres choses de cette nature.

 Il me semble bien à présent que ce n’est point avec des yeux endormis que je regarde ce papier ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA CINQUIEME MEDITATION.

 Et partant, lorsque nous avons la première fois aperçu en notre enfance une figure triangulaire tracée sur le papier, cette figure n’a pu nous apprendre comme il fallait concevoir le triangle géométrique, parce qu’elle ne le représentait pas mieux qu’un mauvais crayon une image parfaite.

 Ainsi, certes, nous ne pourrions jamais connaître le triangle géométrique par celui que nous voyons tracé sur le papier, si notre esprit d’ailleurs n’en avait eu l’idée.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 172.

 De quoi néanmoins on peut assez facilement découvrir la cause, en remarquant que, bien que son armure lui aide à soutenir le fer qu’elle touche, elle ne lui aide point en même façon à faire approcher celui dont elle est tant soit peu séparée, ni même à le soutenir quand il y a quelque chose entre lui et elle, encore que ce ne fût qu’une feuille de papier fort déliée.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 197.

 Car, premièrement, nous voyons que les paroles, soit proférées de la voix, soit écrites sur du papier, lui font concevoir toutes les choses qu’elles signifient, et lui donnent ensuite diverses passions.

 Sur un même papier, avec la même plume, et la même encre, en remuant tant soit peu le bout de la plume en certaine façon, vous tracez des lettres qui font imaginer des combats, des tempêtes, ou des furies, à ceux qui les lisent, et qui les rendent indignés ou tristes ;

  Correspondance, année 1629, A Monsieur FERRIER, D’Amsterdam 18 juin 1629 ( ?).

 car il arrive mille rencontres en travaillant qui ne se peuvent prévoir sur le papier, et qui se corrigent souvent d’une parole lorsqu’on est présent ;

  Correspondance, année 1632, AU R. P. MERSENNE, Avril 1632. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1632.).

 Je me suis amusé à vous écrire tout ceci sans besoin, et seulement afin de remplir ma lettre, et ne vous point envoyer de papier vide.

  Correspondance, année 1633, AU R. P. MERSENNE, 28 novembre 1633.

 ce qui m’a si fort étonné, que je me suis quasi résolu de brûler tous mes papiers ou du moins de ne les laisser voir à personne.

  Correspondance, année 1636, Au R. P. MERSENNE, mars 1636.

 Outre cela, je serais bien aise que le tout fût imprimé en fort beau caractère, et de fort beau papier, et que le libraire me donnât du moins deux cents exemplaires, à cause que j’ai envie d’en distribuer à quantité de personnes.

Mais j’ai employé à ceci tout mon papier, il ne m’en reste plus que pour vous dire que, pour examiner les choses que Galilée dit de Motu, il faudrait plus de temps que je n’y en puis mettre à présent.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

 outre qu’étant joints ensemble, ils ne feraient qu’un livre digne d’être couvert de papier bleu.

Au reste, je vous supplie de retenir entre vos mains tous les papiers que je vous ai envoyés qui contiennent des solutions de géométrie, sans leur en donner que des copies, s’ils en veulent ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 24 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er mars 1638).

 mais il ne faut point faire voir un papier sans l’autre, et pour cela je voudrais qu’ils fussent tous écrits de suite en un même cahier.

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

Je n’ai point répondu au papier de Monsieur des Argues dans la lettre que je lui ai écrite, à cause qu’il n’en parlait point dans la sienne.

  Correspondance, année 1640, A MONSIEUR (MEISSONNIER), Sans date. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 29 janvier 1640.).

 Mais pour les espèces qui se conservent dans la mémoire, je n’imagine point qu’elles soient autre chose que comme les plis qui se conservent en du papier après qu’il a été une fois plié ;

  Correspondance, année 1640, AU P. MERSENNE, 1er avril 1640.

 en sorte que, lorsque nous avons lu quelque livre, toutes les espèces qui peuvent servir à nous faire souvenir de ce qui est dedans, ne sont pas en notre cerveau mais il y en a aussi plusieurs dans le papier de l’exemplaire que nous avons lu.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 28 octobre 1640.

 Et Mon papier manque.

  Correspondance, année 1640, A MONSIEUR ***, Sans date. (Les éditions contemporaines datent une partie de cette lettre du 14 novembre 1640).

 mais je dirai, si ce n’est qu’on prenne au moins la peine de lire tout d’une haleine les cinq premières méditations, avec ma réponse de ce qui est à la fin des sixièmes objections, et qu’on n’écrive brièvement sur un papier les principales conclusions, afin qu’on, en puisse mieux remarquer la suite.

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE, 28 février 1641. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 28 janvier 1641.).

Je viens de recevoir votre dernière, du dix-neuvième janvier, avec le papier de Monsieur des Argues, que je viens de lire tout promptement.

