Devoir de Philosophie

Notes de cours: L'eudémonisme antique

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Pour la philosophie antique, toute pensée réfléchie et toute action tendent vers un bien, et le souverain bien, celui qui constitue la fin dernière de notre activité, c'est le bonheur. Mais, les écoles divergent sur sa définition et les moyens de l'atteindre.

1) Aristote et le bonheur comme exercice de la vertu:

Pour Aristote, le bonheur est "ce qui se suffit à soi-même, ce qui par soi seul rend la vie souhaitable et complète". Dès lors, "si le propre de l'homme est l'activité de l'âme, en accord complet ou partiel avec la raison, si nous affirmons que cette fonction est propre à la nature de l'homme vertueux...à ces conditions, le bien propre de l'homme est l'activité de l'âme en conformité avec la vertu".

Le bonheur consiste donc non pas exactement dans la vertu, mais dans la pratique permanente de la vertu, dans l'exercice de la vie raisonnable à quoi la vertu nous dispose. C'est pourquoi "la vie des gens vertueux ne réclame nullement le plaisir comme je ne sais quel accessoire; le plaisir, elle le trouve en elle-même".

2) Epicure et le bonheur comme plaisir stable:

Pour Epicure, en revanche, le plaisir est "le commencement et la fin d'une vie bienheureuse". Le bonheur est donc un état de plaisir complet et durable.

Mais il convient de distinguer deux sortes de plaisirs:

* le plaisir en mouvement (le plaisir de boire quand on a soif) qui est éphémère, et auquel peut succéder une peine plus grande que le plaisir lui-même (cf. Cours sur le désir).

* le plaisir en repos, constitué par l'absence de trouble, qui seul est stable.

En ne visant que le plaisir stable, l'hédonisme épicurien, qui apparaissait primitivement comme une quête des plaisirs finit par se détourner de tous les plaisirs physiques et tendre à l'ataraxie, cette absence totale de trouble qui est le vrai bonheur.

3) Epictète et le bonheur comme conformité au destin:

Pour Epictète et l'école stoïcienne, le bonheur consiste en un cours bien ordonné de la vie qui naît de "l'harmonie du génie de chacun avec la volonté de celui qui organise le tout". En d'autres termes, l'homme heureux est le sage qui accepte pleinement le destin, qui vit en totale harmonie avec le cours des choses, et qui donc est totalement et réellement libre. Aussi, le sage, sachant qu'il est vain de se rebeller contre ce qui ne dépend pas de lui, supporte-t-il tout avec courage et détachement, goûtant une parfaite sérénité de l'âme.

1 Eudémonisme: Nom donné aux doctrines morales fondées sur le bonheur, en tant qu'il détermine toute conduite humaine, ou en constitue la fin. A ne pas confondre avec l'hédonisme (doctrine qui fait de la recherche du plaisir le fondement de la morale).

Liens utiles