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Le mot "vanité" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 14/07/2010

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descartes

 

 DISCOURS DE LA METHODE, Première partie.

 Car il me semblait que je pourrais rencontrer beaucoup plus de vérité dans les raisonnements que chacun fait touchant les affaires qui lui importent, et dont l'événement le doit punir bientôt après s'il a mal jugé, que dans ceux que fait un homme de lettres dans son cabinet, touchant des spéculations qui ne produisent aucun effet, et qui ne lui sont d'autre conséquence, sinon que peut-être il en tirera d'autant plus de vanité qu'elles seront plus éloignées du sens commun, à cause qu'il aura dû employer d'autant plus d'esprit et d'artifice à tâcher de les rendre vraisemblables.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

 Et je pense pouvoir dire sans vanité que s'il y a quelqu'un qui en soit capable, ce doit être plutôt moi qu'aucun autre :

 Que s'ils préfèrent la connaissance de quelque peu de vérités à la vanité de paraître n'ignorer rien, comme sans doute elle est bien préférable, et qu'ils veuillent suivre un dessein semblable au mien, ils n'ont pas besoin pour cela que je leur dise rien davantage que ce que j'ai déjà dit en ce discours :

  LES PASSIONS DE L'AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

 et même que c'est une vanité méprisable, encore qu'on n'en dise que de vraies, lorsqu'on le fait par ostentation, et sans qu'il en revienne aucun bien à personne.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 206.

 Il est seulement besoin d'instruire son jugement touchant ce qui est véritablement digne de blâme ou de louange, afin de n'être pas honteux de bien faire, et ne tirer point de vanité de ses vices, ainsi qu'il arrive à plusieurs.

  Correspondance, année 1629, AU R. P. MERSENNE, 20 octobre 1629 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de septembre 1629.).

 ce qui me fait avoir meilleure opinion de moi, et me donne tant de vanité, que j'ose entreprendre de vous recommander plus particulièrement le même sieur Ferrier, en vous assurant qu'outre qu'il est très honnête homme et extrêmement reconnaissant, je ne sache personne au monde qui soit si capable que lui de ce à quoi il s'emploie.

  Correspondance, année 1629, A R. P. MERSENNE, 8 octobre 1629.

 l'honneur que vous lui avez fait de lui écrire lui a sans doute donné tant de vanité qu'il s'est ébloui, et il a cru que vous auriez encore meilleure opinion de lui, s'il vous écrivait qu'il a été mon maître il y a dix ans ;

  Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

 et que vous ne rehaussez le siège que vous voulez fouler, qu'afin d'élever d'autant plus haut le trône de votre vanité ?

 Et je suis bien malheureux de n'avoir pu éviter le soupçon de vanité en une chose où je puis dire que j'affectais une modestie toute particulière.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

 Et je vous prie de ne me point envoyer cet écrit, ni aucun de pareille étoffe, non parce que j'aurais quelque fâcherie en les lisant, car au contraire ils me donnent de la joie et de la vanité.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 11 novembre 1640.

 Et mon nom est connu de tant de gens que, si je ne le voulais pas mettre ici, on croirait que j'y entendrais quelque finesse, et que je le ferais plutôt par vanité que par modestie.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 15 septembre 1645.).

 car, pour ceux qui s'exposent à la mort par vanité, parce qu'ils espèrent en être loués, ou par stupidité, parce qu'ils n'appréhendent pas le danger, je crois qu'ils sont plus à plaindre qu'à priser.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).

 Au reste, encore que la vanité qui fait qu'on a meilleure opinion de soi qu'on ne doit, soit un vice qui n'appartient qu'aux âmes faibles et basses, ce n'est pas a dire que les plus fortes et généreuses se doivent mépriser ;

  Correspondance, année 1648, A Monsieur CHANUT, mai 1648.

 Vous direz peut-être que je me donne en ceci trop de vanité.

 

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