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE, 5 août 1641 ( Les éditions contemporaines datent cette lettre de septembre 1641.).

 car nous avons ici assez de papier pour le dernier usage, et elles ne peuvent servir à autre chose.

  Correspondance, année 1641, A Monsieur REGIUS, Novembre 1641. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de décembre 1641.).

Dans les papiers que vous m’avez envoyés, page 2, ligne 7, sur ces mots, et surtout du coeur, il paraît y avoir quelque erreur de copiste, car les parties ne sont pas pressées par le coeur, mais le sang envoyé au foie des autres parties et surtout du coeur facilité la coction.

  Correspondance, année 1643, A MADAME ELISABETH PRINCESSE PALATINE, 15 MAI 1643. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 21 mai 1643).

 et votre clémence l’a voulu soulager, en me laissant les traces de vos pensées sur un papier, où, les relisant plusieurs fois, et m’accoutumant à les considérer, j’en suis véritablement moins ébloui, mais je n’en ai que d’autant plus d’admiration, remarquant qu’elles ne paraissent pas seulement ingénieuses à l’abord, mais d’autant plus judicieuses et solides que plus on les examine.

  Correspondance, année 1644, Au P. MESLAND, 15 mai 1644. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 2 mai 1644).

 tout de même que les plis qui sont dans un morceau de papier, ou dans un linge, font qu’il est plus propre à être plié derechef, comme il a été auparavant, que s’il n’avait jamais été ainsi plié.

  Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 1er février 1647.

 et bien que vous y proposiez des questions que de plus savants que moi auraient bien de la peine à examiner en peu de temps, toutefois, à cause que je sais bien qu’encore que j’y en employasse beaucoup, je ne les pourrais entièrement résoudre, j’aime mieux mettre promptement sur le papier ce que le zèle qui m’incite me dictera, que d’y penser plus à loisir, et n’écrire par après rien de meilleur.

descartes

« LA DIOPTRIQUE, DISCOURS DIXIEME, DE LA FACON DE TAILLER LES VERRES. Or, connaissant ainsi exactement ces trois points BPI et par conséquent aussi le triangle qu'ils déterminent, on doit transférer cetriangle avec un compas sur du papier ou quelqu'autre plan fort uni. LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE. c'étaient de petites lames de glace, toutes plates, fort polies, fort transparentes, environ de l'épaisseur d'une feuille d'assez grospapier, et de la grandeur qu'elles se voient vers K, mais si parfaitement taillées en hexagones, et dont les six côtés étaient si droits,et les six angles si égaux, qu'il est impossible aux hommes de rien faire de si exact. LES METEORES, DISCOURS HUITIEME, DE L'ARC-EN-CIEL. Et couvrant l'une de ces deux superficies d'un corps obscur, dans lequel il y avait une ouverture assez étroite comme DE, j'aiobservé que les rayons, passant par cette ouverture et de là s'allant rendre sur un linge ou papier blanc FGH, y peignent toutes lescouleurs de l'arc-en-ciel ; MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Première Méditation. par exemple, que je suis ici, assis auprès du feu, vêtu d'une robe de chambre, ayant ce papier entre les mains, et autres chosesde cette nature. Il me semble bien à présent que ce n'est point avec des yeux endormis que je regarde ce papier ; MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA CINQUIEME MEDITATION. Et partant, lorsque nous avons la première fois aperçu en notre enfance une figure triangulaire tracée sur le papier, cette figure n'apu nous apprendre comme il fallait concevoir le triangle géométrique, parce qu'elle ne le représentait pas mieux qu'un mauvaiscrayon une image parfaite. Ainsi, certes, nous ne pourrions jamais connaître le triangle géométrique par celui que nous voyons tracé sur le papier, si notreesprit d'ailleurs n'en avait eu l'idée. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

172. De quoi néanmoins on peut assez facilement découvrir la cause, en remarquant que, bien que son armure lui aide à soutenir le ferqu'elle touche, elle ne lui aide point en même façon à faire approcher celui dont elle est tant soit peu séparée, ni même à lesoutenir quand il y a quelque chose entre lui et elle, encore que ce ne fût qu'une feuille de papier fort déliée. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

197. Car, premièrement, nous voyons que les paroles, soit proférées de la voix, soit écrites sur du papier, lui font concevoir toutes leschoses qu'elles signifient, et lui donnent ensuite diverses passions. Sur un même papier, avec la même plume, et la même encre, en remuant tant soit peu le bout de la plume en certaine façon, voustracez des lettres qui font imaginer des combats, des tempêtes, ou des furies, à ceux qui les lisent, et qui les rendent indignés outristes ; Correspondance, année 1629, A Monsieur FERRIER, D'Amsterdam 18 juin 1629 ( ?). car il arrive mille rencontres en travaillant qui ne se peuvent prévoir sur le papier, et qui se corrigent souvent d'une parolelorsqu'on est présent ;. »

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