Racine - POINTS DE REPÈRE BIOGRAPHIQUES

Jean Racine, né à la Ferte-Milon d'une famille bourgeoise et janséniste, orphelin à cinq ans, fut élevé par une aïeule, qui le mit à l'école de Port-Royal des Champs. Il s'y forma à une religion sévère, puis y apprit le grec et composa ses premiers vers. Devenu l'ami d'hommes de lettres (La Fontaine, Molière, Boileau), il mena une vie assez dissipée et débuta au théâtre. Après le succès d'Alexandre, le janséniste Nicole ayant publié ses Hérésies imaginaires où les auteurs dramatiques étaient traités d'empoisonneurs des âmes, Racine se crut visé et publia contre ses anciens maîtres une lettre très méchamment spirituelle. Ce fut ensuite la série des chefs-d'oeuvre dont chacun d'ailleurs souleva une cabale. Celle de Phèdre l'éloigna du théâtre; il ne devait reprendre la plume tragique que pour écrire Esther et Athalie. Il eut ses dernières années attristées par un refroidissement du Roi à son égard, sans doute à cause de sa fidélité aux jansénistes, mais plus encore pour avoir rédigé un Mémoire sur la misère du peuple. Ce Mémoire, imprudemment communiqué à Mme de Maintenon, lui avait peut-être été inspiré par ces grands indépendants que furent les Solitaires, force d'opposition malgré eux, toujours en attitude de réserve ou de rébellion. On enterra le 'poète, selon sa volonté, à Port-Royal.