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musée du quai Branly

Publié le 13/04/2013

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1   PRÉSENTATION

musée du quai Branly, musée national français, dédié aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, et situé sur la rive gauche de la Seine, à Paris.

2   ORIGINALITÉ DES LIEUX
2.1   Une passerelle architecturale

Inauguré en juin 2006 après quatre années de travaux, l’édifice qu’a conçu l’architecte Jean Nouvel (lauréat du concours en 1999) rompt avec les archétypes traditionnels des configurations muséales. Tout a été imaginé pour privilégier les collections et faire disparaître du regard la fonctionnalité du lieu (masquage des projecteurs, limitation des vitrines d’exposition et des issues de secours, etc.). Espace aérien par excellence, le bâtiment prend l’image d’une passerelle habillée de bois, reposant sur des pilotis et perdue au milieu des arbres.

L’extérieur est doté d’une terrasse offrant un beau panorama sur le paysage parisien, d’un mur végétal couvrant une partie de la façade (œuvre réalisée par Patrick Blanc) et d’un jardin de quelque 1,8 ha, dessiné par Gilles Clément et planté de plus de 1 000 arbres et arbustes. Plusieurs artistes internationaux ont été invités à créer des œuvres originales intégrées à l’architecture du musée, notamment huit artistes aborigènes de renommée internationale : depuis la façade de la rue de l’Université sont en effet visibles les œuvres de Lena Nyadbi (« scarifications « du mur), Paddy Nyunkuny Bedford (sérigraphies sur verre), Judy Watson (verre gravé), Michaël Riley (impressions photographiques sur verre), mais aussi, par un jeu de reflets, celles de John Mawurndjul, Gulumbu Yunupingu, Tommy Watson et Ningura Napurrula, auteurs de fresques intérieures.

2.2   Le décloisonnement muséographique

Les collections permanentes des objets issus des quatre continents se répartissent sur un vaste plateau décloisonné de 4 750 m², auquel on accède par une rampe serpentine. Celle-ci cintre une tour de verre ellipsoïdale de 23 m de haut, qui traverse le bâtiment dans sa hauteur et abrite la réserve des instruments de musique. Trente pièces plus intimistes — où sont notamment présentées des objets appelant le plus grand respect, car incluant des restes humains — sont visibles en saillie depuis l’extérieur, telles des « boîtes « de différentes couleurs émergeant de la façade. Par ailleurs, trois galeries en mezzanine (de 3 400 m² au total) sont destinées aux expositions temporaires. Une médiathèque, un auditorium et, en extérieur, un théâtre de verdure s’ajoutent à ce complexe muséal.

3   LE MUSÉE VIVANT DES CIVILISATIONS EXTRA-EUROPÉENNES
3.1   Un espace de conservation

Issu d’une fusion des collections de l’ancien musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie du palais de la porte Dorée (25 000 objets), et des collections ethnologiques du musée de l’Homme (250 000 objets), complétées par une politique d’acquisitions et de donations entreprise à partir de 1997, le musée du quai Branly a pour ambition de « permettre la diversité des regards sur les objets, de l’ethnologie à l’histoire de l’art, et reconnaître officiellement la place qu’occupent les civilisations et le patrimoine de peuples parfois tenus à l’écart de la culture actuelle de la planète «.

Il est riche de quelque 300 000 pièces dont 3 500 sont exposées, organisées selon les grandes aires géographiques (Amériques, plus de 97 000 objets ; Afrique, plus de 70 000 ; Asie, plus de 54 000 ; Océanie, plus de 28 000) ou par thèmes, comme la collection textile (plus de 25 000 pièces), la collection photographique (quelque 700 000 photographies) ou encore la réserve d’ethnomusicologie (plus de 8 700 instruments de musique).

