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Monadologie - Gottfried Wilhelm Leibniz: Définition des monades (§ 1 à 7)

Publié le 22/02/2012

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1. La monade, dont nous parlerons ici, n'est autre chose qu'une substance simple qui entre dans les composés ; simple c'est-à-dire, sans parties.

 

2. Et il faut qu'il y ait des substances simples, puisqu'il y a des composés : car le composé n'est autre chose qu'un amas ou aggregatum des simples.

 

3. Or là où il n'y a point de parties, il n'y a ni étendue, ni figure, ni divisibilité possible. Et ces monades sont les véritables atomes de la nature et en un mot les éléments des choses.

 

4. Il n'y a aussi point de dissolution à craindre, et il y a aucune manière concevable par laquelle une substance simple puisse périr naturellement.

 

5. Par la même raison, il n'y en a aucune par laquelle une substance simple puisse commencer naturellement, puisqu'elle ne saurait être formée par composition.

 

6. Ainsi on peut dire que les monades ne sauraient commencer, ni finir, que tout d'un coup ; c'est-à-dire, elles ne sauraient commencer que par création et finir que par annihilation ; au lieu que ce qui est composé commence ou finit par parties.

 

7. Il n'y a pas moyen aussi d'expliquer comment une monade puisse être altérée, ou changée dans son intérieur par quelque autre créature ; puisqu'on n'y saurait rien transposer, ni concevoir en elle aucun mouvement interne, qui puisse être excité, dirigé, augmenté ou diminué là-dedans, comme cela se peut dans les composés, où il y a des changements entre les parties. Les monades n'ont point de fenêtres, par lesquelles quelque chose y puisse entrer ou sortir. Les accidents ne sauraient se détacher, ni se promener hors des substances, comme faisaient autrefois les espèces sensibles des scolastiques. Ainsi ni substance, ni accident peut entrer de dehors dans une monade.

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