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My Lai, massacre de

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

My Lai, massacre de, attaque menée par l’armée américaine en mars 1968, pendant la guerre du Viêt Nam, contre l’un des hameaux du district de Song My, dans la province de Quang Ngai, au sud du Viêt Nam.

Dans un premier temps étouffé, avant d’être présenté à l’opinion publique américaine comme une grande victoire sur les guérilleros viêt-công du Front national de libération du Viêt Nam du Sud (FNL), le raid sur My Lai a coûté la vie à 500 civils. Ce n’est que l’année suivante, à l’issue d’une vaste campagne de presse, que la véritable teneur des événements a été révélée. Profondément choquée, l’opinion publique américaine a alors soumis le président Richard Nixon à une pression accrue, afin qu’il accélère le retrait des troupes engagées au Viêt Nam. La divulgation du massacre a, par ailleurs, contribué à la montée en puissance du mouvement de protestation mené par les vétérans du Viêt Nam (Vietnam Veterans Against the War, ou VVAW).

2   LE MASSACRE

À la suite de l’offensive du Têt, lancée en janvier 1968, les violents combats que se livrent le FNL et les forces américaines dans la province de Quang Ngai redoublent d’intensité. Le district de Song My se trouve sous le contrôle des guérilleros du FNL, retranchés dans leur fief présumé de My Lai. Le 16 mars au matin, des soldats de la compagnie Barker reçoivent l’ordre d’attaquer le camp ennemi et de tuer quiconque leur opposerait une résistance. En fait, seuls des enfants, des femmes et des vieillards sont présents dans le village lorsqu’un peloton y pénètre. 357 civils sont exécutés à My Lai et environ 150 autres dans les hameaux alentour.

Le massacre délibéré de villageois désarmés constitue un crime de guerre d’une telle gravité que les officiers tentent alors d’étouffer l’affaire, jusqu’à ce qu’un soldat en informe les plus hautes autorités et que le New York Times révèle le massacre.

3   L’ENQUÊTE ET SES CONSÉQUENCES JUDICIAIRES

Lors d’une première enquête, visant à statuer sur les crimes de guerre perpétrés à My Lai, l’armée américaine ne met en cause que douze hommes, officiers subalternes ou simples soldats. Seul un lieutenant est condamné à la prison à vie. Néanmoins, aucun véritable procès pour crime de guerre n’a lieu, ce qui provoque de vives protestations aux États-Unis.

Les vétérans du VVAW, convaincus que le lieutenant condamné a servi de bouc émissaire attestent que, bien qu’à une échelle moindre, des atrocités semblables à celles de My Lai ont été couramment pratiquées tout au long de la guerre, tant lors des raids de bombardement qu’à l’occasion des opérations au sol. Soutenu par une grande partie de l’opinion publique américaine qui le considère comme un bouc émissaire, le lieutenant condamné est mis en liberté conditionnelle.

Le capitaine, supérieur immédiat du lieutenant condamné, affirme ne pas avoir ordonné le massacre et nie y avoir assisté. Il est acquitté. Les officiers de grade plus élevé sont, quant à eux, poursuivis pour ne pas avoir fait état de la tuerie ; un général est contraint de prendre sa retraite.

À la lumière des événements de My Lai, les soldats américains sont aujourd’hui systématiquement informés que l’ordre de tuer des civils peut et doit être enfreint.

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