3.2   Un espace d’exposition des collections

Les 3 500 objets exposés de manière permanente reflètent certes les particularismes de chaque civilisation (comme le « Temps du Rêve « chez les Aborigènes), mais également les traditions culturelles communes, telles que l’importance du culte des ancêtres, de croyances interrégionales comme l’animisme et le totémisme, le rôle universel de la musique, la tradition cultuelle du masque et celle de l’esthétique corporelle, ou la maîtrise de la technique de l’orfèvrerie (pour la réalisation d’objets de parure ou d’objets d’évaluation du pouvoir et de la richesse). De surcroît, le parcours géographique au sein des quatre grandes aires continentales a été aménagé de manière à créer des zones de carrefour entre civilisations — entre Asie et Océanie, entre Maghreb (le Couchant, l’Occident arabe) et Machrek (le Levant, l’Orient arabe), etc.

3.2.1   L’aire océanienne

L’espace consacré aux civilisations océaniennes traverse les aires géoculturelles que sont la Mélanésie, la Polynésie, l’Australasie et l’Insulinde. Les collections du quai Branly sont le reflet de l’intérêt pour cette région du monde des explorateurs (voyages de Jules Dumont d’Urville), scientifiques et collectionneurs français depuis le début du xixe siècle.

3.2.2   L’aire asiatique

Complémentaire des collections du musée du Louvre et du musée Guimet, pour leur part consacrées aux arts anciens, l’espace asiatique du quai Branly présente des objets contemporains (datant du xixe siècle à nos jours) des civilisations asiatiques selon un parcours d’est en ouest : des peuples de Sibérie aux peuples indo-iraniens et turco-mongols, en passant par les Aïnu d’Extrême-Asie, les Miao de Chine, les Naga de l’Himalaya, etc.

3.2.3   L’aire africaine

L’espace africain suit également un parcours géographique, du Maghreb à l’Afrique australe. La muséologie montre à la fois l’histoire de l’Afrique et l’histoire du regard européen sur le continent, par le biais des collectionneurs (tel le legs Harper) et des collectes lors de missions d’exploration. Sont présentées les civilisations d’Afrique septentrionale (Berbères et Arabes), occidentale (Malinké, Dogon, Lobi, Baoulé, Ashanti, Haoussa, Yoruba, etc.), équatoriale (Fang, Kota, etc.), centrale (Kongo, Baluba, Kuba, etc.), enfin orientale et australe (Bantous, Zoulou, Ndebele, etc.).

3.2.4   L’aire américaine

L’espace consacré au continent américain propose un parcours chronologique au sein duquel l’Amérique contemporaine répond à l’Amérique précolombienne. Ainsi se côtoient les témoignages des civilisations d’une « Amérique noire «, issue du commerce des esclaves africains, et ceux des civilisations amérindiennes traditionnelles et/ou anciennes — de la zone arctique (notamment les Inuit) à la zone andine (Mochica, Nazca, Incas, etc.), en passant par les cultures des plaines, d’Amazonie et de Méso-Amérique (Olmèques, Mayas, Aztèques, Mixtèques, Zapotèques, etc.).

3.3   Un espace de recherche interdisciplinaire

Le travail de recherche et de coopération internationale est au cœur de l’action du musée du quai Branly, lequel par exemple pensionne des chercheurs ; la recherche y est placée sous le signe de l’interdisciplinarité entre anthropologie, archéologie, linguistique, histoire, histoire de l’art et esthétique. De surcroît, si le musée programme des spectacles vivants dans son auditorium (musique, danse, théâtre, etc.), il conduit également des opérations sur le terrain de protection, voire de sauvetage, du patrimoine.

Depuis avril 2000, une partie du musée du Louvre — le pavillon des Sessions — sert d’« ambassade « au musée du quai Branly, en présentant une centaine d’œuvres issues de cultures extra-européennes. Ce nouvel espace, situé au cœur du musée des beaux-arts classiques par excellence, est le témoin de la reconnaissance nouvelle et attestée de l’esthétique dans les cultures non occidentales.

Voir aussi art d’Océanie, art aborigène, art d’Afrique noire et art précolombien.

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