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Notes de cours: LA LIBERTE

Publié le 10/07/2009

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1 approche générale  • Au sens large, la liberté est l'état de celui qui fait ce qu'il veut, qui choisit lui-même ses activités, indépendamment de toute contrainte étrangère. • D'un point de vue social et politique, la liberté pose le problème du rapport de l'individu à la société, des volontés particulières à la volonté collective, aux lois et au droit. • D'un point de vue philosophique et métaphysique, se pose la question de l'existence même d'une liberté humaine : la liberté de la volonté est-elle réelle ou n'est-elle qu'une simple illusion ?  2 liberté humaine et déterminisme naturel  • L'affirmation de la liberté humaine pose en effet le problème du rapport de l'homme avec la nature. De fait, la nature (le monde), pour peu que nous la pensions, que nous essayions de la comprendre, nous apparaît comme le règne du déterminisme : tout phénomène a une ou plusieurs causes et « s'explique « par sa ou ses causes. Comprendre quelque chose, c'est donc nécessairement le déterminer. • Or, l'homme fait partie de la nature, du monde : comment donc peut-il concilier sa liberté avec le déterminisme naturel ? Les principales et classiques réponses possibles sont les suivantes: a) Poser que le déterminisme naturel n'est pas absolu, et qu'il existe une certaine contingence naturelle (cf. par exemple, le clinamen des atomes chez Épicure et Lucrèce) qui s'accroîtrait à mesure que l'on passe de l'ordre physique à l'ordre biologique et à l'ordre humain. b) Poser un dualisme fondamental entre la matière et l'esprit. La nature, le monde de la matière, est le lieu d'un déterminisme rigoureux, tandis que l'esprit, la pensée, est celui de la liberté. Cf. le dualisme cartésien : en tant que corps, l'homme appartient à la nature et est soumis à ses lois, mais en tant qu'âme, que pensée, il leur échappe. c) Poser que le déterminisme de la nature est total et que l'homme n'y échappe pas ; que la liberté humaine est donc illusoire. d) Poser que le déterminisme de la nature est rigoureux et que l'homme ne peut s'y soustraire ; que cependant sa volonté n'est déterminée que par elle-même, et que donc la liberté humaine consiste à accepter et à vouloir la nécessité (cf. le stoïcisme). e) Poser que le déterminisme de la nature est rigoureux et que la volonté humaine est elle-même déterminée, mais que la volonté ne se distinguant pas de la connaissance, la liberté consiste dans la connaissance vraie de nos déterminations par laquelle nous devenons la cause de notre volonté (cf. Spinoza). • Les deux premières réponses la, b) posent la liberté comme spontanéité et comme libre arbitre, les deux dernières (d, el l'appréhendent comme délivrance et libération (cf. P. Ricœur : « C'est la leçon de Spinoza : on se découvre d'abord esclave, on comprend son esclavage, on se retrouve libre de la nécessité comprise).   

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La pensée de Spinoza NÉCESSITÉ ET LIBERTÉ Imaginer que Dieu soit doté d'intellect et de volonté et qu'il choisisse entre des possibles, selon certaines fins, ce qu'il va créer, ce ne sont que préjugés de l'imagi­ nation.

Le finalisme n'est qu'une illusion anthropomorphique : Dieu (c'est-à-dire la nature) n'agit pas pour une fin, mais la seule causalité à l'œuvre dans tout ce qui est, c'est la causalité efficiente, mé­ canique, selon un ordre de causes et d'effets absolument nécessaire.

Toute chose est tout ce qu'elle peut être.

Il n'y a donc pas à se lamenter de ce qu'elle n'est pas comme on désire qu'elle soit, mais seulement à comprendre l'ordre nécessaire de consécution des causes et des effets.

Il faut donc également en finir avec cet anthropomorphisme grossier qui projette sur Dieu la conviction illusoire qu'ont les hommes d'être dotés d'un libre arbitre.

Nous nous croyons libres parce que nous avons conscience de nos appétits , tout en ignorant les causes qui nous déterminent à vouloir ce que nous voulons.

Ainsi, entre une pierre qui se meut du fait d'une impulsion initiale et un homme qui agit, il n'y a aucune différence de nature : le second n'est pas plus libre que la première, mais il le croit, sim­ plement parce qu'il est conscient de ses actes.

Si la pierre avait conscience de son mouvement, elle croirait également en être la cause , elle serait convaincue d'être libre.

Ainsi , l'homme « n'est pas dans la nature comme un empire dans un empire », et il n'y a donc pas plus de libre décret en l'homme qu'en Dieu.

Pourtant, Dieu peut être dit cause libre, au sens qu'il n'est pas contraint par autre chose à faire ce qu'il fait, mais qu'ille fait de par la seule nécessité de sa propre nature.

Ainsi, pour Spinoza, la liberté n'est pas le contraire de la nécessité mais de la contrainte.

Or, toute chose étant contrainte (l'homme y compris), Dieu seul sera cause libre , parce que la nécessité de ses actes s'explique par sa seule nature.

La liberté ~ E tre libre, c'est faire ce que je veux»: telle est notre définition « courante de la liberté.

Je ne serais donc pas libre lorsqu'on contraint ma volonté par des règles, des ordres et des lois.

Être libre serait alors la condition naturelle de l'homme, et la société la marque de son esclavage.

Pourtant, cette opinion ne semble pas tenable.

Delacroi x, La Liberté guidant le peuple.

Peut-on dire que l'animal est libre? Si la liberté est l'absence de toute règle et de toute contrainte, alors l'animal est libre .

Mais ce raisonne­ ment n 'a qu 'une apparence de vérité :le comporte­ ment d'un animal est en fait dicté par son instinct , de sorte que l'animal ne peut pas s'empêcher d'agir comme il agit .

L'instinct commande , l'animal obéit: loin d' être le modèle de la liberté , l'animal est l'incarnation d'une totale servitude à la nature .

On ne peut parler de liberté que pour un être qui s'est affranchi du déterminisme naturel.

De quelle manière l'homme conquiert-il la liberté ? Pour être libre, il faut pouvoir choisir de faire ou de ne pas faire.

Seul donc un être qui s'est débarrassé de la tyrannie des instincts peut remplir les conditions minimales de l'accès à la liberté .

Kant soutient que c'est précisément là le rôle de l'éducation : elle a pour but premier de discipliner les instincts , c'est-à-dire de les réduire au silence pour que l'homme ne se contente pas d'obéir à ce que sa nature commande.

C'est aussi, et plus largement, le rôle de la vie en communauté : la société civile nous libère de la. »

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