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Notes de cours: LA LIBERTE

Publié le 22/02/2012

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liberte

Introduction:

            Face à cette virginale feuille de papier, suis-je libre d’écrire ce que bon me semble? Les mots vont-ils jaillir librement ou de façon déterminée? Vais-je pouvoir créer un espace de liberté en dehors et au de là de tous déterminismes biologiques, inconscients, politiques...? De même, les plus fondamentales activités de l’homme: penser, agir et aimer, sont-elles les produits, les émanations de quelques aliénations ou procèdent-elles d’une liberté inaliénable?

 

Les aliénations de la liberté ou les illusions de la liberté.

 

a) Liberté = absence de contraintes?

 

* Liberté serait le rejet de toute autorité ( première définition qui nous vienne à l’esprit).

* Définition naïve, elle fait l’éloge de la passion, de l’anarchie ou de la loi du plus fort.

* Il y a aliénation et non liberté.

 

b) Le fatalisme:

 

* Evénements dans leurs moindres implications sont dirigés de manière inéluctable et sans lois précises et définitives --> Efforts humains vains et inutiles.

* Leibniz parlait d’ « argument du paresseux «; en effet pourquoi s’escrimer, si ce qui doit advenir, adviendra nécessairement. De plus, le fatalisme porte sur l’extériorité et non sur l’intériorité de nos actes. 

c) Le déterminisme:

* Principe de la science expérimentale, postulat indispensable à une compréhension de l’univers: de certaines conditions résulteront nécessairement certains effets.

* Déterminisme permet d’accroître notre pouvoir sur les choses. Exemple: Lois newtoniennes de la chute des corps permettent d’exercer une force artificielle contraire.

* Déterminisme psychologique: il existerait un mécanisme de la délibération volontaire. Mais,  la psychologie  a montré que l’acte volontaire résulte d’un acte synthétique où s’engage toute notre personnalité, procédant de la totalité de notre ipséité.

 

d) La liberté d’indifférence:

 

Liberté qui vise à se déterminer au hasard sans connaissance de causes. C’est selon Descartes « Le plus bas degré de liberté «. Exemple: Dans les « caves du Vatican «, Gide imagine son héros Lafcadio commet un acte gratuit.

e) Liberté de fait:

* Liberté comme simple spontanéité: être libre , c’est faire ce que bon nous semble.

* Agir librement, c’est agir volontairement: je vais librement au cinéma parce que j’en ai envie et qu’aucune autre tâche ne s’impose à moi.

* Cela suppose que notre volonté soit libre, que nous soyons pleinement conscients de ce que nous choisissons.  La psychanalyse a montré que nous ne connaissons jamais les ressorts de nos actions.

 

Plus on connaît, plus on est libre.

 

* Place faite à la raison et à la maîtrise de soi, des passions.

*  Liberté procédant de la délivrance de l’erreur ( passion, instinct.) , c’est la liberté du sage. Spinoza: homme libre est celui qui vit sous la conduite  de la raison, celui qui est délivré des préjugés, des passions aveugles, de tout ce qu’il y a d’inhumain en lui.

* Etre libre, c‘est être éclairé si bien qu’il n’y a plus d’hésitation ---> Descartes: « Si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serai jamais en peine de délibérer quel jugement et quel choix, je devrai faire et ainsi je serai entièrement libre sans être jamais indifférent «.

* Liberté est le résultat d’une libération, d’une conquête.

* Plus on connaît, plus on est libre: pas de liberté sans connaissance: liberté n’est pas l’anarchie, mais prise de conscience de ce qui me détermine.

Liberté et morale:

Kant: « Une volonté libre et une volonté soumise à des lois morales sont une seule et même chose. «

* Liberté kantienne est autonomie: une volonté est libre dans la mesure où elle se donne à elle-même sa propre loi morale. Liberté est obéissance au devoir et manifeste l’indépendance de notre volonté à l’égard de tout mobile sensible (peur du gendarme, considération d’autrui, souci pharisien...).

* Formule de l’impératif catégorique s’énonce de la sorte: «  Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux en même temps qu’elle devienne une loi universelle «.

Conclusion:

 Etre libre, c’est donc être libéré et se conformer à des principes que l’on s’est librement et consciemment donner à suivre.

 L’homme libre est celui qui a cessé d’être esclave des préjugés et des passions et dont la conduite est pleinement éclairée à la lumière de la raison (= conscience). C’est un homme pleinement responsable. C’est pourquoi: on ne naît pas libre , on le devient. « L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait « disait Sartre. on peut se faire esclave comme on peut se faire libre: «  Ma peur est libre et manifeste ma liberté, j’ai mis toute ma liberté dans ma peur et je me suis choisi peureux en telle ou telle circonstance; en telle autre, j’existerai comme volontaire et courageux et j’aurai mis toute ma liberté dans mon courage «. Ou encore, « nous sommes condamnés à la liberté «.

 

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