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Le mot "tempête" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 12/08/2010

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descartes

LA DIOPTRIQUE, DISCOURS QUATRIEME, DES SENS EN GENERAL.

 et souvent même, que leur perfection dépend de ce qu'elles ne leur ressemblent pas tant qu'elles pourraient faire, Comme vous voyez que les tailles-douces, n'étant faites que d'un peu d'encre posée çà et là sur du papier, nous représentent des forêts, des villes, des hommes, et même des batailles et des tempêtes, bien que, d'une infinité de diverses qualités qu'elles nous font concevoir en ces objets, il n'y en ait aucune que la figure seule dont elles aient proprement la ressemblance ;

  LES METEORES, DISCOURS PREMIER, DE LA NATURE DES CORPS TERRESTRES.

 Je n'oublierai pas aussi les tempêtes, le tonnerre, la foudre et les divers feux qui s'allument en l'air, ou les lumières qui s'y voient.

  LES METEORES, DISCOURS QUATRIEME, Des vents.

 pour peu que le cours régulier de ces vents soit avancé, ou retardé, ou détourné, par les causes particulières qui peuvent plus ou moins dilater où épaissir l'air en chaque contrée, il se rencontrent les uns les autres, et engendrent des pluies ou des tempêtes qui cessent ordinairement aussi tôt après, à cause que les vents d'Orient et de Nord qui chassent les nues, demeurent les maîtres.

 D'où vient que les mêmes tempêtes sont ordinairement plus violentes sur l'eau que sur la terre, et qu'un même vent peut être sec en un pays et humide en un autre.

  LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S'ALLUMENT EN L'AIR.

 Mais si la nue qui descend est fort pesante et fort étendue (comme elle peut être plus aisément sur les grandes mers qu'aux autres lieux, à cause que les vapeurs y étant fort également dispersées, sitôt qu'il s'y forme la moindre nue en quelque endroit, elle étend incontinent en tous les autres circonvoisins), cela cause infailliblement une tempête, laquelle est d'autant plus forte que la nue est plus grande et pesante, et dure d'autant plus longtemps que la nue descend de plus haut.

 Et parce qu'il ne se voit quasi jamais d'autres nues en ces lieux-là, sitôt que les mariniers y en aperçoivent quelqu'une qui commence à se former, bien qu'elle paraisse quelquefois si petite que les Flamands l'ont comparée à l'oeil d'un boeuf, duquel ils lui ont donné le nom, et que le reste de l'air semble fort calme et fort serein, ils se hâtent d'abattre leurs voiles, et se préparent à recevoir une tempête qui ne manque pas de suivre tout aussitôt.

 Ainsi cette nue étant fort haute et devenant subitement fort grande et fort pesante, descend tout entière, en chassant avec grande violence tout l'air qui est sous elle, et causant par ce moyen le vent d'une tempête.

 Il est vrai que souvent ces tempêtes sont en leur plus grande force vers la fin, et qu'il peut y avoir plusieurs nues l'une sur l'autre, sous chacune desquelles il se trouve de tels feux ;

 ce qui a peut-être été la cause pourquoi les anciens n'en voyant qu'un, qu'ils nommaient l'astre d'Hélène, ils l'estimaient de mauvais augure, comme s'ils eussent encore attendu alors le plus fort de la tempête ;

 Là seconde qu'il y ait aussi en l'air de telles nues, mais qu'au lieu de tomber l'une sur l'autre, elles reçoivent leur lumière, des feux et des éclairs de quelque grande tempête qui se fasse ailleurs si loin de là, qu'elle n'y puisse être aperçue.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE IX, De l'origine et du cours des planètes et des comètes en général, et en particulier des comètes.

 et qu'au contraire ceux qui sont fort légers, tels que peuvent être ces amas d'écume blanche qu'on voit flotter le long des rivages en temps de tempête, en ont moins.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 91.

Mais pour ce qui est de l'eau de mer dont j'ai ci-dessus expliqué la nature, il est aisé à juger que la lumière qui paraît autour de ses gouttes, lorsqu'elles sont agitées par quelque tempête, ne vient que de ce que cette agitation fait que, pendant que celles de leurs parties qui sont molles et pliantes demeurent jointes ensemble, les pointes des autres qui sont raides et droites s'avancent ainsi que des petits dards hors de leurs superficies et poussent avec impétuosité les parties du second élément qu'elles rencontrent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 197.

 Sur un même papier, avec la même plume, et la même encre, en remuant tant soit peu le bout de la plume en certaine façon, vous tracez des lettres qui font imaginer des combats, des tempêtes, ou des furies, à ceux qui les lisent, et qui les rendent indignés ou tristes ;

  Correspondance, année 1648, MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er octobre 1648.

 Si votre Altesse compare sa condition avec celle des reines et des autres princesses de l'Europe, elle y trouvera même différence qu'entre ceux qui sont dans le port, où ils se reposent, et ceux qui sont en pleine mer, agités par les vents d'une tempête.

  Correspondance, année 1649, A Monsieur CHANUT, 4 avril 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 23 avril 1649 et la considèrent comme étant adressée à Brasset.).

 mais ma solitude ne produit pas à présent de meilleurs fruits, et l'aise que j'ai de savoir que la France a évité le naufrage en une très grande tempête, emporte tellement mon esprit, que je ne puis rien dire ici sérieusement, sinon que je suis, etc.

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