Devoir de Philosophie

occidentaliste, mouvement

Publié le 12/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

occidentaliste, mouvement, cercle d’intellectuels partisans qui tentent, au milieu du XIXe siècle, d’adapter à la Russie les idées politiques et sociales d’origine occidentale.

2   UNE ÉCOLE D’INTELLECTUELS

Au début du XVIIIe siècle, la noblesse et la bourgeoisie aisée de l’Empire russe se sont indignées des tentatives du tsar Pierre le Grand d’occidentaliser la Russie. L’invasion du territoire par les troupes napoléoniennes a ensuite contribué à nourrir un sentiment national russe teinté d’anti-occidentalisme.

À la fin des années 1830, pour réagir au défi économique lancé par les puissances occidentales — qui entament alors leur décollage industriel —, une partie des intellectuels russes entreprend de faire l’éloge des évolutions libérales de l’Angleterre et de la France. Les Lettres philosophiques de Tchaadaïev, publiées en 1836, constituent le point de départ de cette pensée pro-occidentale. Menés par Aleksandr Herzen et Vissarion Bielinski, ces « occidentalistes « aspirent à libérer l’Empire russe de ses archaïsmes sociaux et à réformer l’autocratie en prenant exemple sur le modèle occidental.

3   LA QUERELLE ENTRE OCCIDENTALISTES ET SLAVOPHILES

Les occidentalistes expriment leurs idées, d’inspiration hégélienne, dans la revue pétersbourgeoise les Annales de la patrie. Contre eux, les « slavophiles « — guidés par Alekseï Khomiakov, les frères Aksakov et les frères Kireïevski — avancent que la Russie est moralement supérieure à l’Occident et préconisent un retour à l’orthodoxie et aux traditions communautaires rurales, en refusant l’individualisme occidental.

La querelle entre occidentalistes et slavophiles révèle la crise identitaire d’un Empire multinational à cheval sur deux continents, et la difficulté de définir la nature de la « mission historique « du peuple russe. Elle traduit également une représentation complexe de l’Occident, tiraillé entre la tentation du rejet et celle de la collaboration.

Le mouvement occidentaliste se dissout progressivement dans les conflits qui opposent les modérés du mouvement aux révolutionnaires. Les plus radicaux partent achever en France leur formation idéologique auprès de Saint-Simon, de Lamennais et de Proudhon, et prennent, comme Bakounine, une part active au « Printemps des peuples « de 1848.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles